Répertoire bibliographique des livres imprimés en France au XVIIe siècle

par Albert Labarre

Louis Desgraves

Baden-Baden : V. Kœrner. - 24 cm. - (Bibliotheca bibliographica Aureliana.)

1982. -217 p. - (Bibliotheca bibliographica Aureliana, ISSN 0067-7884 ; 89.) Index p. 209-219. -ISBN 3-87320-089-9 : DM 140

Ce répertoire qui permet de connaître la production si ignorée de nos presses provinciales au XVIIe siècle, semble en bonne voie. Ce cinquième volume concerne Poitiers. C'est en 1479 que l'imprimerie est apparue dans cette capitale provinciale et centre universitaire. Elle s'y est développée au XVIe siècle ; M. Desgraves lui-même a recensé pour cette période environ 660 unités bibliographiques. Il en a relevé 1 401 pour le XVIIe siècle.

Si une soixantaine d'imprimeurs et de libraires y ont alors travaillé, leur activité paraît assez inégale, et seuls, les Fleuriau, les Mesnier, Julien Thoreau et, dans une moindre mesure, Pierre Amassard et Abraham Mounin ont eu une production substantielle.

Cette production est diversifiée. Comme partout, les livres religieux sont nombreux, mais dans cet Ouest fortement marqué par le protestantisme, les ouvrages de controverse tiennent une grande place. A remarquer encore quelques pièces sur l'affaire des Ursulines de Loudun en 1634 et 1635. On trouve aussi des ouvrages juridiques d'intérêt local, des ouvrages médicaux, des textes grammaticaux et d'auteurs classiques à usage scolaire, devenus rares, et aussi plusieurs ouvrages littéraires, dus à Étienne Tabourot, Nicolas Des Escuteaux, Jean Prévôt, les Sainte-Marthe, etc., plus particulièrement dans la première partie du siècle ; certains sont en patois poitevin, ceux de Jean Drouhet par exemple. Les occasionnels sont très abondants, canards bien sûr, mais surtout 450 arrêts, édits, ordonnances, répartis sur l'ensemble du siècle, avec deux pointes caractéristiques, l'une en 1634-1635 à l'occasion des Grands jours de Poitiers, l'autre en 1685-1686 pour l'application de la révocation de l'Édit de Nantes.

Les localisations d'exemplaires reflètent une enquête préalable étendue. Néanmoins de nombreuses éditions, particulièrement des petites pièces, demeurent rares, ce qui manifeste la difficulté de cerner la production typographique ancienne en province et souligne l'intérêt d'un tel répertoire.