Éditorial
Le monde change. Les bibliothèques aussi. Les bibliothèques centrales de prêt, par exemple, attentives à l'évolution des populations qu'elles doivent desservir, ont, au cours de la fin des années 80, vu évoluer tout à la fois leur mode de fonctionnement, par la décentralisation et certains de leurs objectifs. Si des mutations sont en cours, le poids des investissements antérieurs est encore très fort. Les statistiques ont parfois bien de la peine à rendre compte de ces évolutions. La question d'une évaluation « intelligente » et compréhensive des services rendus reste d'ailleurs - l'exemple de la bibliothèque de Paris VI le montre - pour une part à inventer.
Les professionnels aussi évoluent : en lecture publique comme à la Bibliothèque nationale ou dans les bibliothèques universitaires, les fonctions exercées par les bibliothécaires-adjoints sont loin d'être les simples « tâches techniques courantes » que leur concède le statut de 1950. Peut-on réellement penser moderniser les établissements, sans autoriser le dynamisme des personnes ?
Le travail en réseau est à l'ordre du jour : ce fut le thème du dernier congrès de l'ABF qui en a exploré les dimensions nationales ou locales. Mais la mise en oeuvre de réseaux, c'est peut-être avant tout un état d'esprit et une préoccupation quotidienne, sur le terrain. En témoignent ici les tentatives de coopération entre les différentes bibliothèques française, allemande et suisse s'associant dans la Confédération des Universités du Rhin Supérieur. L'hétérogénéité des structures, des méthodes et des acquis n'est pas un mince handicap !
Regards Outre-Atlantique encore, dans ce numéro du Bulletin : une photographie des bibliothèques médicales où le mariage entre les besoins de lecture des malades, des professionnels, des étudiants et des chercheurs semble se faire dans l'harmonie et dans la cohérence. La suite d'une « enquête » sur la diversité des recours aux CD-ROM, ce petit support convivial qui, pour l'instant, ne semble réserver que de bonnes surprises.