Un groupe de travail sur le certificat d'aptitude aux fonctions de bibliothécaire et les centres régionaux de formation professionnelle

Compte rendu de la première séance du 20 septembre 1983

Noël Tanazacq

Depuis un an, progressivement, la Direction des bibliothèques, des musées et de l'information scientifique et technique a entrepris de réformer les enseignements bibliothéconomiques et a créé des groupes de travail adaptés à chaque formation.

Après la constitution du groupe de travail sur la réforme de l'École nationale supérieure de bibliothécaires, en février 1983, il était impératif de se pencher sur le certificat d'aptitude aux fonctions de bibliothécaire, d'autant plus que les centres régionaux de formation professionnelle connaissent depuis deux ans de graves problèmes de fonctionnement.

La Direction des bibliothèques, des musées et de l'information scientifique et technique et la Direction du livre et de la lecture ont décidé de créer un groupe de travail sur le certificat d'aptitude aux fonctions de bibliothécaire et les centres régionaux de formation professionnelle et M. l'Inspecteur général Seguin a accepté de le présider.

Outre les représentants de la Direction des bibliothèques, des musées et de l'information scientifique et technique, de la Direction du livre et de la lecture, de l'École nationale supérieure de bibliothécaires et de la Direction des enseignements supérieurs qui en sont membres permanents, le groupe est composé, dans une première phase de la réflexion consacrée à l'étude des besoins, de représentants des bibliothèques universitaires, des bibliothèques municipales (classées et non classées), des bibliothèques de la Ville de Paris, des bibliothèques centrales de prêt, des bibliothèques de comités d'entreprise (SNCF), des bibliothèques d'hôpitaux et des centres de documentation et d'information. Dans une phase ultérieure, des représentants des centres régionaux de formation professionnelle et des instituts universitaires de technologie « Carrières de l'information » trouveront leur place au sein du groupe. Actuellement, celui-ci compte vingt-deux personnes. Son secrétariat est assuré par le Bureau de la formation de la Direction des bibliothèques, des musées et de l'information scientifique et technique.

La première réunion a eu lieu le 20 septembre à la Direction des bibliothèques, des musées et de l'information scientifique et technique en présence des deux directeurs.

M. Varloot, en ouvrant la séance, souligne que les besoins en personnel qualifié sont énormes et qu'il faut d'abord réfléchir aux besoins des employeurs avant de passer à l'étude des filières de recrutement et de formation, notamment du certificat d'aptitude aux fonctions de bibliothécaire lui-même, au sujet duquel la Direction des bibliothèques, des musées et de l'information scientifique et technique n'a pas de position a priori. Il demande aux membres du groupe de tenir compte du contexte évolutif dans lequel ces réformes s'inscrivent (notamment la décentralisation) et d'éviter tout corporatisme. Il exprime le souhait que le groupe fasse des propositions concrètes aux deux directeurs avant l'été et que M. Seguin demeure président jusqu'à la fin des travaux.

M. Gattegno se félicite de voir pris en considération un problème qui a des conséquences importantes pour la Direction du livre et de la lecture, puisque la plupart des titulaires du certificat d'aptitude aux fonctions de bibliothécaire font ensuite carrière dans des établissements de lecture publique et, qu'en fait, cet examen professionnel est de loin la principale formation reçue par les bibliothécaires de lecture publique. Après avoir rappelé que les collectivités territoriales sont impatientes de trouver en nombre et en qualité le personnel nécessaire, il souligne quatre problèmes posés par le certificat d'aptitude aux fonctions de bibliothécaire :
- son ambiguïté quant aux objectifs, puisqu'il forme des bibliothécaires et des sous-bibliothécaires ;
- l'inadéquation de son contenu à la réalité, dans plusieurs domaines, dont l'action culturelle, l'audio-visuel et l'information ;
- l'inadéquation des structures d'enseignement qui doivent être envisagées en fonction d'une formation définie et en prenant en compte l'ensemble des potentialités existantes, notamment dans l'université ;
- l'absence d'une évaluation et d'un contrôle de l'enseignement dispensé.

M. Seguin rappelle que l'idée de départ avait été de réformer les centres régionaux de formation professionnelle, mais qu'avant de vouloir réformer les structures, il est nécessaire de se préoccuper de l'objet des centres régionaux de formation professionnelle, c'est-à-dire essentiellement du certificat d'aptitude aux fonctions de bibliothécaire. Or la réflexion préliminaire sur le certificat d'aptitude aux fonctions de bibliothécaire conduit à se poser la question du but de cet examen professionnel. Il propose donc le plan de travail suivant :
- l'étude des besoins : quels bibliothécaires former ? A un ou deux niveaux ? ;
- l'étude du contenu de l'enseignement : quel certificat d'aptitude aux fonctions de bibliothécaire ? ;
- l'étude des structures d'enseignement : quels centres régionaux de formation professionnelle ?.

Le premier point a été abordé et les représentants des différents types d'établissement ont donné leur avis sur le profil professionnel du bibliothécaire, en fonction de leur expérience. Après deux heures et demie de discussions, il a été convenu que chacun s'efforcerait de préparer, pour la prochaine séance, une analyse fonctionnelle des besoins de son établissement et l'ébauche d'une réponse à cette première question.

Il a été décidé que le groupe se réunirait une fois par mois.