Rapports de jurys du CAFB 1983

Admissibilité

Organisation générale

La communication des documents est une des principales missions des bibliothèques. Dans une note n'excédant pas six pages,présentez et comparez les différentes techniques de communication utilisées par les bibliothèques.

Ce sujet puisait dans plusieurs parties du cours et était extrêmement vaste. De ce fait, il était difficile à cerner précisément et complètement, mais évitait aussi aux candidats le hors-sujet total. Malgré la relative facilité du sujet, peu nombreux ont été les candidats qui ont été capables de présenter un véritable plan et encore moins ceux capables de présenter un plan complet, délimitant bien le sujet, sans rien omettre d'essentiel. Il y a plutôt eu un déballage de connaissances, réelles mais souvent confuses (par exemple, ne dissociant pas les notions, d'accès et de prêt, ou utilisant parfois à contre-sens le terme de communication). La comparaison entre les différentes formes de communication des documents qui aurait dû constituer l'ossature centrale des devoirs n'a été souvent qu'esquissée et parfois totalement omise. De même, trop peu de candidats ont parlé du prêt inter-bibliothèques et du prêt de documents de substitution, technique d'avenir s'il en est ! Par contre, l'informatique est presque toujours abordée mais dans la confusion la plus totale, bien peu de candidats semblant vraiment avoir compris quelles possibilités elle offre pratiquement aux bibliothécaires. Dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres, on note comme à l'accoutumée une avalanche de lieux communs sur un ton un peu pompeux. En général, les connaissances ont été mal mises en forme. Le jury a surtout déploré (parce que de plus en plus importante) une certaine médiocrité dans l'expression. Il semble nécessaire de faire un effort en ce domaine : recommander la simplicité, la clarté, l'usage d'une langue correcte et précise. Des examens blancs ou des dissertations en plus grand nombre pourraient peut-être permettre aux candidats de corriger leurs méthodes en ce domaine.

Si dans l'ensemble, le jury d'organisation a jugé les résultats légèrement supérieurs à ceux des années précédentes, cela est visiblement dû à la simplicité du sujet qui permettait de montrer que les connaissances bibliothéconomiques de base avaient été acquises.

Catalogage

La moyenne générale de l'épreuve a été cette année de 11,35 (10,80 en 1982, 11,84 en 1981). Les candidats devaient cataloguer quatre documents français : un ouvrage émanant d'une collectivité, un congrès, un ouvrage en 2 volumes (catalogage à 2 niveaux) et un périodique.

La plupart (95 %) ont rédigé la fiche en anglais (mélanges). Les ouvrages espagnol et italien (choisis respectivement par 35 % et 14 % des candidats) ne présentaient pas de difficulté. L'ouvrage allemand (exposition) a posé davantage de problèmes aux candidats ayant choisi cette langue (38 %). Dans l'ensemble, les candidats ont bien assimilé les principes essentiels du catalogage-auteurs. La rédaction de la fiche de périodique a été généralement bonne et semble montrer une meilleure connaissance de la norme pour le catalogage des publications en série (NFZ 44-063) que les années précédentes. C'est la vedette secondaire (France. Mer (Ministère). Ed.) qui pour cet exercice a désarçonné les candidats - oubli pur et simple ou mauvaise rédaction.

Les membres du jury ont apprécié également la présentation généralement bonne des fiches à 2 niveaux. Par contre, ils déplorent la légèreté avec laquelle les candidats passent d'une fiche à une autre, sans le moindre rappel de vedette, lorsqu'ils rédigent une fiche comportant beaucoup d'éléments (congrès par exemple). Il semble donc nécessaire de rappeler lors de la préparation que les fiches rédigées doivent être prêtes pour l'intercalation au fichier-auteurs et donc comporter dans tous les cas vedette, titre abrégé, lieu et date. Les renvois du catalogue-auteurs doivent faire l'objet chacun d'une fiche, prête également à l'intercalation. On déplore toujours un trop fréquent manque de logique dans la rédaction de ces renvois. Si un certain progrès semble se manifester pour le catalogage-auteurs, il n'en est pas de même pour l'indexation-matière et l'établissement de la cote Dewey. Les candidats ont des difficultés à se limiter à 1 ou 2 vedettes et multiplient souvent les mots matières dans l'espoir que le correcteur retiendra le bon. La même remarque est valable pour les indices. Il serait bon d'insister davantage auprès des candidats sur la différence entre cote et indice. Trop nombreuses sont les copies où les premières lettres de la vedette ne figurent pas dans la cote ou bien précèdent l'indice.

