Éditorial

A situation nouvelle, structures et attitudes nouvelles. Les bibliothèques de lecture publique ne sont pas seules porteuses de renouveau *. Les universités, et à travers elles les bibliothèques universitaires, entretiennent avec l'Etat de nouvelles relations basées sur la notion de contrat. L'autonomie des universités devenant réalité, des rapports de partenariat, de responsabilités partagées s'instaurent. Les bibliothèques universitaires font partie intégrante de cette politique contractuelle des universités. La fonction documentaire serait-elle réhabilitée ?

Nouvelles relations entre l'échelon national et l'échelon local, nouvelles relations aussi à l'intérieur d'une région, où dualité administrative n'induit pas nécessairement absence de coopération. Il n'y a pas de paradoxe dans la participation d'une bibliothèque universitaire aux activités d'une association régionale, quand ces activités concernent, en outre, les préoccupations communes que sont l'accès à l'information bibliographique, la formation professionnelle et la mise en valeur du patrimoine écrit.

Connaître toutes les richesses du patrimoine graphique français, c'est faire un pas vers leur mise en valeur, vers leur préservation et leur diffusion. C'est à l'échelon de la région, que différents projets de création de centres de conservation devraient se concrétiser, avec, entre autres objectifs, le repérage et l'inventaire des livres anciens conservés dans les bibliothèques françaises. Urgence et priorité sont les maîtres mots de ces deux opérations, qui doivent précéder les actions de conservation et de restauration. A besoins immenses, réponses souvent désordonnées et au coup par coup. Une politique de concertation entre les différents partenaires mobiliserait les énergies vers des objectifs identiques, que les nouvelles technologies aideraient à atteindre.

Choisir entre plusieurs technologies n'est pas chose évidente. Si le succès du microfilm dans la sauvegarde des collections est indiscutable, notamment aux Etats-Unis, aucun support ne semble actuellement rivaliser avec le vidéodisque analogique pour l'édition et la diffusion à grande échelle d'un nombre important d'images couleur. C'est le choix qu'a fait la Bibliothèque nationale pour rendre accessibles ses collections sur la Révolution française.

Bibliothèques de lecture publique, bibliothèques universitaires, objets des réflexions personnelles ou générales, optimistes ou alarmistes du numéro précédent et d'une partie de celui-ci, ne doivent pas occulter celles, qui, différentes par leur rattachement administratif, n'en font pas moins partie du paysage des bibliothèques françaises. A titre d'exemple - et pas des moindres -, la médiathèque de la Cité des sciences et de l'industrie.

  1. (retour)↑  Les articles du numéro 1 du Bulletin des bibliothèques de France et certains de ce numéro 2 offrent un tableau synoptique, mais, par défaut, inachevé de l'effet de la décentralisation sur les bibliothèques.