Éditorial

Le Conseil supérieur des bibliothèques, souhaité depuis des décennies par la profession, a vu le jour en octobre 1989. Il fait ici un premier bilan de son mode de fonctionnement, de sa situation par rapport aux autres structures institutionnelles et explicite les domaines sur lesquels il a déjà travaillé. Sans pouvoir de décision, sa force sera celle de la qualité de ses analyses, propositions et recommandations.

Si l'informatisation des catalogues est aujourd'hui pour les bibliothèques un objectif majeur, les tentatives de conversion rétrospective des fonds des plus importantes d'entre elles sont toujours un peu balbutiantes. Seule une réflexion partagée et une mise en oeuvre en réseau peuvent permettre de voir aboutir de telles entreprises. Encore les questions catalographiques se posent-elles de manière plus complexe pour les livres anciens, une telle base bibliographique cherchant, idéalement, à décrire et localiser chacun des exemplaires d'un même titre. Partir de la diversité des besoins et attentes des lecteurs et des possibilités des bibliothèques productrices est, dans ce cas, une proposition nouvelle et originale.

Qui dit acquisition dit conservation, devrait dire aussi pour certaines bibliothèques élimination, et pour un réseau « relégation ». La conservation partagée est à l'ordre du jour. La mise en silo en est un des moyens : les projets actuellement en cours en France posent nombre de questions sur les objectifs et les modes de fonctionnement de telles entreprises. Il semble nécessaire de réfléchir encore à la hiérarchisation des services à rendre, au partage des tâches et aux responsabilités de chacun des partenaires.

Une fois de plus, nos voisins européens nous font rêver : l'état et l'ampleur du travail en réseaux, l'avancée des différents types d'informatisation en Allemagne sont encore soulignés ici par l'exemple de la bibliothèque du Wurtemberg à Stuttgart. Les services d'information professionnelle électronique, en ligne ou sur vidéotex, représentent aujourd'hui une offre considérable : la consultation de tels services s'élève à plus de vingt millions d'heures et Télétel, par exemple, offre plus de dix mille services. C'est dire si les enjeux, économiques notamment, sont importants. Cela valait bien une enquête...

La modernisation et le dynamisme des bibliothèques municipales vont toujours bon train. Bel exemple que celui de la médiathèque d'Arles qui a réussi, en à peine vingt mois d'ouverture, à faire de plus de 30 % des habitants de fidèles usagers !