D'autre part il semble utile de rappeler aux candidats que les périodiques (sauf s'ils sont d'information générale) doivent, comme les ouvrages, être cotés et faire l'objet d'une vedette-matière en fonction de leur spécialité.

Le jury constate cependant que l'épreuve de catalogage reste -ce qui est normal pour un exercice aussi « technique » - celle des trois qui atteint la plus haute moyenne et permet souvent aux candidats de franchir la barre de l'admissibilité.

Bibliographie

Vous êtes chargé(e) de gérer un fonds de périodiques français et étrangers concernant un domaine déterminé. Décrivez brièvement les instruments bibliographiques vous permettant d'assurer les acquisitions courantes et de compléter les collections. Expliquez votre démarche en vous plaçant dans le cadre d'une bibliothèque d'étude.

Le sujet de bibliographie de 1983 a permis d'observer des erreurs de jugement sur le rôle de la bibliographie. Le libellé du sujet dictait un plan que bien peu de candidats ont su observer car l'idée de gestion réclamait une réflexion globale sur l'utilité pratique des répertoires, sans pour autant ramener le sujet à un exposé de bibliothéconomie. Il est étrange que le mot « abonnement » ait été absent de bon nombre de copies et que la difficulté quotidienne apportée par les changements de titre n'ait pas été évoquée.

Si les candidats ont dans l'ensemble fait preuve d'un bon entraînement de mémoire, souvent excessif (les tranches du « Raux ») en citant des répertoires sans vraiment les rattacher au sujet proposé, en revanche ils semblent connaître assez mal leur utilisation et leur maniement. Cette gêne est normale pour des étudiants, qui, six mois auparavant ne soupçonnaient pas l'existence des bibliographies, mais elle doit inciter à renforcer les travaux dirigés qui sont la forme la plus utile de cet enseignement. Les candidats discernent convenablement le rôle d'identification des répertoires mais s'abusent sur le sens de localisation : très peu ont précisé que les catalogues collectifs ne localisent qu'en vue du prêt (réel ou par photocopie) et beaucoup se sont imaginés que la localisation permettait des échanges de collections ! Cette erreur explique une bonne part des notes inférieures à la moyenne attribuées à des copies qui décrivaient la liste des répertoires de périodiques. Il fallait aller au delà de la phase d'identification.

Il convient d'attirer l'attention sur des erreurs de détail fréquemment rencontrées. Si le mot « répertoire » s'emploie pour désigner aussi bien bibliographie que catalogue, il ne faut y mettre une majuscule que pour énoncer un titre particulier d'œuvre commençant par ce mot (par exemple le « Raux »). La définition de bibliographie spécialisée n'est pas bien distinguée de celle de sélective; rappelons que le domaine d'une bibliographie est général ou spécialisé mais que exhaustif/sélectif s'applique aux titres retenus à l'intérieur du champ défini par les auteurs du répertoire. Ni le BIPFIG, ni l'IPPEC ne peuvent être qualifiés de « sélectifs », comme d'une façon générale les catalogues collectifs, même si le résultat de leur recensement ne couvre qu'une partie de la production réelle; cela tient aux différences entre catalogue et bibliographie.

On croit Hatin complet jusqu'en 1865 alors que dès 1789 il ne recense plus que la presse d'information générale parisienne (et tous les périodiques parisiens en 1865). Le « Raux » est invoqué à tort pour trouver les tarifs d'abonnement en vigueur. La Bibliographie officielle des nouveaux périodiques forme un supplément distinct depuis 1946, mais la rubrique existe dès 1811. Certes les titres du supplément I se retrouvent en fin de compte dans « Raux », mais il faut distinguer les coupes synchroniques totales que livrent l'une après l'autre les éditions du « Répertoire de la presse... », de l'annonce, une fois pour toutes, des titres cités dans le supplément I. Certains candidats se font beaucoup d'illusions sur l'utilité du supplément I pour compléter les listes d'abonnement d'une bibliothèque; l'examen d'un fascicule pris au hasard devrait suffire à le démontrer.

