L'utilisation des catalogues par le public de La Villette
Maria Witt
En juin/juillet 1990, la médiathèque a fait une enquête auprès des utilisateurs de son catalogue. Ce catalogue, basé sur le système GEAC peut être consulté sur place ou à distance, via le Minitel.
Le choix a été fait d'une enquête postale qui a donc été envoyée à quelque 5 000 abonnés (on sait que l'entrée est libre et que les abonnés sont les inscrits au prêt).
Environ 1 200 réponses, dont la moitié a été dépouillée, permettent de dresser un portrait des utilisateurs et surtout de leur opinion face à ces drôles de machines. Les répondants, tout comme l'ensemble du public lui-même sont en majorité jeunes, étudiants, masculins. Ils fréquentent assidûment la médiathèque, généralement plusieurs fois par semaine.
Presque tous consultent le catalogue, plus souvent sur place que par Minitel : mais un tiers a recours à cette consultation à distance pour connaître les ressources de la médiathèque. L'une des possibilités du catalogue est la réservation des ouvrages ; presque la moitié des utilisateurs du système y a recours, généralement sur place, beaucoup plus rarement par le minitel.
L'accès sujet est le plus consulté (par 86,9 % des utilisateurs) ; l'accès titre et l'accès auteur sont utilisés par 64,5 % des personnes. Mots de l'auteur, du titre ou du sujet sont consultés par 37 %. La plupart utilisent plusieurs modes de recherche. Seuls 10 % n'en indiquent qu'un seul. La plupart des utilisateurs jugent le catalogue « facile » ou « assez facile » d'accès. Mais les commentaires laissent entendre, à la Villette comme ailleurs, des critiques : « facile, mais très peu agréable », ou, plus inquiétant « facile, mais on ne trouve jamais ce qu'on cherche », ou encore « à utiliser, ça va, mais à comprendre les réponses, là, c'est plus difficile ». Malgré tout, les trois quarts des personnes estiment obtenir « toujours » ou « souvent » réponse à leurs recherches.
Les principaux obstacles soulignés sont les suivants :
- le document recherché ne figure pas dans le catalogue ;
- l'indexation matière pose problème : des difficultés sont éprouvées par plus de la moitié des répondants ;
- le clavier, le système de remise des tickets ou les messages du système sont critiqués pour leur manque de clarté.
En cas de difficulté, on essaie une nouvelle recherche (dans 45 % des cas), on fait appel au personnel (40 % des cas) ou on consulte les écrans d'aide (25 %). 15 % abandonnent la recherche après avoir essayé d'autres moyens d'accès.
La lecture des commentaires des utilisateurs est, comme toujours, savoureuse et instructive. Les pessimistes s'accusent : « Je pense que je m'y prends mal », « Je ne demande pas le sujet de la bonne façon, je n'utilise pas le bon mot », « Je manipule assez mal, je me presse un peu trop ». D'autres accusent : « Inintelligence du programme qui propose des choses qui n'ont rien à voir avec ce que l'on voulait », « trop de parasites sur l'écran, on arrive difficilement à comprendre quelle est la réponse à la question posée et où se trouve l'emplacement du livre », ou, plus péremptoire encore « thésaurus défaillant, commentaires incomplets, insuffisants pour donne idée de l'ouvrage ; il manque certains ouvrages essentiels ». Laconique et sans appel : « lourdeur, lenteur, laideur ».
Certains usagers attendent d'un catalogue automatisé un service plus élaboré : correcteur automatique d'orthographe, informations sur le contenu des documents, dépouillement des périodiques, recherche par éditeur, listes régulières des nouvelles acquisitions, voire des acquisitions en cours.
Quant à l'accès au document lui-même, il est jugé satisfaisant par 70 % des lecteurs, pendant que les autres soulignent des difficultés : problème de signalétique, de traduction de notre jargon professionnel ou de dérangement des ouvrages : « Si vous ne savez pas ce que signifie cote, vous êtes perdu ! ».
Cette enquête permet d'identifier un certain nombre d'améliorations nécessaires. L'accès sujet doit être simplifié, la recherche par mot mieux expliquée, l'utilisation des écrans d'aide encouragée, l'information sur l'existence d'un accès par Minitel dévelonnée.