Éditorial

Du solo au réseau

Selon certaines mauvaises langues, l'informatisation des bibliothèques ressemble à Dallas : une histoire qui n'en finit pas, des épisodes qui s'enchaînent de manière cyclique, des protagonistes immuables, un feuilleton qu'on ne se lasse pas de suivre, une audience sans cesse grandissante... Le cycle le plus récent, et jusqu'à nouvel ordre le noeud de l'histoire, relate les agissements de Catalogue, un personnage familier mais qui restait malgré tout à l'arrière-plan. A l'usage, on s'aperçoit qu'il peut se montrer aussi diabolique et retors que JR : les modes d'organisation, le travail en coopération, l'autonomie, les contenus, les accès, les formats, les règles de catalogage, l'évolution des logiciels, la compatibilité, la récupération des notices, la forme des produits... Tout est prétexte à pièges, malentendus et rebondissements.

Il va de soi que le présent numéro ne prétend pas épuiser l'imagination des scénaristes ; les stratégies d'informatisation qui y sont retracées, les synthèses et analyses qui y figurent procèdent d'approches et de contextes extrêmement éloignés. Bibliothèque municipale ancrée à la fois sur la commune et sur la région, réseau informel des bibliothèques d'informatique, bilan en demi-teintes venu d'Outre-Manche, réseaux d'informations bibliographiques venus d'Outre-Atlantique... Où se situe le commun dénominateur ? Peut-être à l'horizon d'un cycle nouveau, car subsiste en définitive un point de convergence qui permet d'espérer un dénouement heureux : le réseau c'est la raison !