Quant à l'Annuaire de la presse ce n'est pas un annuaire aux insertions payantes même s'il y a de la « publicité » sous forme de « pavés »; rappelons que conçu pour des publicitaires, il n'accueille dans l'ensemble que des périodiques acceptant des annonces publicitaires.

Le problème du choix des abonnements n'a été que fort rarement abordé; s'en tenant strictement au sous-titre de l'ouvrage de Mmes Béthery et Gascuel : Périodiques : Guide à l'intention des bibliothèques publiques, les candidats n'ont pas réalisé que ce répertoire était aussi utilisable par toutes les bibliothèques.

Admission

Bibliothèques publiques

Organisation et gestion d'une bibliothèque publique

Votre commune vous demande d'étudier la réalisation d'un nouvel équipement de bibliothèque municipale : bibliothèque centrale ou annexe de quartier. Vous rédigerez, à l'intention des élus, un rapport de présentation du futur équipement (objectifs à atteindre, missions et fonctions), exposant les moyens à mettre en œuvre pour sa réalisation. Votre rapport ne devra pas excéder cinq pages.

Le sujet a, dans l'ensemble, été compris par la grande majorité des candidats. Seuls une dizaine d'entre eux (sur 545) ont pris le terme équipement dans le sens restreint d'équipement mobilier ou d'équipement informatique, alors qu'il n'y avait pas d'ambiguité possible dans le libellé du sujet. Les observations majeures que suggère la correction de cette épreuve s'articulent autour de quatre points :
- trop peu de candidats se sont placés en situation concrète: choix d'une construction ou d'un aménagement, bibliothèque centrale ou annexe de quartier, importance de la population concernée ;
- description assez détaillée des locaux envisagés à partir des normes indicatives de la Direction du livre et de la lecture connues d'une partie des candidats seulement, description tournant parfois au catalogue de salles, de sections, etc., sans que soient mentionnés de manière suffisamment claire les moyens à mettre en œuvre: création de postes de personnel qualifié, accroissement et diversification des collections;
- méconnaissance très fréquente du rôle de la Direction du livre et de la lecture, non seulement en tant qu'institution de conseil pour les élus, les bibliothécaires et les architectes, mais aussi en tant qu'organisme dispensateur de subventions pour la réalisation de constructions, d'aménagements et d'équipements mobiliers d'une part, pour l'accroissement des collections (crédits pour achat de livres, de disques et de cassettes) et pour le recrutement de personnel qualifié d'autre part.
- ignorance quasi générale de la forme du rapport et de la manière dont il est souhaitable de s'adresser aux élus; à noter, en particulier, l'inadéquation du langage employé et le manque d'arguments concrets et précis pouvant permettre d'emporter l'adhésion des élus à la mise en service d'un nouvel équipement. Il convient de souligner, en outre, le grand nombre de fautes d'orthographe et le style souvent embarrassé de nombreuses copies.

La moyenne générale de l'épreuve a été de 10,4/20.

Analyse

La moyenne des notes obtenues à l'analyse (12,8 sur 20) montre que dans l'ensemble les candidats ont assez bien compris cette épreuve. Les analyses sont bien faites et semblent témoigner d'une connaissance réelle de l'ouvrage, parfois moins évidente lors de l'entretien qui suit la lecture de l'analyse. Toutefois, trop de candidats encore se contentent d'un résumé assez superficiel des ouvrages, ou d'une description fastidieuse page après page d'un spécimen de périodique.

L'analyse des périodiques semble encore poser des problèmes aux candidats. Rappelons que c'est le périodique en général, et non l'exemplaire particulier mis à la disposition du candidat lors de l'épreuve, qui doit être analysé. D'autre part, l'utilisation mécanique de « grilles d'analyse » donne lieu à des développements inutiles sur la forme matérielle de tel ou tel titre. Ces grilles peuvent favoriser une observation détaillée d'un périodique lors de la préparation, mais les éléments dégagés doivent être triés afin que l'analyse ne fasse ressortir que les caractères propres à mettre en relief l'originalité et l'orientation du périodique étudié.

