Éditorial

Services publics à vocation culturelle et volonté de marketing ou d'évaluation sont-ils incompatibles ? Certes non.

Encore faut-il adapter les méthodes d'analyse proposées par les théories de la gestion aux objectifs spécifiques des services publics concernés, ici les bibliothèques ou centres de documentation.

Déterminer les bons indicateurs d'évaluation est une première difficulté : la qualité d'un service documentaire ne se mesure pas à la seule aune de son nombre d'usagers ou à celle de l'importance de leurs consultations. Il faut, au contraire, diversifier les approches, recourir de préférence à la notion d'adéquation des services proposés à des objectifs déterminés, accepter le polymorphisme du concept de performance.

Avoir une vision claire du poids des différents services, de leurs relations et de leur hiérarchisation est une autre nécessité.

Connaître l'environnement et intégrer ces services dans un ensemble plus vaste, voilà qui appelle encore et toujours au réseau et à la coopération.

Ces ensembles de procédés devraient autoriser le développement de réelles stratégies dans le service rendu : la diversité des missions que se donnent aujourd'hui nombre de bibliothèques rend plus impératives ces mises à plat.

L'exemple de certains de nos voisins européens, sommés par leurs tutelles de justifier chaque denier qu'ils coûtent, devrait nous inciter à développer de nouvelles procédures d'estimation des services rendus, comme à mettre en oeuvre autour d'eux une « publicité », c'est-à-dire à les rendre, plus encore, publics, connus dans l'espace public. Une telle connaissance serait alors un atout.

Favoriser l'accès des handicapés - ici les mal-voyants - aux ressources des services publics est l'une de ces multiples missions qui, loin de relever d'un « supplément d'âme », est maintenant inscrite dans les lois. Sans doute insuffisamment encore dans les faits. Certaines initiatives n'ont pas manqué d'être prises; les propositions se développent. Encore de nombreuses lacunes subsistent-elles en matière d'offre d'équipement, de propositions éditoriales, de formation des professionnels, par exemple.

La conception de catalogues riches, rigoureux et conviviaux reste une mission de base des bibliothèques. Deux exemples sont ici développés : le catalogue collectif des périodiques allemand, résultat d'un travail en réseau, multipliant les services et sous-produits offerts aux bibliothèques participantes; le répertoire des vedettes matières de l'université de Laval, bien connu en France, adopté par quinze cents bibliothèques de par le monde. C'est dire s'il était utile de mieux connaître les modes de fonctionnement de ces deux institutions.