lci Londres
des branchés parlent aux branchés !
Bernard Marx
International online information meeting (IOLIM) a déroulé pour la dixième fois ses fastes londoniens du 2 au 4 décembre 1986. Les aspects prédominants de cette année étaient l'utilisation des CD-ROM ainsi que les différents types d'interface permettant l'accès aux banques de données pour les utilisateurs non formés.
D'autre part les conférences, revues de produits et l'exposition faisaient une large part aux nombreux nouveaux services.
CD-ROM, unique objet de mon émerveillement !
Après les maquettes d'IOLIM 85, de nombreux produits étaient présentés à l'exposition ou lors des conférences. Même s'il s'agissait d'un début de commercialisation et si certains produits étaient présentés comme prototype en vue d'évaluation avant une diffusion plus importante. L'évolution par rapport à l'an dernier était très importante.
Parmi les produits présentés ou décrits : British books in print, Conference proceedings index, Eighteenth century short title catalogue (British library), ERIC (Dialog), ASFA, Life sciences, Medline (Cambridge scientific abstracts), Disclosure (Disclosure), Embase (Elsevier), Lisa (Library association), Encyclopedia of education, technical documentation, chemical structures (Infoline), Psycinfo (Am. Psycho. Ass.), AGRIS (FAO), INIS (IAEA), Financial times. Ceci ne représente que quelques-uns des 120 produits recensés par Hitachi en novembre 1986.
Parmi les rares évaluations d'expérience, on peut noter celle de la British library. En décembre 1984, le Département recherche et développement a prévu une somme de £ 50 000 pour une expérimentation CD-ROM. Le disque comprend British books in print (403 000 références), un extrait d'UK-MARC (107 000 références) et Conference proceeding index (102 000 références). Au total le fichier séquentiel occupe 200 Mo et les index 100 Mo. Le logiciel utilisé est BRS-SEARCH. La constitution des index a été réalisée par BRS Inc. (Etats-Unis) et tous les termes (sauf 30 mots vides) sont éléments de recherche. La fabrication du disque a été réalisée par Philips. Le disque a été présenté à la foire du livre de Francfort (octobre 1985), où la partie British books in print a été particulièrement appréciée. Les améliorations prévues sont les suivantes : fiabilité plus grande, diminution du temps de réponse (actuellement 20 secondes pour une recherche dans trois lexiques), interface conviviale du logiciel 1.
La liaison CD-ROM et accès en ligne est présentée par DIALOG avec l'utilisation locale d'ERIC et la transmission automatique de la question à ERIC/DIALOG pour la recherche sur les plus récentes mises à jours.
Un autre projet CD-ROM est celui du consortium ADONIS. A l'origine d'ADONIS, le problème de l'accès aux documents primaires par les « nouvelles technologies ». Les différents partenaires, Blackwell scientific publications, Elsevier science publishers, Pergamon press et Springer Verlag avaient envisagé l'utilisation du disque optique Mégadoc de Philips pour le texte intégral de 30 000 périodiques scientifiques. Mais le coût prévu avait provoqué l'hibernation du projet. L'apparition des CD-ROM fait resurgir ce projet avec la vision quelque peu apocalyptique d'une périodicité de mise à jour d'un CD-ROM par semaine.
Interfaces au public
Le CD-ROM ne fait pas l'interface, mais il y contribue ! Il y a déjà plusieurs années que de nombreux systèmes (front end user software, gateway) permettent une interrogation plus conviviale (user friendly) à différents niveaux de l'interrogation (micro-ordinateur de l'utilisateur, ordinateur intermédiaire dédié, ordinateur serveur pour toutes, pour quelques banques ou pour une banque en relation avec le producteur). Récemment l'apparition du CD-ROM a donné l'occasion d'appliquer des méthodes de recherche assistée à des données jusqu'à présent accessibles par des logiciels plus sophistiqués : DIALOG 2, QUESTEL +, ESAQUEST, ORBIT, etc., logiciels non pratiqués par l'utilisateur final. Dans le cas du CD-ROM ERIC/DIALOG, la question peut être posée soit en langage DIALOG, soit en mode assisté et, quelle que soit sa formulation, elle peut être ensuite transmise au serveur. De même microBASIS pilotant des CD-ROM proposent plusieurs niveaux de dialogue de recherche pour utilisateur plus ou moins expérimenté.
