Bücherauktionen in Deutschland im 17. Jahrhundert

par Albert Labarre

Hans-Dieter Gebauer

Bonn : Bouvier Verl., 1981. - 203 p. ; 23 cm. -(Bonner Beiträge zur Bibliotheks- und Bücherkunde, ISSN 0068-0028 ; Bd. 28.)
ISBN 3-416-0-1557-6 : DM 48.

Les ventes publiques sont anciennes, puisqu'il en existait dès l'Antiquité, mais les ventes spécialement consacrées aux livres et aux bibliothèques semblent n'être apparues qu'au XVIe siècle, plus spécialement dans les Provinces-Unies. Dans certains cas, ces ventes étaient précédées par l'impression et la diffusion d'un catalogue. Le plus ancien qui soit conservé, celui de la bibliothèque de Marnix de Sainte-Aldegonde (Leyde, 1599), n'est probablement pas le premier du genre. Certes ces catalogues ne recensent que des livres préalablement triés et classés en vue de leur vente, et n'ont donc pas la même valeur que les inventaires après décès, qui livrent une image brute des bibliothèques des défunts. Les catalogues n'en sont pas moins des documents de premier ordre pour l'étude rétrospective de la vie intellectuelle, de la bibliophilie et de la diffusion du livre.

C'est donc avec intérêt qu'il faut considérer le travail que H.D. Gebauer a consacré aux ventes publiques de livres en Allemagne au XVIIe siècle, et à leurs catalogues. Après un aperçu historique qui remonte à l'Antiquité, l'auteur entre dans le propre du sujet et montre que les ventes publiques de livres apparaissent tardivement en Allemagne. Le plus ancien catalogue conservé est celui du fonds du libraire de Braunschweig, Gottfried Müller, mis en vente à Helmstedt le 25 juillet 1659, mais des catalogues ont dû être publiés dans cette même ville en 1657 et 1658. L'auteur étudie ensuite le développement de cette pratique jusqu'en 1680, puis les premières ordonnances allemandes sur les ventes publiques de livres, notamment celle de Leipzig en juin 1680. Les ventes de livres suscitèrent diverses prises de position chez les contemporains ; les uns se plaignaient de fraudes et des inconvénients du système ; d'autres étaient inquiets pour la réputation des érudits dont les bibliothèques étaient ainsi étalées au grand jour, ou bien regrettaient la dispersion à tous vents de bibliothèques savamment élaborées. Ce panorama historique se termine sur le développement des ventes à la fin du siècle dans les différentes villes de l'Empire et, plus particulièrement, à Hambourg.

La seconde partie analyse les ventes et leurs catalogues. Les catalogues sont étudiés à la fois sous leur aspect extérieur, dans leur rédaction et leur construction interne, dans la façon dont ils étaient annoncés et diffusés. L'auteur montre ensuite où, quand et comment se déroulaient les ventes, quel était leur public, quels rapports elles avaient avec la bibliophilie, en quoi le prix des livres, normalement usagés, différait de ceux du commerce courant. Il étudie enfin les bibliothèques offertes, leur ampleur et leur contenu, et la place qu'y tenait la littérature allemande.

Une série d'annexes montre l'ampleur des recherches sur lesquelles se fonde ce travail. Un ensemble de 762 notes et une bibliographie de 213 références encadrent un double recensement des 79 catalogues étudiés. Ceux-ci sont d'abord décrits suivant l'ordre alphabétique de leurs possesseurs et suivis des catalogues anonymes et des cas douteux ; une seconde liste les reprend selon l'ordre chronologique avec des notices plus sommaires. Les localisations d'exemplaires des catalogues ainsi que celles des sources (96 premiers numéros de la bibliographie) renvoient parfois à une bibliothèque déterminée, mais elles se limitent souvent à une cote, sans que je puisse trouver dans l'ouvrage l'indication de la bibliothèque à qui ces cotes appartiennent ! Malgré cela et quelques autres difficultés d'utilisation, il faut reconnaître que ce volume apporte une riche documentation sur une matière d'un intérêt primordial pour l'histoire de la vie intellectuelle.