Images en bibliothèques
ISSN 1146-1756.
Publiée depuis deux ans par l'association du même nom, qui rassemble des bibliothèques et organismes voués à la diffusion à vocation culturelle de documents vidéographiques dans les bibliothèques, Images en bibliothèques s'est imposée comme la revue de référence pour tous les vidéothécaires et bibliothécaires spécialisés dans la collecte et la diffusion de fonds audiovisuels, mais aussi pour tous ceux qui souhaitent disposer d'informations sur les activités de ce domaine, peu présent dans les autres revues professionnelles, et guère plus dans la presse cinématographique.
Loin des revues destinées aux vidéo-clubs et amateurs de vidéo à domicile, qui rendent compte avant tout des nouveautés en matière de films de fiction, le plus souvent sans regard critique véritable, Images en bibliothèques s'attache à valoriser et à présenter la production audiovisuelle dans le domaine du documentaire et du film pour enfants, dans le droit fil de l'action menée, notamment, par la Direction du livre et de la lecture, par le Centre national des lettres et par la Bibliothèque publique d'information.
Chaque numéro de la revue propose un dossier, regroupant autour d'un thème (pour les derniers numéros : « Cinéma et enfants » 1, « Arts plastiques », « Littérature », « Filmer le cinéma » 2) des analyses de films, des entretiens avec des auteurs et des articles de fonds. Souvent inédits, ces articles et entretiens éclairent des domaines peu connus de la production audiovisuelle, mettant l'accent sur des films (voire des filmographies) peu connus ou mal diffusés, et sur des auteurs qui ont rarement les honneurs de la presse spécialisée. A cet égard, le travail de la revue devient indispensable pour les vidéothécaires (et les autres) soucieux d'avoir, notamment sur les films qu'ils souhaitent diffuser dans leur établissement, un appareil critique ou tout simplement informatif qui, le plus souvent, fait défaut.
Publiée avec le concours du Centre national des lettres et de la Direction du livre et de la lecture, la revue propose aussi le catalogue des nouveaux films diffusés par le service audiovisuel de la Direction du livre : générique et bref résumé analytique permettent aux vidéothécaires membres du réseau de la Direction du livre d'avoir un minimum d'informations sur les nouveaux films disponibles.
Par ailleurs, Images en bibliothèques accueille régulièrement des comptes rendus d'expérience sur l'utilisation de l'audiovisuel en bibliothèque, et sur les principaux festivals du domaine, moins médiatisés que les prestigieux festivals internationaux (Cannes, Berlin...), mais qui proposent plus souvent des films susceptibles de retenir l'attention des bibliothécaires et vidéothécaires, et pouvant être diffusés dans leurs réseaux.
Enfin, Gilles Ciment présente en quelques pages l'essentiel de la production éditoriale française 3 consacrée au cinéma et à l'audiovisuel, permettant au lecteur de bénéficier d'un panorama très complet sur une production riche, mais qui hésite souvent entre le meilleur et le pire : Gilles Ciment se charge de célébrer longuement les mérites des ouvrages qu'il faut avoir, et d'expédier plus rapidement la part « indigne » de cette production...
Le principal mérite d'Images en bibliothèques, en sus de proposer dossiers et informations sur une part souvent occultée de la production audiovisuelle, est aussi d'éviter le « syndrome du ghetto » qui guette souvent ce genre d'entreprise : la diversité des collaborations, la pertinence des articles prouvent que, excédant largement le cadre des vidéothécaires, la revue peut intéresser l'ensemble des partenaires du domaine, du moins ceux qui considèrent que le film n'est pas uniquement un « produit » relevant avant tout de stratégies de marketing élaborées, mais aussi une « œuvre » méritant qu'on s'attache à sa conception, à son esprit, à ses intentions, à ses échecs comme à ses réussites.
Vieux débat s'il en est, mais que la revue dépasse en prouvant la vitalité souvent paradoxale de l'édition vidéographique en matière culturelle, dont le poids économique rend mal compte de l'importance réelle, quelles que soient les difficultés de sa diffusion...