La información documentada
M. Eulalia Fuentes Pujol
L'ouvrage propose une information de base sur la méthodologie de la documentation et des techniques de travail intellectuel pour permettre à chacun de constituer et d'organiser sa documentation personnelle, de consulter avec profit les sources bibliographiques et d'utiliser intelligemment les bibliothèques et centres de documentation. Il se veut simple et illustré de nombreux exemples.
L'ouvrage est divisé en cinq parties : les éléments du travail intellectuel et scientifique (fiches bibliographiques et d'analyse de contenu, catalogues, classification, notes bibliographiques, index et appendices), les organismes de documentation (bibliothèques et centre de documentation avec étude détaillée du fonctionnement d'établissements catalans), les sources d'information bibliographiques (documents primaires, secondaires, ouvrages de référence généraux et spécialisés), le traitement de l'information (procédures manuelles, semi-mécaniques et automatiques), enfin la télématique (banques de données et réseaux avec une liste exhaustive des bases de données américaines et européennes accessibles en Espagne à travers le réseau national INCA créé en 1977).
L'auteur, professeur à la Faculté des sciences de l'information de l'Université autonome de Barcelone, a voulu écrire un livre qui s'adresse à la fois à ses propres étudiants et aux professionnels de la communication, mais aussi aux étudiants des autres disciplines et « au public en général ». Cet objectif tous azimuts rendait l'entreprise périlleuse. Tous les écueils n'ont pu être évités : l'ouvrage oscille trop souvent entre deux extrêmes : les précisions indispensables aux futurs spécialistes de l'information et les généralisations destinées à un public plus large.
C'est ainsi, par exemple, que l'auteur s'attarde sur le format des fiches et les normes nationales et internationales correspondantes, mais ne fait à aucun moment mention de l'ISBN (International standard book number) en ce qui concerne le catalogage. Pour ce qui est de la classification, la crainte sans doute d'entrer dans les détails superflus pour le grand public entraîne des raccourcis surprenants qui laissent supposer au profane que la classification Dewey n'existe plus et que la CDU (classification décimale universelle) règne en maître en Europe. Par contre, le système de la Library of Congress a droit à deux pages de développement.
Si la partie consacrée aux ouvrages de référence tente bien de citer les principaux instruments bibliographiques, le manque de rigueur dans les références données est désolant dans un ouvrage qui veut précisément former aux méthodes de travail intellectuel. Les mêmes auteurs sont cités de façons différentes, la française Jeanne René auteur de L'Histoire enciclopédique [sic] de [sic] cinéma devient pour l'édition espagnole, quatre lignes plus bas, R. Jeanne... un exemple parmi d'autres.
Si nous n'avons pas l'intention de faire supporter à l'auteur l'entière responsabilité des innombrables coquilles typographiques dans les références bibliographiques étrangères, qu'il nous soit cependant permis de déplorer ces négligences qui ôtent au travail une partie de son sérieux.
En un mot, l'ouvrage s'adresse avant tout aux futurs journalistes, l'auteur aurait dû viser ce seul public, auquel s'adresse d'ailleurs la collection dans laquelle l'ouvrage est publié. Elle aurait ainsi pu aborder les problèmes de façon plus cohérente et éviter certains télescopages et imprécisions regrettables.