« FBI library awareness program here we go again »
Graceanne A. DeCandido
Les problèmes d'éthique sont au premier plan des préoccupations de nos collègues américains qui, au nom de la liberté de l'information, ont toujours cherché à éviter pressions diverses, censure ou autocensure imposée. Un nouveau cas se présente aujourd'hui, le FBI library awareness program, qui exige du personnel des bibliothèques identification et dénonciation aux autorités des agents de puissances étrangères à la recherche d'informations scientifiques et techniques. Ce projet a évidemment fait l'unanimité contre lui : toutes les associations de bibliothécaires se sont élevées contre ces prétentions exorbitantes, ridicules et contraires aux principes fondamentaux de liberté d'accès à l'information.
Récidivant, le FBI vient de publier un document intitulé : Le KGB et les bibliothèques : la cible, de 1962 à aujourd'hui où est racontée l'histoire étonnante d'un étudiant du Queens College, recruté par le KGB pour photocopier des documents et voler des microfiches dans des bibliothèques. Le FBI, informé, alla jusqu'à faire entrer cet étudiant dans une firme travaillant pour la défense nationale, afin de pouvoir mieux contrôler les informations fournies au KGB. Ce document conclut, de façon inquiétante, en affirmant que les bibliothèques, le cas échéant, doivent être sous la surveillance des services du FBI.
II semble surprenant, qu'à l'ère de la télématique et des bases de données, certains services de sécurité en viennent à de telles conceptions policières de la liberté de l'information et tentent de faire participer le personnel des bibliothèques à leur programme. Mais, peut-être, les bibliothèques américaines sont-elles des cibles rêvées à cause de leur exceptionnelle richesse ?