La médiathèque d'Arles (suite et fin)
Jean-Loup Lerebours
A propos de l'article que vous m'avez demandé et qui a été publié dans le n° 5 1990 de votre revue, vous avez reçu une contribution critique signée de onze collègues de notre région Provence-Alpes-Côte-d'Azur. Vous avez bien voulu me la communiquer pour que je puisse y répondre brièvement. Je vous en remercie.
Tout d'abord, nous pouvons nous réjouir de deux choses, me semble-t-il, c'est d'une part de constater que le BBF est largement lu et que d'autre part les résultats de la médiathèque d'Arles sont suivis de très près.
Il faut cependant, en effet, savoir « raison garder » et c'est visiblement bien difficile puisqu'il ne s'est pas trouvé un seul des onze signataires pour faire remarquer aux autres que le chiffre de 75 000 n'était pas celui de la population d'Arles mais celui de sa superficie en hectares, le texte précisant « sur un très vaste territoire ».
En revanche, je peux expliquer et confirmer très simplement ce que j'écrivais, à savoir que la Médiathèque comptant 17 000 inscrits au bout de 20 mois de fonctionnement, cela faisait bien 32,32 % d'une population de 52 593 habitants et le double de la seule statistique nationale officielle disponible à l'époque, celle de 1987 qui est de 15,1 %.
Pour le reste, je donne sans hésiter acte à mes contradicteurs que s'il est confirmé fin 1991 que la moyenne nationale est montée à 20 % et que la Médiathèque a perdu 2 000 de ses 17 000 inscrits de 1990, cela ne fera plus le double de la moyenne nationale ! Ce que je voulais simplement confirmer, c'est que la mue d'une bibliothèque en médiathèque se traduit par un accroissement et une diversification très sensibles des publics, une certaine démocratisation d'accès à la culture, si l'on veut bien admettre que cellle-ci ne passe pas que par l'imprimé. Néanmoins, je restais prudent, je « gardais raison » puisque j'écrivais (page 309, première colonne) : « Dans quelle proportion ? Est-elle plus importante que dans d'autres établissements ? Seule une étude fine et comparative permettrait de répondre à ces dernières questions ».