Lexique historique des États-Unis au XXe siècle
Denise Artaud
Régis Benichi
Maurice Vaisse
Guy Cabourdin
Georges Viard
Ces lexiques s'inscrivent dans la « collection U », dont plusieurs exemplaires ont déjà fait l'objet de comptes rendus dans le Bulletin de documentation bibliographique 1.
Le lexique américain (310 articles) est principalement axé sur la période commençant en 1890 pour s'achever à des dates très contemporaines. Les statistiques sur l'immigration s'arrêtent par exemple en 1975 et celles sur le taux de chômage et sur la production automobile en 1976. Mais en dépit du peu d'intérêt pour l'aspect événementiel, l'ouvrage comporte, quand la nécessité l'impose, des rubriques chronologiques (ex. Bretton Woods, crise de 1929) ou dont le développement comporte une chronologie inhérente à la compréhension des faits (ex. : guerre de Corée, guerre du Vietnam). Les auteurs sont d'ailleurs amenés à dépasser fréquemment le cadre chronologique adopté lorsqu'ils traitent d'une institution, d'un sujet économique, social ou religieux. L'article sur l'immigration traite par exemple du phénomène de 1820 à 1975. Il n'en demeure pas moins vrai que le centre d'intérêt est fixé sur les « données permanentes : économie, société, institutions ».
Le choix de vedettes pose le problème de l'utilisation des américanismes. Ils sont fréquents, beaucoup de termes quasiment intraduisibles sont conservés dans leur langue d'origine (ex. : gerrymandering, hyphnated American, stars and stripes, underclass). Des abréviations constituent parfois des vedettes (ex. : CIA, FBI, Nasa). Par contre certaines entrées sont rédigées (ex. : intervention économique de l'État, message sur l'état de l'Union). Des cartes, des graphiques, des tableaux, des statistiques illustrent bon nombre de notices, dont quelques-unes comportent une bibliographie, mais il n'existe pas de bibliographie générale d'orientation. Le classement des entrées est alphabétique avec un système de renvois pour suppléer à la dispersion.
Les institutions politiques et la législation sont la matière de nombreux articles traitant de phénomènes permanents sans toutefois ignorer l'histoire (voir par ex. : constitution fédérale, amendement). Les divers aspects de la vie politique sont évoqués, de même que les systèmes politiques (ex. : doctrine Truman) et le vocabulaire des partis. L'organisation judiciaire n'est pas négligée. L'économie occupe une place considérable sur le plan des réalisations, des techniques et des théories. Citons à titre d'exemple un article d'environ huit pages sur l'énergie et d'environ quatre pages sur les investissements à l'étranger. Les problèmes monétaires ne sont pas esquivés (voir par ex. : bimétallisme, dollar, dévaluation, inflation). Des techniques d'exploitation sont décrites (voir par ex. : dry farming) au même titre que des négociations commerciales à caractère international (ex. : Kennedy round). L'étude de la société comporte de nombreuses notices, dans lesquelles ne sont pas négligés les problèmes du chômage, de la criminalité, de la drogue et les questions ethniques et raciales.
Dans la multiplicité des articles concernant la religion, retenons la rubrique dénomination, qui donne sous forme de tableau la liste des principaux groupements et sert de fil d'Ariane dans le maquis de la documentation. Les questions culturelles ne sont pas au premier plan des préoccupations. Deux courtes notices traitent des bibliothèques et des musées, deux autres, un peu plus étoffées, de l'enseignement. Les mass media sont mieux traités avec des notices accompagnées de bibliographies. Mais le butin est assez maigre, avec des rubriques telles que cinéma, comédie musicale, dessins animés, Hollywood, jazz...
Le lexique américain n'en est pas moins, par l'ensemble de la documentation fournie, un instrument de travail très utile au chercheur.
Le lexique médiéval est une somme d'environ sept cents articles concernant la civilisation médiévale. Il est conçu dans un but pédagogique, destiné avant tout aux étudiants, mais aussi à l' « honnête homme », curieux d'approfondir ses connaissances sur le Moyen âge. Le centre d'intérêt est l'Occident médiéval, avec à peine quelques incursions en direction de Byzance et de l'Islam. La France occupe une situation privilégiée, sans toutefois élimination totale des pays voisins par souci d'histoire comparative. La signification d'un terme peut varier non seulement dans le temps, mais aussi d'un pays à l'autre. La langue d'origine est conservée pour un certain nombre de rubriques (ex. : pagus, contado, fueros, djihad, sheriff...) et de toute façon chaque notice signale l'étymologie du terme retenu.
