Bibliothèques du futur ou futur sans bibliothèques ?

Les progrès conjoints de l'informatique, de la vidéo et des télécommunications permettront d'accéder, instantanément et de tous les points du globe, à l'information, sans qu'il soit nécessaire de la reproduire et de la stocker, comme actuellement, en de multiples exemplaires. C'est pour demain. Les « Livres qu'on branche » viendront concurrencer les livres qu'on range et, dans certains domaines, ils les supplanteront. La recherche et l'industrie en seront sans doute les premiers bénéficiaires, mais on peut déjà saisir, d'annuaire électronique en didacticiels, les prémices d'une banalisation des nouvelles technologies à l'usage du grand public.

Quelle place les bibliothèques sauront-elles se faire dans cet avenir télématique ? Intégreront-elles les nouveaux supports de l'information au prix de quelques aménagements intérieurs (des rayonnages en moins, des prises de courant en plus), tout en sauvegardant toutes les missions collectionnées au fil de leur histoire ? Certaines fonctions dépériront-elles, tandis que d'autres se développeront ? Verrons-nous, enfin, surgir des bibliothèques vides et abandonnées, désormais inutiles, un homme nouveau (ouf, merci Darwin !) : le consultant en information ? La question est complexe, car, comme le dit un vieil adage chinois, il n'y a pas de bibliothèque unique.

Aussi, ce dossier n'a-t-il pas la prétention d'apporter des réponses définitives. Les quatre contributions rassemblées ici posent les questions, avancent des hypothèses, ouvrent le débat. Les perspectives et les points de vue y sont aussi différents que leurs auteurs ; diverses également sont les bibliothèques dont ils ont chacun l'image en tête ou sous les yeux. Cela commence comme une fable : l'Administrateur, le Futurologue et le Bibliothécaire.

La Rédaction