Libraries and electronic publishing
promises and challenges for the 90's
Essen : Universitätsbibliothek, 1992. - XXXVIII-204 p. ; 21 cm. (Veröffentlichungen der Universitätsbibliothek Essen, 14, ISSN 0931-7503)
ISBN 3-922602-15-0
Cet ouvrage, dédié à Richard M. Dougherty, rassemble les actes du XIVe Symposium international d'Essen, qui a été organisé par la bibliothèque universitaire d'Essen (Allemagne) du 14 au 17 octobre 1991. Ce symposium rassemblait des bibliothécaires et spécialistes de l'informatisation des bibliothèques pour étudier la place et le rôle de l'édition électronique dans les bibliothèques.
On y envisage l'édition électronique sous toutes ses formes : publication de documents sur support électronique (par exemple, les journaux électroniques), les CD-ROM, l'utilisation des codes-barre comme identifiants, la fourniture de documents électroniques et le prêt entre bibliothèques, les bases de données déchargées puis rechargées, etc. Ceci comprend aussi l'étude des aspects légaux et juridiques, notamment le grave problème de droit d'auteur et du droit de copie et de reproduction, la normalisation et les standards commerciaux, l'identification et la description des documents électroniques, ainsi que les aspects comportementaux, les résistances ou attitudes des bibliothécaires, des chercheurs, des décideurs.
Enfin, il est évident que des réflexions ont également été menées sur les réseaux de communication, le partage du traitement de l'information et la mise en réseau des ressources documentaires électroniques. Ici se situe en effet l'une des grandes ambiguïtés de la langue anglaise ; quand on parle de electronic document delivery, s'agit-il de electronic document which is delivered comme l'acquisition ou l'envoi postal d'un CD-ROM, ou de electronic delivery of a document comme l'envoi par télécopie groupe IV d'un document papier, ou encore de electronic delivery of an electronic document comme le projet français FOUDRE (cité dans l'ouvrage) : fourniture électronique (NUMERIS) d'un document scannérisé et stocké sur disque optique numérique après numérisation ?
Parmi les points les plus intéressants, on trouve notamment :
- l'aspect économique et commercialisable du marché de l'information ;
- les barrières et obstacles psychologiques, comportementaux ou matériels à la mise en place de la gestion des documents électroniques ; une remarque particulièrement juste à mon sens étant que si les bibliothèques sont par nature de tendance « conservatrice », les institutions pour lesquelles elles travaillent le sont encore plus, et les chercheurs acceptent encore moins que d'autres de voir bouleverser leurs habitudes de travail et de recherche ;
- la nouvelle définition de l'unité d'informaton sera-t-elle : un livre, un chapitre, un article, une page, un paragraphe, ou même un fait ou une donnée extraite d'une publication ? (Cela risquant d'influencer jusqu'aux habitudes mêmes d'écriture du chercheur et du scientifique) ;
- le changement d'attitude des bibliothèques vis-à-vis des « lecteurs à distance » qui pourront devenir des utilisateurs réguliers d'une bibliothèque, alors qu'ils n'étaient jusque-là jamais traités à égalité avec les utilisateurs locaux. Comment les universités, ou les institutions où se situent les bibliothèques, accepteront-elles ce fait ?
- Enfin, la grande incertitude qui demeure, pour les bibliothèques, un inconvénient de taille est l'incertitude où l'on est, à l'heure actuelle, de la durée de vie des supports électroniques, à commencer par le CD-ROM.
La conclusion doit être celle qu'en tire Maurice B. Line : « II faut constamment tout rapporter à l'usager, car sans l'usager, nous n'aurions aucun avenir, ni même en réalité aucun présent ».