Thesaurus mass communication
Communication de masse = Communicación de masas
Jean Viet
En 1975 l'Unesco publia un thesaurus Communication de masse rédigé par Monsieur Jean Viet, de la Maison des sciences de l'homme. Si bien fait soit-il, un thesaurus n'est rapidement plus à la page, le langage évoluant très vite. La révision de celui-ci s'imposait donc. Son domaine, la communication de masse, est particulièrement vaste : livre, presse, disque, cinéma, radio, télévision du point de vue de la communication. Il fallait également le situer à un niveau assez général, car devant être utilisé par tous les membres du COMET, réseau international d'échanges d'informations relatives à la communication, qui comprend l'Unesco, l'Institut français de presse et des sciences de l'information de Paris, et différents organismes similaires d'Aarhus, Cracovie, Quito, Montréal, Singapour, etc. On ne pouvait donc concevoir qu'un macrothesaurus multilingue. D'ordinaire, on rédige le thesaurus dans une langue « source » et on cherche des termes équivalents dans les langues « cibles », puis l'on publie des éditions successives où chaque langue a la prééminence. Un autre système a été adopté ici, c'est l'intérêt du thesaurus pour lequel on a choisi les trois langues les plus parlées de la civilisation occidentale : l'anglais, l'espagnol, le français. Eventuellement, on prévoit des développements futurs en d'autres langues.
Pour la rédaction, on a tenu à opérer à l'origine la sélection des descripteurs à partir des documents existant dans chacune des trois langues, dans ces langues mêmes. On a recherché ensuite les équivalences, cela a permis une meilleure sélection des éléments du vocabulaire de chacune des langues. On a également tenu à assurer la compatibilité avec les thesauri de l'Unesco, avec le Macrothesaurus de l'OCDE, avec les thesauri EUDISED sur l'éducation et CICRED sur la population : les descripteurs sont du même niveau de spécificité et il n'y a pas de renvois contradictoires.
Il se compose de trois parties : liste alphabétique des descripteurs, liste des descripteurs regroupés par thèmes, avec le plan de ceux-ci en tête, et index permutés dans chacune des trois langues. Il est inutile de décrire un système classique et bien connu, mais il faut insister sur le fait que ces listes sont établies avec l'anglais en tête suivi des équivalences françaises et espagnoles. Les abréviations sont normalisées en anglais. Il y a donc prédominance de l'anglais et pour indexer un document en français il faut chercher obligatoirement dans l'index permuté français. On a alors le numéro du thème, on trouve dans celui-ci le descripteur qui convient le mieux et son équivalent anglais. On cherche ensuite celui-ci dans la liste alphabétique des descripteurs où l'anglais est en tête, on a ainsi le contexte sémantique du descripteur choisi, ses termes spécifiques, génériques et associés. On peut alors indexer le document en toute connaissance. L'indexeur peut difficilement chercher directement dans cette liste car l'ordre alphabétique est loin d'être le même, français et espagnol mettent l'adjectif après le substantif alors que l'anglais le met obligatoirement avant : arts graphiques, graphic arts, artes gráficas. Il y a là une petite difficulté sur laquelle il faut insister, on ne peut indexer directement en français ou en espagnol. C'est peut-être un inconvénient mais on doit très vite s'y habituer et arriver à une bonne utilisation du thesaurus au vocabulaire très bien choisi, très réfléchi, très étudié et longuement testé sur des problèmes d'une évidente actualité. Les thesauri établis par M. Viet sont souvent cités en exemple dans tous les centres d'enseignement professionnels. Celui-ci ne manquera pas de l'être et surtout il rendra de grands services dans toutes les organisations internationales.