Les incunables de la Bibliothèque de Genève
catalogue descriptif
Antal Lökkös
Index p. 261-293.
Après avoir publié en 1978, le catalogue de la centaine d'incunables imprimés à Genève 1, A. Lökkös, restant sur sa lancée, répertorie ceux qui sont conservés par la Bibliothèque publique et universitaire de Genève. Les 464 incunables de ce fonds sont soigneusement décrits. L'auteur ne s'en est pas tenu aux notices courtes, comme le font la plupart des catalogues d'incunables qui paraissent de nos jours : « Un catalogue basé sur la transcription diplomatique des pièces reste toujours préférable aux systèmes qui se bornent à une simple signalisation assortie de références tirées des catalogues déjà existants ». Cela permet de rendre compte des variantes, fréquentes dans les impressions de cette époque, et de distinguer des éditions parfois très proches les unes des autres ; l'auteur ne donne-t-il pas l'exemple du roman Olivier de Castille où, sous une seule notice du « Gesamtkatalog », (n° 2 771), se cachent quatre éditions différentes ? Il est évident que le coût de la publication limite une telle méthode à des fonds assez restreints.
Les notices s'ouvrent donc par une description brève, suivie d'une collation précise qui mentionne aussi les enluminures et les rubrications. Puis, viennent la transcription diplomatique des parties caractéristiques (titre, début et fin du texte, colophon), les références aux principaux répertoires et catalogues, enfin les particularités de l'exemplaire (provenances, reliure) et la cote. Le volume se complète d'un index alphabétique des imprimeurs et libraires, d'un index par villes d'impression et d'une table des provenances. On y remarque un « De Officüs » de Cicéron (Mayence, 1466) qui fut donné à Paris, en juillet 1466, par Jean Fust lui-même au chancelier du duc de Bourbon, dix-sept volumes ayant appartenu à François Bonivard et vingt-deux provenant de la Bibliothèque de La Grange à Genève.
Cependant, bien que la Bibliothèque de Genève remonte au XVIe siècle, ce fonds n'a guère bénéficié de l'apport des anciens couvents de la ville et contient moins de la moitié (45) des impressions locales ; encore celles-ci sont-elles souvent le fruit d'acquisitions postérieures. Les incunables bâlois sont plus nombreux (52). L'Italie est représentée par cent dix huit titres, avec la prédominance habituelle de Venise (quatre-vingt-seize titres), la France par cent douze titres, dont cinquante-huit de Paris et quarante-huit de Lyon, l'Allemagne par quatre-vingt-seize titres, les anciens Pays-Bas par dix. Signalons encore une Bible en tchèque (Prague, 1488). Pour les textes, on remarque l'importance des livres à caractère religieux (58 %) et des ouvrages en langue latine (85 %), ce qui n'est pas une anomalie pour l'époque.
D'une présentation agréable et soignée, ce volume est enrichi de quarante-sept illustrations, dont cinq en couleurs, que la nécessité de la mise en page a souvent éloignées des notices qu'elles concernent.