Le jury souhaiterait surtout que les candidats fassent preuve d'une plus grande curiosité intellectuelle : on est en droit d'attendre de futurs bibliothécaires qu'ils s'intéressent un tant soit peu aux auteurs, aux éditeurs, aux collections, aux différents périodiques existant dans un domaine donné.

Il faut rappeler qu'au cours de la discussion avec le jury qui suit la lecture de l'analyse, les candidats doivent pouvoir en justifier les termes, évaluer le public du document qu'ils viennent de décrire, parler éventuellement d'ouvrages analogues que l'on pourrait proposer aux lecteurs.

Choix de livres

L'épreuve de choix de livres a été jugée cette année relativement satisfaisante par les membres du jury. La moyenne de l'épreuve a été de 12,03, et la plupart des candidats ont semblé bien entraînés à faire une sélection d'ouvrages et à justifier leurs choix. Toutefois leur connaissance des éditeurs n'est pas toujours suffisamment précise, et ils ont également souvent tendance à privilégier quelques grands éditeurs et à ne pas faire figurer dans leur sélection des ouvrages intéressants d'éditeurs moins connus. On constate aussi trop souvent une certaine méconnaissance de l'actualité. Mais dans l'ensemble les défauts déplorés lors des années précédentes, à savoir absence de plan et de discernement dans le choix, semblent s'estomper.

Livre contemporain (optionnel)

Cette épreuve comporte un double aspect :
1) indexation alphabétique de matières et indexation Dewey d'un ouvrage documentaire tiré au sort;
2) interrogation sur une question portant sur la bibliologie contemporaine.

Le jury a encore déploré la faiblesse assez générale de l'indexation alphabétique de matières. Il y a souvent confusion entre un catalogage analytique retenant les termes les plus précis et un catalogage systématique utilisant une classification décimale. Les candidats ont trop tendance à préférer les termes généraux au détriment des termes spécifiques et précis.

Afin d'éviter ce penchant, les candidats devraient établir en premier le ou les « mots-matières » et ensuite indiquer le ou les indices Dewey.

Concernant l'interrogation de bibliologie, les candidats doivent faire un exposé selon un plan, qui trop souvent manque et qui est remplacé par des énumérations. En plus des éléments d'information ordinaires dont ils disposent (cours, lectures d'articles ou d'ouvrages, rencontres avec des professionnels du livre), il est recommandé aux étudiants d'observer les livres et les périodiques là où ils se trouvent (points de vente). Ceci leur permettrait de mieux connaître la production des différents éditeurs et d'être mieux armés pour les études de cas. Il s'agit de faire un commentaire d'ordre matériel puis bibliologique sur un ouvrage donné et sur le secteur d'édition qu'il représente (livre de poche, d'art, de jeunesse...); l'auteur, l'éditeur, la collection peuvent servir de pivot au commentaire. Ce type d'interrogations devrait favoriser des réponses non scolaires autour de produits caractéristiques de l'édition.

L'indexation est notée sur 5 ou 6 sur 20 (selon les difficultés) et la question sur 14 ou 15 sur 20. La moyenne de l'épreuve a été de 12,51 sur 20.

Livre ancien (optionnel)

Le niveau moyen des candidats a été supérieur à celui des années précédentes. Ceci a été surtout sensible pour le catalogage proprement dit, en particulier pour la collation (pagination et signatures) et la détermination des formats. Au sujet de la collation en signatures il faudrait cependant veiller sur l'égalité à obtenir entre le chiffre des signatures et le nombre de pages pour délimiter le corps de l'ouvrage avant la reliure. La bibliographie du programme est connue de façon satisfaisante, malgré quelques oublis pour les bibliographies générales, en particulier le Dictionnaire de biographie française, peut-être du fait de son inachèvement, est rarement utilisé.

