Ouvrages de référence pour les bibliothèques publiques

par Claire Stra

Marcelle Beaudiquez

Anne Ben Khémis

Annie Béthery

3e ed. refondue et augmentée.
Paris : Editions du Cercle de la librairie, 1986. - 367 p.; 24 cm.
Index p. 309-387.
- ISBN 2-7654-0342-0

La troisième édition des Ouvrages de référence pour les bibliothèques publiques paraît huit ans après la précédente. Si elle tient compte de l'évolution de l'édition française, la conception de cette édition n'a pas changé. Elle est fondée sur le principe suivant : « La bibliothèque publique doit jouer le rôle d'un véritable service de renseignements à l'usage de toutes les catégories d'utilisateurs ».

Les trois auteurs, nourries par une longue expérience professionnelle, mettent en avant la nécessité de développer dans les bibliothèques de véritables salles de référence, séparées des autres espaces de lecture et de communication, où les utilisateurs pourraient rechercher nombre d'informations immédiates et pratiques. Ces salles seraient aussi « le lieu naturel pour orienter les utilisateurs vers des centres mieux faits pour leur répondre [...] La salle de référence ainsi conçue devient un instrument d'accès aux collections propres de la bibliothéque, mais ouvert sur son environnement ».

Cette conception du service de référence ne correspond pas encore complètement à la réalité des bibliothèques françaises, notamment des bibliothèques publiques, auxquelles cet ouvrage est destiné, même si des progrès ont été déjà faits dans ce sens. C'est faire preuve de réalisme que de préconiser, comme le font les auteurs, que de tels services fassent l'objet de collaborations locales entre plusieurs bibliothèques - répartition des charges, notamment budgétaires entre les établissements. Le développement des échanges d'information par les réseaux télématiques incite lui aussi à ces collaborations.

Les documents ou les services mentionnés dans ce répertoire présentent les deux aspects des outils de référence qui « ont vocation de donner immédiatement l'information demandée par simple consultation ou d'orienter le lecteur».

Il faut aussi rappeler que cet ouvrage, comme les précédents, n'a pas la prétention d'être exhaustif et que le choix des titres reste indicatif: les brefs commentaires se veulent aussi indicatifs et non polémiques.

On peut regretter ici que tous les ouvrages recensés ne fassent pas l'objet d'un commentaire, même bref. Cette lacune est particulièrement perceptible dans le domaine des sciences et techniques pour des utilisateurs connaissant peu ces secteurs. L'évolution de l'édition française se traduit dans certains domaines : dynamisme de l'édition technique, augmentation de la production d'annuaires, sommeil relatif des secteurs sociologie et anthropologie. Les auteurs ont aussi volontairement élargi certains domaines en traduisant l'évolution des demandes des utilisateurs : agriculture, décentralisation, droits du citoyen, chômage, immigration.

Si ces disproportions entre les différents domaines sont parfaitement justifiées, les subdivisions à l'intérieur de quelques chapitres sont plus contestables. En histoire, par exemple, où l'on passe sans transition de l'histoire du Moyen Age à l'histoire contemporaine: en histoire de France, les subdivisions sont claires pour les historiens, mais un bon spécialiste aura du mal à retrouver son chemin entre « Histoire de France », « Bibliographies », « Traités », « Histoire de France par époque », « Histoire locale » et « Sources ».

On pourrait aussi discuter du classement ou de la cohabitation de certains ouvrages dans telle ou telle rubrique : l'Index analytique du Monde (N° 938) sur le même plan que les ouvrages généraux sur l'histoire contemporaine; l'Annuaire du Tiers Monde (N° 345) dans le chapitre « Economie », alors que plusieurs volumes concernent le droit et la politique; le RAMSES (Rapport mondial sur le système économique et la stratégie), N° 341, dans la rubrique « Finances ».

Ces critiques traduisent des imperfections inhérentes à ce type de répertoire pratique et volontairement succinct, qui oblige à rapprocher dans une même liste des outils de nature différente ou de contenu si divers, qu'un classement systématique même souple s'avère contestable. Faut-il multiplier les renvois entre les rubriques par exemple ? Il faudrait aussi poser une question : le support papier constitue-t-il la meilleure formule pour une publication de ce type ? Ne pourrait-on constituer une base de données avec un tel répertoire, ce qui permettrait sa mise à jour rapide et son enrichissement constant ?

Rappelons pour conclure que le répertoire contient un bon index unique : auteurs, collectivités-auteurs, directeurs de publications, titres (anonymes ou non) et sujets, qui permet une recherche à l'intérieur de l'ouvrage.