Éditorial

Catalogue : de quoi parlons-nous ?

Il n'est bruit aujourd'hui que du marché de l'information bibliographique. Tout un chacun achète, vend, fait son petit trafic de notices qu'il pompe à toutes sources, sur réseaux, sur CD-ROM. S'adresse aux fournisseurs en tous genres, français et étrangers, publics et privés, etc. Partant, tout un chacun établit aussi son schéma de l'information bibliographique ; après la première manche 1, le ministère de la Culture propose pour la deuxième de sages orientations redéfinissant le rôle des pouvoirs publics. La tendance aujourd'hui semblerait être à la redéfinition et à la clarification. Plus de confusion entre les différents partenaires : producteurs, diffuseurs, consommateurs. Transparence et liberté de choix. Bref, on essaie de créer les conditions d'un véritable marché. On ne pourra que s'en réjouir... en attendant une troisième manche ?

Mais qu'est-ce qui fait courir tous ces gens ? Le marché de l'information bibliographique se crée (se créera) pour éviter aux clients d'avoir à cataloguer. Car les économies, si indispensables en cette période de crise, ne peuvent guère porter que sur cette activité. Mais que représente réellement l'enjeu du catalogage ? Quel est le coût réel d'une notice ? La question débouche immédiatement sur une foule d'autres : s'agit-il de notices informatisées ou manuelles ? Sont-elles créées ou récupérées, sont-elles récupérées telles quelles ou améliorées ? Parle-t-on de livres ou de périodiques, de romans ou de congrès ? Le catalogue a-t-il vraiment le même statut d'un établissement à l'autre ? Quel est le critère déterminant en matière de catalogage, sa rapidité ou sa qualité ? Au vu des évaluations française et américaine, la situation est pour le moins hétérogène et quelque peu confuse... En cette matière aussi, une clarification s'impose !

Et, quitte à clarifier, allons au fond des choses et parlons de la fameuse opposition entre les règles de catalogage françaises et anglo-saxonnes, les AACR 2 2. Cette opposition, pour être fameuse, reste malgré tout limitée. Maintenant que le catalogage à niveaux est en retrait dans les nouvelles normes, il ne reste plus grand chose pour différencier les règles françaises et anglo-saxonnes. Plus grand chose sinon l'esprit. D'aucuns diront que ce n'est rien. D'autres diront que c'est tout...