Cependant, les candidats qui ont choisi cette sous-option devant ensuite se trouver responsables de la gestion de petits fonds de bibliothèques publiques et être confrontés à des problèmes de cotation, d'entretien et de conservation, il serait souhaitable qu'ils aient des connaissances d'histoire du livre, non pas fragmentaires, mais structurées et reliées à l'histoire politique, sociale, religieuse ou littéraire. Les candidats sont invités à reprendre leurs anciens manuels scolaires pour mettre leurs connaissances en histoire du livre dans la perspective de l'histoire générale. Les mesures de la restauration, les principes de la conservation sont assez mal connus ou de façon confuse. Pire encore, même si cela est dû surtout à la nervosité d'un jour d'examen, les volumes que les candidats ont en main ne sont pas toujours traités avec un minimum de soin. Le « prototype » du livre ancien demeure le classique volume du 17e ou 18e siècle, relié en veau... Feuilles volantes, gazettes, affiches ne doivent pourtant plus être considérées comme produits secondaires, dont le traitement et catalogage peuvent être remis à plus tard.

Pour que les candidats se familiarisent avec les multiples aspects du « livre ancien » et les problèmes qu'il pose, il faudrait qu'ils effectuent au moins quelques journées de stage dans un fonds ancien et qu'ils aient l'occasion de passer quelques heures dans un magasin et de voir un fonds plus diversifié que la vingtaine de livres utilisés pour l'apprentissage du catalogage.

Jeunesse

Epreuve écrite

Les candidats avaient à choisir entre deux sujets :
1) Responsable d'une section jeunesse ou d'un C.D.I., quelle stratégie mettriez-vous en oeuvre pour sensibiliser les adultes à leur rôle d'intermédiaires entre les livres et les enfants ?
2) La lecture d'ouvrages documentaires ne répond-elle qu'à un souci d'information ? Justifiez votre réponse par des exemples.

Les observations des correcteurs portent d'abord sur la forme : rédaction défectueuse, absence de plans. Il ne suffit pas de dresser une liste de constatations; il faut répondre précisément au sujet posé et présenter les arguments en conséquence. Le premier sujet (de loin le plus fréquemment choisi) n'a souvent été traité que partiellement. Certains candidats ont même infléchi le sujet en exposant le problème de la lecture des tout-petits, thème à la mode. D'autres ont envisagé le rôle de l'adulte, soit sur le plan de l'initiation à la recherche documentaire, soit sur celui de la lecture plaisir en général et n'ont pas vu qu'il s'agit des deux facettes du rôle du bibliothécaire-documentaliste. Enfin, en règle générale, il n'aurait pas fallu se contenter d'énumérer des possibilités assez vagues mais il eût été préférable de donner des exemples ou des propositions construites. En ce qui concerne le deuxième sujet, peu de candidats ont pensé aux différentes lectures possibles, du simple feuilletage à la consultation et à l'approfondissement des connaissances. Certains se sont englués dans la définition d'un bon documentaire et l'ont traitée au lieu du sujet; d'autres s'en sont tenus à la description du fonctionnement d'un C.D.I.

Epreuve d'analyse

Le jury a observé cette année une déformation dans l'utilisation de diverses grilles d'analyse, ce qui a pour conséquence d'empêcher le candidat d'émettre un jugement personnel et pertinent sur le contenu du livre qu'il a entre les mains. Il est alors uniquement préoccupé par l'application stricte de la grille de référence craignant d'oublier un de ses points. Cette méthode aboutit à une longue et fastidieuse énumération qui s'attache surtout à la matérialité du livre sans en tirer aucune conclusion. Si bien qu'au lieu de parler de l'auteur, de l'écriture, ou du graphisme, des procédés narratifs, des thèmes, du rapport texte-image, de la qualité de l'information donnée et du choix de son mode de transmission, les candidats se limitent parfois à citer la date du copyright, le format du livre ou la qualité du papier... Cette description élémentaire prend dans certains cas un caractère caricatural, alors que les candidats, lorsqu'on leur pose des questions, se montrent capables de répondre avec beaucoup de bon sens.

