Les Texans ne pouvant pas, comme les autres, débuter modestement et expérimentalement, ce n'est pas moins de 12 stations de lecture qui ont été installées à la Bibliothèque Sterling C. Evans de l'Université de Texas A & M, grâce à un don généreux. Les crédits reçus le permettant, chaque micro-ordinateur a été dédié à un CD-ROM particulier, ce qui évite les trop fréquentes manipulations de disques, et surtout de charger sur le même disque dur les programmes de recherche de deux CD-ROM, opération qui, dans la plupart des cas, donne de mauvais résultats.

Les problèmes habituels de matériel sont aisément résolus quand on a de l'argent. Pour éviter vol ou déplacement des micro-ordinateurs, des cabinets en bois d'une esthétique douteuse ont même été achetés. Les horaires d'utilisation sont très larges : de 8 heures du matin à 2 heures du matin, toujours sous la surveillance du personnel, tantôt des professionnels aux heures de pointe, tantôt des paraprofessionnels ou d'étudiants aux autres moments de la journée. Les aides et la formation sont essentielles : contrairement à une idée préconçue, il est plus long d'enseigner l'utilisation d'une bibliographie sur CD-ROM que sur papier. En fin de compte, le CD-ROM ne fait gagner du temps qu'au lecteur, jamais au bibliothécaire.

Cette nouvelle technique vient prendre place dans un important service de recherche informatisée, où elle doit trouver sa niche. Outre les recherches documentaires effectuées par le personnel, la bibliothèque offre un service de recherches effectuées par l'utilisateur final, sur BRS after dark et Knowledge index. En 1986/87, les recherches effectuées par les utilisateurs eux-mêmes se sont élevées à 1 176 heures, soit 75 %, contre 528 heures seulement pour les recherches réalisées par le personnel. Le service Ondisk s'ajoute donc aujourd'hui au service Online et il est intéressant de voir leur interaction et la répercussion du CD-ROM sur les autres services.

Trois bases - ERIC, Psychit et Agricola - existent en ligne, sur CD-ROM et sous forme imprimée. Malgré le CD-ROM, elles restent parmi les dix bases les plus interrogées en ligne, mais les auteurs ne disent pas si c'est simplement du fait de lecteurs mettant à jour une recherche déjà effectuée sur CD-ROM, ou bien du fait de lecteurs refusant (par paresse ?) le CD-ROM. Les bibliographies imprimées sont toujours autant utilisées, sans que l'on sache exactement pourquoi (simplement peut-être parce que le CD-ROM est encore mono-utilisateur).