The Bibliographic record and information technology
Ronald Hagler
Peter Simmons
Index p. 333-346. - ISBN 0-8389-0370-3.
Voici un ouvrage tout à fait remarquable et dont on peut supposer qu'il va beaucoup servir dans les pays de langue anglaise. Le texte, basé sur des cours donnés dans une école de bibliothécaires, est cependant considérablement augmenté, remanié et complété, de manière à envisager tous les problèmes soulevés sous tous leurs aspects. Aussi, les quelque 350 pages du volume sont-elles particulièrement denses et riches en remarques et en sujets de réflexion.
Dès la préface, qui n'est pas comme trop souvent de pure forme, on sait que l'on aura affaire à un instrument de travail sérieux car nous sont d'emblée exposés les objectifs recherchés dans le corps de l'ouvrage. Très vite aussi dès le premier chapitre et c'est une bonne idée, les auteurs disent la terminologie qu'ils ont retenue : ce sera celle des AACR2, de la 19e édition de la CDD [Classification décimale Dewey] et de glossaires ou dictionnaires spécialisés (cités) les plus récents. De plus, si un terme nouveau apparaît, il est aussitôt expliqué dans sa signification et sa valeur commentée.
Depuis quelques années les responsables des bibliothèques recherchent des systèmes intégrés pour les établissements dont ils s'occupent, systèmes tels qu'ils permettent au moins une saisie complète et automatisée des données bibliographiques concernant les documents constituant la bibliothèque, données qui vont servir tant pour les acquisitions et la réception des ouvrages (ou des autres formes d'information), que pour leur catalogage, leur mise en place, leur communication aux usagers ou le prêt.
Aussi de nombreux systèmes ont-ils été étudiés, installés et plus ou moins développés, mais quels qu'ils soient, ces systèmes ont pour élément de base et pour composant essentiel l'enregistrement bibliographique. C'est-à-dire l'identification de chacune des parties qui constituent les collections.
Bien entendu, l'instrument pour ce faire est l'ordinateur, « membre » à part entière du personnel de la bibliothèque. Aussi les auteurs font-ils d'abord une mise au point indispensable (et à jour à la date de la rédaction du livre) sur les fonctions des ordinateurs dans le contexte de l'enregistrement bibliographique, mise au point suivie d'explications suffisamment claires pour qu'un novice s'y retrouve. Quoi qu'il en soit, il est bien dit ensuite qu'il faut aussi (et avant) savoir le pourquoi et le comment de l'enregistrement bibliographique manuel pour comprendre l'enregistrement automatisé des données comme une partie du contrôle bibliographique. C'est seulement ainsi que l'on pourra analyser tous les aspects techniques, administratifs et économiques de la mise sur ordinateur et passer rapidement des anciennes règles et habitudes aux techniques d'aujourd'hui.
Ainsi, au fil des pages, on apprendra comment et pourquoi l'identification bibliographique est une des nombreuses composantes des services nécessaires dans une bibliothèque ; on verra comment et pourquoi il existe différents types de catalogues, de bibliographies, d'index et de bases de données automatisées. Ensuite, on passera aux formats qui servent à l'identification et à la manipulation des éléments des données bibliographiques et comment on utilise ces formats aussi bien dans les systèmes manuels que dans ceux automatisés. Dans les chapitres suivants sont examinés avec minutie les buts et les conséquences des normes et règles communément employées dans les pays de langue anglaise pour le contrôle bibliographique et plus précisément : les recommandations données aux auteurs pour la rédaction de leurs travaux ou articles (comment faire les citations, les rappels de notes, les résumés) ; l'ISBD et le format MARC étudiés dans leur aspect de communication de données bibliographiques lisibles par machine ; les AACR, les règles et normes qui les ont précédées, la classification décimale Dewey et celle de la Bibliothèque du Congrès...
La deuxième partie de ce livre est encore plus intéressante parce que dans plusieurs chapitres sont étudiés successivement comment et pourquoi l'accès aux données bibliographiques est rentable dans une suite, dans un ensemble, un réseau, ce qui suppose une sélection, un choix pour cet accès et des clés pour les recherches manuelles ou automatisées. On se trouve alors devant des problèmes de vocabulaire aussi bien dans les recherches par auteur que par matière (les chapitres 7 « Names as access points » et 8 « Subject access points » sont particulièrement bien faits).
Deux appendices complètent cet ouvrage : le premier est consacré à une étude assez détaillée du Format MARC Canadien. On y apprend que certaines adaptations ont été faites pour permettre une meilleure insertion des usagers de langue française dans ce format puisqu'il est destiné à un pays où le bilinguisme existe bien. À signaler les nombreuses références bibliographiques données en bas de page et un index.