Choix de livres

Les candidats comprennent souvent mal le sujet; soit par inattention, soit qu'ils imposent leurs propres choix, soit encore qu'ils ignorent les lacunes et les limites de l'édition pour la jeunesse, ce qui implique de recourir à d'autres sources d'information. Par ailleurs, on constate, cette année encore, une méconnaissance de l'information strictement réservée à la jeunesse : presse critique et spécialisée aussi bien que périodiques destinés aux enfants.

Musique

La préparation de l'option « Musique », a été réalisée en 1983 sous la responsabilité de 3 centres de préparation : Massy, Grenoble et Strasbourg. Saluons au passage la création de ce nouveau centre de préparation dont la ville s'imposait d'elle-même par sa tradition musicale... Comme les années précédentes, le centre de Massy a pu organiser sa formation en 2 préparations distinctes : un cycle long (environ 35 candidats) réparti sur 2 jours par semaine pendant 3 mois 1/2, un cycle accéléré, réservé aux candidats de province (20 candidats) réparti sur 2 semaines complètes. Ajoutons qu'un certain nombre de candidats libres ont été suivis par correspondance. Le centre de Grenoble a renouvelé son organisation en 2 temps : un stage portant sur la connaissance de la musique et de la vie musicale, un autre plus pratique (catalogage, discographie, bibliographie...). Il a accueilli, outre de nombreux stagiaires, 13 candidats (au lieu de 6 seulement en 1982). La création du centre de Strasbourg s'est révélée correspondre à une demande réelle puisque, dès la première année, 11 candidats ont suivi le stage organisé suivant la pratique du stage accéléré de Massy, mais réparti sur 3 semaines.

Le nombre total des candidats inscrits à l'examen est en augmentation : il s'est élevé cette année au nombre de 88 (84 en 1981, 68 en 1982). Le seul centre de Massy a vu son chiffre passer de .43 candidats présents en 1982 à 53 en 1983. Mais il est certain que le succès de la préparation grenobloise, qui a vu cette année le nombre de ses candidats doubler par rapport à l'an dernier (12 présents contre 6 en 1982) et le démarrage de celle de Strasbourg (10 candidats) ont contribué à l'augmentation du nombre des candidats discothécaires. On peut remarquer en outre que le pourcentage de réussites à l'examen (82 %) se révèle assez élevé (les pourcentages des 2 sessions précédentes n'ayant pas dépassé 70 %). Sur l'ensemble des résultats ont été attribuées 7 mentions bien et 23 mentions assez bien. Mais si l'on étudie de près la moyenne des notes obtenues, on constate une nette amélioration du niveau de connaissance des candidats en catalogage des disques comme en musique imprimée (moyenne des notes : 13 au lieu de 9,7 en 1982). La moyenne des notes des autres épreuves étant approximativement la même que l'an dernier, il est clair que le fort pourcentage de réussites s'explique par l'amélioration des notes obtenues dans cette matière.

Organisation, gestion et animation d'une discothèque et d'une bibliothèque musicale (3 heures)

Les candidats devaient traiter l'un des sujets suivants au choix :
1) en vue de l'ouverture d'une discothèque dans une bibliothèque publique, vous êtes chargé(e) de la mise en place d'une collection existante d'environ 8 000 documents sonores (disques ou cassettes). Quelles mesures prendrez-vous pour faciliter le meilleur accès possible à ces documents ?
2) les discothèques/bibliothèques musicales peuvent-elles, à votre avis, encourager la pratique de la musique. De quelles façons ?

Dans l'ensemble, les candidats semblent avoir profité de leur stage pratique pour approfondir les connaissances théoriques acquises pendant les cours.

Catalogage

- Disques : Cab Calloway : « The hi-de-ho-man », RCA PL 45 163, Francesca Solleville chante Louis Aragon, Disc'AZ 2-463, Verdi : Aida, Deutsche Gramophon 2560 050/051/052

Comme nous l'avons déjà souligné, les résultats furent satisfaisants. D'autre part, les candidats disposèrent de plus de temps que l'an dernier, puisque l'épreuve ne comportait plus que 3 exemples à traiter au lieu de 4. Même si les nouvelles normes semblent maintenant mieux acquises et leur application de plus en plus répandue, on peut se demander si les candidats ont eu en 3 mois (ou 14 h de cours pour le stage accéléré) le temps de parfaitement maitriser le catalogage des supports sonores.