L'accent est mis sur les institutions, sur le rôle de l'Église et de la spiritualité, mais tous les aspects sont abordés : économie, société, littérature, art, etc. On trouve par exemple la description des pièces composant l'armure (bassinet, haubert, heaume, salade...) au même titre que la définition des différents genres littéraires (fabliau, farce, lai, miracle, moralité, mystère, nouvelle, roman, etc.). L'art est représenté par un nombre de rubriques non négligeable, mais aussi par sept feuillets d'illustrations données en annexe. Les notices peuvent être très sommaires (voir par ex. : gothique (art), roman (art)), ou très détaillées (ex. : arc). D'une manière générale elles sont d'une étendue très variable suivant le sujet traité. Mais le plus souvent précises, elles comportent fréquemment de multiples renvois. Un organigramme des finances en France à la fin du Moyen âge étoffe par exemple l'article « finances » et un graphique illustre la notion de lettre de change (voir : change), alors qu'un seul mot définit la notion de physicien. Signalons comme complément d'information une orientation bibliographique située en tête de l'ouvrage.
Quelles que soient les lacunes en raison de l'immensité du sujet (dix siècles d'histoire), ce lexique apporte une documentation estimable, rendue d'accès facile par le classement alphabétique des rubriques.
Conçu avec le même objectif pédagogique que tous les autres lexiques de la « collection U », le Lexique historique de la France d'Ancien Régime comporte 564 articles. Il ne prétend pas être une encyclopédie. Il recouvre, sauf exception, la période s'échelonnant du XVIe siècle au XVIIIe siècle, délimitée en aval par la Révolution de 1789. Il est axé, suivant le principe même de la collection, sur l'étude de la civilisation, faisant une place minime à l'événement, mais sans éliminer les notations chronologiques indispensables. Les institutions sont au premier plan des préoccupations même si elles ont une existence éphémère (ex. : Conseil de guerre). Par leur complexité elles nécessitent un nombre considérable de notices. Des tableaux peuvent apporter des éclaircissements (voir par ex. : Conseil du roi, États (pays d'), diocèse). Une place importante est faite aux différentes provinces, dont chaque étude monographique résume l'histoire. Les crises de l'Ancien Régime donnent la matière de nombreuses rubriques : crise démographique, crise des subsistances, crise économique, crise financière. Les notices économiques sont étoffées de multiples renvois (voir par ex. : industrie). Un tableau des différentes espèces métalliques complète le texte consacré à la monnaie. Un essai de reconstitution du dernier budget de l'Ancien Régime est à signaler. Des représentations idéographiques peuvent aider à la compréhension du texte (voir : famille). La religion est l'objet de nombreuses rubriques dans une société où le clergé est le premier ordre du royaume. Les courants de pensée sont largement représentés. Mais l'art et la littérature peuvent s'inscrire sous des vedettes plus générales (voir par ex. : baroque, classicisme). L'art est pourtant plus largement traité que la littérature avec des entrées qui lui appartiennent en propre (voir : architecture, sculpture, peinture, gravure, musique...). Plusieurs cartes i'llustrent la publication. Attirons l'attention sur la carte de la noblesse dans l'industrie lourde à la fin de l'Ancien Régime (voir : dérogeance) non mentionnée dans la liste des cartes figurant à l'intérieur de la couverture. Signalons au passage la notice « bibliothèque » avec un bref panorama de la lecture populaire.
Une bibliographie sommaire est donnée en tête de l'ouvrage, mais les notices sont souvent suivies d'une bibliographie qui signale parfois des articles de périodiques (voir par ex. : alphabétisation). Cet ouvrage présente déjà sous un volume réduit une somme documentaire importante pour l'utilisateur, mais elle est multipliée par la présence de renseignements bibliographiques habilement choisis, qui ouvrent la perspective d'investigations ponctuelles.