Flugschriften als Massenmedium der Reformationszeit, Symposion, Tübinger, 1980
Beiträge zum Tübinger Symposion 1980
Index p. 615-636. - ISBN 3-12-911630-3
Ces feuilles volantes que sont pamphlets, tracts, brochures de quelques pages, qui, sorties d'une presse à ses débuts, ont circulé à l'aube de la Réforme de Luther en attisant les esprits, en ébranlant les consciences et en malmenant les croyances, ont souvent fait l'objet de recherches importantes et d'études approfondies aussi bien de la part du germaniste que de l'historien, du publiciste que du théologien. Ce moyen de diffusion, de communication et de propagation des idées n'a pas manqué d'intéresser la section « Moyen âge tardif et Réforme » de l'Université de Tübingen. Plus que des textes étudiés pour les disciplines au service desquelles ils ont connu les honneurs d'une presse débutante, ils peuvent se caractériser par leur diffusion sous une forme imprimée, leur destination à un public restant anonyme pour l'auteur et leur influence sur les esprits. Il semble, en effet, que l'on soit avec ces feuilles volantes, pour la première fois, à la veille des temps modernes, en présence d'un moyen de communication des mass-media avant la lettre, utilisé par un schisme sur une grande échelle, à des fins spirituelles et religieuses, politiques et sociales. De là à étudier ces témoignages imprimés dans cette nouvelle optique, marquée au coin par la sociologie, il n'y avait qu'un pas à faire. La section « Moyen âge tardif et Réforme » de l'université de Tübingen, l'a fait, à l'occasion d'un symposium qui s'est tenu en cette ville du 21 au 23 juin 1980. Les communications présentées à ce colloque, puis partiellement remaniées et augmentées, forment l'essentiel de la présente publication, auxquelles s'ajoutent deux autres contributions. L'ouvrage comporte ainsi 18 études, dont 3 en anglais, essentiellement axées sur ces feuilles volantes face aux mass-media.
Ainsi, les écrits du nouveau haut-allemand posent le problème d'une méthode d'interprétation (Hans-Joachim Kôhler), ont une langue propre aux imprimeurs (Frédéric Hartweg) et une incidence sur l'histoire (Juliane Marschalk). A l'aube de la Réforme, ils jouent un rôle socio-économique (Adolf Laube). C'est le temps où Jean Hus fait parler de lui à travers son mouvement (Siegfried Hoyer). Face à l'analphabétisme, ces feuilles volantes permettent d'étudier l'approche de l'homme du commun aux idées de la Réforme (Robert W. Scribner), et montrent dans quelle mesure un auditeur peut les prendre en considération (Monika Rôssing-Hager). Elles contiennent parfois des prédications (Bernd Môller), peuvent faire état de la question juive (Heiko A. Oberman) ou se font l'écho des martyrs de cette époque (Hildegard Hebenstreit-Wilfert). Le livre, en tant que tel, n'est pas oublié pour autant et prend sa place en cette ère de Réforme (Erdmann Weyrach, qui cite Albert Labarre). C'est également le temps où Johann Virdung, de Hassfurt, attire l'attention sur ses feuilles volantes astrologiques (Max Steinmetz) et où les anabaptistes de Munster (en Westphalie) se manifestent par ce moyen d'expression (Günter Vogler). Une place est également réservée au Judicium de Joseph Pacatius, paru en 1523, à Strasbourg (Hans Georg Rott). Les 3 contributions en langue anglaise concernent les catalogues de titres et l'identification des textes de ces feuilles volantes (Michael A. Pegg), leurs façons de communiquer (Richard G. Cole) et leur enseignement en matière d'histoire sociale (Steven Ozment).
Une mention spéciale mérite d'être faite à une importante contribution de Christoph Weismann, qui consacre 167 pages à la description et l'inscription des impressions anciennes du XVIe au XVIIIe siècle, à leurs règles particulières ; viennent s'y ajouter un petit dictionnaire de termes spécialisés, une série d'index possibles selon les nécessités de catalogage, une liste d'abréviations courantes utilisées par les imprimeurs de ce temps, une bibliographie spécialisée, des exemples de descriptions propres à ces impressions anciennes et un index des noms et des lieux cités tout au long de l'ouvrage.
Cette riche matière, qui représente le 13e volume de la section « Spätmittelalter und frühe Neuzeit » des « Tübinger Beiträge zur Geschichtsforschung », est dédiée à la mémoire du grand spécialiste allemand du XVIe siècle, Josef Benzing.