- Musique imprimée : Verdalet, Joan. - O vos omnes qui gaudetis... (extrait de la cantate de Noël « A tan bella flor de lis... ». - Lyon : A Coeur joie, 1979. Le sujet, plus simple que celui de la session précédente, a été nettement mieux traité cette année par les candidats. Il n'a pas été tenu compte des vedettes matières, les candidats n'ayant pas tous été également formés dans cette discipline. Cette différence pose le problème de l'unité des enseignements dispensés.

Interrogation orale sur l'histoire de la musique

Les résultats n'ont pas subi d'amélioration par rapport à l'année dernière : cette épreuve orale reste toujours déconcertante pour les candidats, bien qu'étant celle qui leur demande le plus de travail personnel et pour laquelle est consacré le plus grand nombre d'heures d'enseignement. Il semblerait que même les candidats possédant une solide formation musicale (études de musicologie ou pratique d'un instrument) aient peiné dans cette épreuve.

Discographie, choix de disques

Les candidats des 3 centres ont manifesté des connaissances satisfaisantes.

Documentation

Organisation et gestion des bibliothèques spécialisées

L'organisme dont dépend votre centre de documentation va se doter d'un ordinateur. Présentez, dans une note de 4 à 5 pages à l'intention du directeur de cet organisme, les fonctions de la chaîne documentaire que vous souhaitez automatiser, en indiquant les raisons de ce choix.

Il ne s'agissait de disserter ni sur l'informatique dans les bibliothèques ni sur les banques de données. La plupart des candidats ont fait un catalogue des réalisations possibles sans en justifier la nécessité, ni indiquer des ordres de priorité. L'argumentation, appuyée sur un plan clair, devait convaincre le responsable de l'organisme que l'informatisation des tâches effectuées jusqu'alors manuellement apporterait une réelle amélioration des performances du centre. Les procédures de la chaîne documentaire devaient être parfaitement définies et l'emploi sans explication d'un vocabulaire technique était à éviter. Les fonctions documentaires devaient faire l'objet d'une analyse faisant apparaître l'opportunité de leur informatisation. Le style à adopter était celui d'une note à caractère administratif, non celui d'une lettre personnelle, encore moins d'une dissertation.

Analyse et indexation d'un artide en langue étrangère

Référence des textes proposés :
Allemand : « Da liegt was in der Luft », Der Spiegel, n° 48, 1981, p. 188-196.
Anglais: Simkins (M.A.), « The Impact of new technology on the information profession », Aslib proceedings, 35, 2, 1983, p. 92-99.
Espagnol: Ferrer (Pedro), « La Nueva sociedad de la micro electronica », Razon y fe, 207, 1983, p. 13-19.
Italien : « La Fiera del libro perragazzi », Vita italiana, 28, n°5, 1979, p. 173-178.
Russe: Efremova (N.P.). « Pervye sagi russkih zenšcin k vysšemu obrazovaniju ». Extrait de: Voprosy istorii, ISSN 0042-8779, 1983, 5, p. 74-83.

Le texte anglais proposé cette année et qui a été le plus souvent choisi présentait un certain nombre de difficultés non pas par son. vocabulaire (très peu de termes techniques) mais surtout par le fait qu'il était difficile d'en dégager les idées essentielles. Beaucoup de candidats se sont trop étendus sur la description des nouvelles techniques qui constituaient la 1re partie du texte et en ont présenté trop succinctement les conséquences sur les professions de la documentation.

D'autre part, le résumé était le plus souvent trop long et surtout la qualité du français se ressentait de la vitesse avec laquelle les candidats ont rédigé. La technique de catalogage auteurs a été bien assimilée et il n'y a eu que des erreurs de détail. En revanche, les principes de base du catalogage matières n'ont pas du tout été compris. Rarement le mot le plus précis est mis en tête, mais seulement après la virgule. La notion technologique a été retenue, plus rarement celle du professionnel de l'information; enfin les barres de rapport sont assez peu utilisées. L'indexation CDU avait pour principal défaut d'être un peu trop longue et d'abuser des divisions communes. Mais les candidats ont bien pensé à utiliser les deux points (:).

