Classification des documents sonores

par Sylviane Lange, Frédérique Mondon
réalisée par un groupe de discothécaires de la région parisienne.
Massy : Bibliothèque publique, 1984. - 41 p..
Bibliogr. p. 32.
ISBN 2-11-085063-9.

Jusqu'à présent, les discothèques publiques de prêt disposaient de l'indexation proposée par le Manuel du discothécaire édité par la Discothèque de France et utilisée par cette dernière dans ses fiches de catalogage.

Cette indexation rend bien compte de la musique classique, mais ne propose aucun affinement dans les autres genres musicaux.

C'est la raison pour laquelle le document que nous présentons est le bienvenu. Il a été élaboré par un certain nombre de discothécaires de la région parisienne. Son originalité est de prendre en compte tous les genres musicaux avec la même rigueur. L'indice donne une image relativement exhaustive de ce qu'est le document.

Il se compose de trois éléments :
- le premier élément est celui de la classe (de 0 à 7), qui définit le genre musical,
- en second lieu, un indice de 2 à 4 chiffres précise l'esthétique musicale.
- enfin les trois premières lettres de la vedette principale, ce dernier élément pouvant être mis avant le précédent.

Après ces trois éléments viennent s'articuler d'autres chiffres précisant encore le contenu du support : instrument ou numéro de catalogue.

L'élément qui nous semble le plus positif dans cette classification est la réflexion sur la classe « musique de tradition nationale » (intitulée classe 0). Nous y trouvons regroupées toutes les formes de musique par nationalités, de la musique savante extra-occidentale à la chanson. L'adjectif national retenu dans l'intitulé ne doit pas être compris au sens de communauté politique mais en tenant compte de la plus ou moins grande vitalité des traditions musicales.

Les classes 1 et 2 correspondent au jazz et musique « rock », les divisions retenues sont fondées sur les styles dominants de ces deux genres. La faiblesse de l'indexation dans ces deux classes réside dans le fait que l'ordre des éléments n'est pas le même suivant le rangement du document. Par exemple, si le blues est rangé séparément du jazz ou isolé, il n'aura pas la même cote. En classe 3, nous trouvons la musique classique dont l'indice permet un sous-classement rigoureux par formes musicales, pour chaque compositeur. La notation instrumentale complète l'indice. A ce sujet, nous aurions aimé qu'il soit également utilisé pour le jazz. Dans ce dernier cas, seul l'instrument du leader serait donné.

Le cas des « anonymes par excès de compositeurs » est traité à partir de la même logique que celle de la Discothèque de France, mais les périodes de l'histoire de la musique sont mieux détaillées. Une classe 4 rassemble les langages musicaux nouveaux, ce qui devrait permettre de sensibiliser le public et le discothécaire à cet aspect de l'art contemporain. La classe 5, dite « musiques fonctionnelles : désigne l'ensemble des musiques qui ont fonction de support des usages particuliers (spectacles, bals, parades...). En classe 6, nous trouvons les phonogrammes non musicaux. Quant aux phonogrammes pour enfants (classe 7), les indices choisis sont ceux de la « commission d'écoute des disques pour enfants » de la bibliothèque de l'Heure Joyeuse.

Les développements sont illustrés d'exemples qui montrent la façon dont s'articulent les différents éléments. De plus, chaque fois il y a des informations sur la façon de faire fonctionner cet instrument avec les fichiers de la discothèque. Ces fichiers sont décrits dans le cadre de chaque classe.

Suivent dans les annexes, les notations géographiques, les notations chronologiques et instrumentales, une bibliographie permettant d'aider le discothécaire dans la pratique de l'indexation. Cette indexation a le mérite de permettre un repérage rapide du document en privilégiant l'adresse du document et donne ainsi l'occasion aux discothécaires de répondre aux diverses recherches du public.

Toutefois, il nous paraît dommage qu'un manque de rigueur dans l'ordonnancement des éléments et aussi le fait de mêler des indices chiffrés avec des lettres, rendent l'utilisation difficile sinon impossible dans le cadre d'un service informatisé. En effet, il est important pour l'informatique que les éléments s'ordonnent toujours de la même façon pour pouvoir obtenir un catalogue sensé, des statistiques valables et également dans le but d'établir des discographies.

D'autre part, il est dommage que, ayant travaillé de façon aussi précise, certains éléments aient été gommés comme par exemple la tessiture des voix. Dans l'ensemble, il nous semble que ce travail a le mérite d'exister et répond à de nombreuses questions que se posaient les discothécaires confrontés aux nombreux mouvements musicaux et à leur interpénétration. Nous aimerions qu'à partir de là, une réflexion soit menée afin de rendre compatible cette classification avec les rigueurs de l'informatique, qui fait de plus en plus son apparition dans les discothèques. Nous aimerions également que cette indexation soit repensée dans le sens de la recherche documentaire, l'adresse n'étant qu'un problème de rangement physique du document que chacun solutionne en fonction de son cadre de travail.