Répertoire d'imprimeurs / libraires
XVIe-XVIIIe siècles
Bibliothèque nationale
ISBN 2-7177-1843-5
En établissant, en 1897, le plan du Catalogue général des livres imprimés de la Bibliothèque nationale, Léopold Delisle décidait de « partager en trois séries distinctes les notices » qui devaient entrer dans sa composition : « Une première sérié, la plus étendue, consacrée aux ouvrages dont les auteurs sont connus ; une deuxième, comprenant les œuvres anonymes ou émanées de collectivités ; une troisième, enfin, réservée à certaines publications d'un genre spécial bien déterminé, qu'il y a tout avantage à laisser groupés sans en désagréger les parties » 1.
Refonte de 1988
Près d'un siècle plus tard, une partie de ce programme a été réalisée. La première série, celle des Auteurs, a été achevée en 1981 par la publication du 232e tome, sans pour autant que tous les auteurs y figurent, puisque chaque volume ne recense que les ouvrages entrés à la Bibliothèque nationale à la date de sa publication : seuls les catalogues des Factums et des Actes royaux ont été édités.
En décidant, en 1982, d'entreprendre la deuxième série limitée aux ouvrages anonymes des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, représentant environ 175 000 ouvrages sur un total de 750 000 anonymes, la Bibliothèque nationale a pris une décision appréciée des chercheurs. En effet, la réalisation de ce catalogue désormais informatisé, a aussi permis de constater combien l'absence d'instrument de travail « généraliste » permettant d'identifier les imprimeurs et libraires de la période considérée et de dater leur temps d'exercice constituait un obstacle préjudiciable au catalogue des ouvrages, mais aussi à la recherche. Dès 1988, la Bibliothèque nationale éditait le premier fascicule du Répertoire d'imprimeurs / libraires XVIe-XVIIIe siècles, présentant une première série de 1 000 notices. Le Répertoire ici présenté constitue une refonte de celui de 1988, comportant 2 000 notices (les 1 000 premières revues et enrichies, 1 000 nouvelles), en attendant la publication, tous les deux ans environ, de fascicules incluant 1 000 notices nouvelles.
Ainsi s'élabore, avec méthode, un instrument de travail basé sur l'étude des renseignements fournis par les ouvrages catalogués, mais aussi par plus de 550 sources imprimées regroupées à la fin du fascicule (p. 269-306), dans l'ordre alphabétique des auteurs et constituant une bibliographie qui s'enrichira au fur et à mesure de la publication de nouveaux instruments de travail, tels celui de J.- A. Gruys et C. de Wolf, Thésaurus 1473-1880. Nederlandse Boekdruckhers en Boekverkopers met plaatsen en jaren van Werkzaamheid : Dutch Printers and Booksellers with plates and years of activity, Niewkoop, De Graaf, 1989, XXIV-295 p., ou encore la Clavis typographorum librariorumque saeculi sedecimi... Dictionnaire des imprimeurs et éditeurs du XVIe siècle, publié, au début de 1992, par l'Index Aureliensis.
Elaboration progressive
L'établissement de ce fichier structuré et automatisé constitue une recherche difficile exigeant des mises au point toujours nouvelles, mais constitue une excellente base de départ offrant un cadre solide pour des recherches futures. Il se présente sous la forme d'un dictionnaire comprenant des notices principales (personnes physiques ou collectivités) et des notices de renvoi. Les notices principales sont constituées d'informations biographiques et professionnelles de quatre types : forme d'autorité du patronyme, durée de l'exercice professionnel, notes, sources bibliographiques. Le dictionnaire est suivi d'un Index des imprimeurs / libraires classés dans l'ordre alphabétique des villes où ils ont exercé leur profession. On trouve, ainsi, dans ce second fascicule, 687 Français, 346 Britanniques, 321 Allemands, 145 Italiens, 140 Néerlandais, 113 Espagnols, 78 Belges, 57 Suisses, 30 Irlandais, 20 Suédois, 16 Américains, 9 Danois, 8 Autrichiens, 6 Portugais, 2 Tchèques, auxquels il faut ajouter un Péruvien, un Polonais, 2 imprimeurs de mission en Inde et au Sri Lanka, quelques indéterminés et 6 imprimeurs / libraires « imaginaires ». L'élaboration progressive du Répertoire explique que nombre d'imprimeurs / libraires importants n'y figurent pas. Il serait donc vain, dans l'état d'avancement de ce travail, de vouloir établir un bilan des pays et des lieux les plus représentés.
On doit remercier le Service de l'inventaire du soin avec lequel est préparé et édité ce Répertoire 2. En effet, malgré sa sécheresse apparente, sa conception est fort soignée et offre de précieuses indications dont l'intérêt et l'utilité n'ont pas besoin d'être démontrés. Au fur et à mesure de son avancement, les notices déjà publiées seront susceptibles de s'enrichir d'informations nouvelles, tandis qu'apparaîtront de nouvelles notices. Une telle entreprise mérite d'être encouragée ; un jour, encore lointain, elle aboutira, dans sa forme définitive, à un instrument de travail remarquable et indispensable.