Epreuve pratique de recherche bibliographique (orale)

Sous-option lettres et sciences humaines

Le niveau de l'épreuve de bibliographie sciences humaines reste satisfaisant et la démarche de la recherche est souvent bien comprise. Parmi les candidats médiocres, certains n'avaient pas défini leur question à partir d'un dictionnaire, ce qui handicapait toute leur recherche et surtout trahit un mauvais réflexe pour un futur spécialiste de la documentation; d'autres n'avaient manifestement pas étudié la totalité des répertoires à leur programme. Certains bon candidats n'ont pas su utiliser de façon pertinente les index et tables, ce qui attestait une connaissance trop superficielle des répertoires. Le commentaire méthodologique a été mieux présenté que les années précédentes par la majorité des candidats. Cependant quelques candidats semblent ignorer la nature même de l'épreuve de méthodologie, d'autres ne savent pas tirer tout le parti possible de l'ouvrage qu'ils ont entre les mains et quelques uns enfin ont fait de graves contresens sur la nature même du répertoire qu'ils avaient à présenter.

Sous-option sciences juridiques et économiques

Les candidats ont, cette année encore, fait preuve d'une bonne connaissance des répertoires et instruments de recherche bibliographique. En droit, leur démarche est satisfaisante : les dictionnaires sont justement utilisés, la recherche de la législation, de la jurisprudence et de la doctrine est menée avec ordre. L'intérêt des précis et des manuels est pourtant sous-estimé. En science économique et politique, les résultats ont été satisfaisants. Pourtant, sur des sujets larges, les candidats ne songent pas toujours à d'abord définir les différents aspects de la question, sujets tels : l'emploi en France de 1970 à nos jours ou la peine de mort. Il est tout de même dommage que la bibliographie assimilée en première partie de scolarité semble déjà oubliée. L'épreuve de méthodologie a été cette année passée avec succès, à quelques rares exceptions. L'intérêt des ouvrages soumis aux candidats (Bibliographie de l'histoire de France, Bottin administratif...) était bien dégagé, ceci témoignant de l'acquis d'une bonne méthodologie en matière de recherche bibliographique ou documentaire.

Sous-option sciences exactes et naturelles

Méthodologie : il semble que cette épreuve ait été assez bien comprise par l'ensemble des candidats, quoique certains se contentent encore de décrire la publication sans en dégager l'intérêt bibliographique. 6 candidats ont obtenu 2/5 se bornant à de vagues indications (lecture de la page de titre, mention vague d'index, etc.). 9 candidats ont obtenu 3 et 4/5, montrant à quel public était destinée la publication et quel était son intérêt bibliographique. 1 candidat a présenté parfaitement le document qui lui était soumis.

Bibliographie : les candidats semblent assez bien connaître, théoriquement, l'ensemble des répertoires du programme. Un petit nombre seulement, essaie réellement de les manipuler le jour de l'examen et apportent des références précises. La réponse est souvent scolaire et consiste essentiellement à énumérer les répertoires consultés, même s'ils n'ont pas apporté de réponse. Il semble qu'il y ait surenchère dans l'énumération des répertoires. La question doit être lue très attentivement, le choix des répertoires devrait être judicieux et logiquement présenté.

Analyse (orale) d'un article en français sur les bibliothèques ou la documentation

L'aptitude des candidats à analyser un article semble généralement satisfaisante, quoique certains d'entre eux persistent à paraphraser maladroitement. On constate cependant qu'il est possible d'analyser à peu près correctement un texte en n'ayant qu'une connaissance très superficielle du sujet qu'il traite. Les candidats, sauf exceptions provenant peut-être de centres où la préparation est meilleure, connaissent vraiment trop peu de chose des techniques et des matériels de l'informatique documentaire. Ils ne semblent guère supérieurs dans ce domaine à ceux de l'option « Bibliothèques Publiques » alors que ce devrait précisément être leur point fort.