Une étude a été réalisée au Danemark auprès de 25 utilisateurs finals, choisis dans différents secteurs d'activité, qui, sans aucune initiation préalable, ont testé l'interface EASYNET (Telebase Inc., Etats-Unis), il s'agit d'un service dédié qui choisit la banque, le serveur, effectue la recherche et affiche les résultats en fonction d'un dialogue préalable avec l'utilisateur. Tous les utilisateurs estiment le système menu facile ou très facile à utiliser, plus de la moitié déclarent que les résultats sont satisfaisants ou très satisfaisants 2.
Concentration verticale
Un CAS (ou INKA) parmi d'autres de concentration producteur-serveur, celui du Scientific and technical network (STN) réalisé par Chemical abstracts service (Etats-Unis), INKA (RFA), et JICST (Japon). Actuellement, ce serveur propose 30 banques dont, bien sûr, CA (1967-), avec résumés dans 65 % des cas et CAOLD (1962-1966) en cours de réalisation, mais aussi BIOSIS, COMPENDEX, INSPEC, METADEX, NTIS, etc.
Autre exemple de ce type de concentration, Commonwealth agricultural bureaux (CAB) devient serveur (CAB international) pour proposer sa propre banque ainsi que d'autres banques de données britanniques : Reproduction, Agdex, Public health and tropical medecine.
La chimie, toujours ! Il en était question depuis de longs mois à l'ombre des cornues, mais c'est maintenant officiellement annoncé pour fin 1987 : le Beilstein on line ! Il donnera les caractéristiques de 7,5 millions de composés organiques (1960-1980), 400 champs d'information par notice dont 60 champs numériques. Cet « incontournable » handbook sera accessible par STN et Dialog (no comments !).
Autre nouveauté chimique, cette fois chez Télésystèmes-Questel : Wiley's Fieser and Fieser, réactifs pour synthèse organique. Cette banque de données sera d'abord proposée en usage interne avec recherche par le logiciel DARC, puis sera diffusée en banque publique de Télésystèmes-Questel.
Du texte intégral. Celui du journal Les Echos dans le service Mc Carthy online du Financial times business information. Tous les articles ne sont pas intégrés dans la banque. Les Echos sont en compagnie d'une soixantaine d'autres périodiques internationaux dont les trois quarts en texte intégral et les autres en signalement d'articles : Le Monde (sic) et la Vie française pour ce qui est de la presse française.
Des serveurs. BRS parfois absent des manifestations européennes était bien présent à Londres et annonçait un gateway avec Infoline pour l'accès à ses 100 banques de données.
Des outils communs. Le serveur ECHO des Communautés européennes continue d'offrir de nouveaux outils aux utilisateurs des serveurs européens. Après la liste des banques (DIANE GUIDE), le vocabulaire (EURODICAUTOM), les matériels d'interrogation (TERMINALS), etc., voici prochainement le répertoire des intermédiaires humains (BROKERS GUIDE). Les différentes sections des bibliothèques universitaires françaises y sont bien signalées.
Des banques de données factuelles matériaux. EMIS (propriétés des matériaux utilisés en électronique), produite par The Institute of electrical engineers (Grande-Bretagne), est diffusée par ESA-IRS et par BRS. Metals datafile (Propriétés mécaniques et physiques des métaux et alliages) produite par l'American society for metal (Etats-Unis) et The Institute of metals (Grande-Bretagne) est accessible par SDC et ESA-IRS.
Quand le bâtiment va... Une nouvelle banque internationale : The International construction database (ICONDA) réalisée à partir d'une coopération multinationale: France, RFA, Grande-Bretagne, Belgique, Hongrie et Nations Unies. L'apport français correspond à PASCAL-Bâtiment travaux publics. Le producteur est International council for building research studies and documentation (CIB). Les serveurs seront STN et Infoline. Le volume actuel est de 130 000 références avec un accroissement de 35 000 par an.