La documentatlon internationale
Paris : ESF, 1991. - 368 p. ; 24 cm. - (Systèmes d'information et nouvelles technologies, ISSN 0298-3524).
ISBN 2-7101-0908-5: 280 F.
Montréal, Ottawa, Genève, New York, Lausanne, Washington,... ONU, BIT, OMS, CEE 1. Ce ne sont pas des rêves d'évasion ! Les principaux organismes internationaux et leurs publications à travers le monde sont le sujet de La documentation internationale. Les plus grands spécialistes mondiaux, à ne citer qu'Eric Gaskell pour la documentation européenne, vont décrire cette documentation spécialisée. Pierre Pelou dirige l'ensemble de l'ouvrage et coordonne les exposés, très brillants.
Longtemps sous-directeur à La Documentation française, Pierre Pelou s'est toujours intéressé à l'information et aux publications officielles nationales ou intemationales. Les centres spécialisés de La Documentation française l'y prédestinaient-ils ? Il organisa, il y a quelques années, une commission d'étude sur l'information européenne à laquelle participaient les Enseignements supérieurs et les Communautés européennes. Aujourd'hui directeur de la Bibliothèque des Nations unies, à Genève, il se devait de nous dévoiler le système complexe qui régit l'information internationale.
Labyrinthe ou jungle ?
Rien n'est plus compliqué que l'information internationale, et rares sont les bibliothécaires qui s'aventurent dans ces contrées documentaires. Ce livre tente de donner les clefs qui permettront de s'y retrouver.
La première partie recense l'information internationale en définissant, puis en décrivant les grandes organisations intemationales telles que les Nations unies, le Bureau international du travail, l'Organisation mondiale de la santé, les Publications américaines, le Comité international de la Croix rouge et les Communautés européennes. Chaque organisation est présentée de façon très brève, avec son fonctionnement propre et ses objectifs, avant que ne soit abordé son « profil documentaire » et ses principales publications.
Outils d'accès à la recherche
La deuxième partie du livre définit plus précisément la documentation internationale dans une perspective historique et en fonction du droit de l'information. Théodore Dimitrov introduit ainsi les outils d'accès à la recherche tels que les fichiers d'autorités, les thesauri, les index KWIC et KWOC (keywords in/out of context), les produits documentaires et les services de référence. Par une réflexion sur l'organisation de la documentation intemationale, ce spécialiste du « traitement de l'information » à la Bibliothèque des Nations unies à Genève souligne combien l'accès aux instruments bibliographiques reste partiel, et le contrôle bibliographique des documents internationaux assumé par les producteurs eux-mêmes, insuffisant lui aussi. Il prône rigueur et organisation afin que ne soient plus dupliquées les mêmes informations au sein d'organismes parallèles. Il démontre ainsi l'importance d'une réflexion internationale pour renforcer la valeur de cette information en l'organisant et en la rationalisant, avec pour objectif de servir de base à un « nouvel ordre mondial ».
Services de référence, aide personnalisée, élaboration de banques de données, de catalogues en ligne, éditions de CD-ROM sont autant de moyens de diffusion de l'information de plus en plus efficaces.
Nouvelles technologies, normes et tutti quanti...
Une grande place est faite aux nouvelles technologies dans la troisième partie. Les systèmes de gestion documentaire URICA, MULTILIS et MINISIS..., les éditions de catalogues, textes et banques de données sur CD-ROM, les formats MARC, l'ISBN et l'ISSN, l'OSI 2 ou interconnexion des systèmes ouverts, norme pour faire communiquer les systèmes entre eux,... précèdent les politiques documentaires des organismes internationaux.
Ces politiques documentaires vont tendre vers une plus grande rationalisation grâce à la mise en place d'organes communs à plusieurs institutions (sujets de la quatrième partie). ACCIS (Comité consultatif pour la coordination des systèmes d'information) ou ABI (Association des bibliothèques internationales) vont nous permettre de rêver à une documentation internationale clairement organisée et parfaitement recensée.
Pierre Pelou conclut en parlant de l'organisation de la diffusion de la documentation internationale hors des organismes internationaux par le biais des bibliothèques dépositaires, en particulier des bibliothèques nationales de chaque pays où elle est recensée une nouvelle fois.
Tout bon professionnel de l'information, quel que soit le domaine dans lequel il exerce, bibliothèque ou centre de documentation, ne peut ignorer ce guide clair et bien construit, agrémenté de bibliographies, d'une liste de sigles et d'un index matière des thesauri cités...