Histoire de Pamiers

par Marie-Thérèse Laureilhe
[par François Baby, Yvette Bénezech-Loubet, Louis Claeys, André Denjean,... etc.]. - Pamiers : Syndicat d'initiatives de Pamiers-Basse-Ariège, 1981. - 632 p. : ill. ; 25 cm. Chaque chapitre contient une bibliogr. Index p. 579-627.

Une petite ville, Pamiers, a réussi une œuvre collective du plus grand intérêt : 10 Appaméens, de naissance ou d'adoption, ont réalisé une histoire de leur cité que beaucoup de grandes villes pourraient envier. Pamiers est loin de Paris, le plus proche centre intellectuel, Toulouse, est à 63 km. Son histoire est peu connue, un Parisien ne se souviendra guère que de l' « Affaire de la Régale », et encore s'il sait pas mal d'histoire... Pourtant la ville, mêlée à toutes les querelles religieuses du XIIe siècle à la Révolution, a un passé mouvementé qui méritait une étude historique.

Sur les dix érudits, auteurs du livre, sept sont enseignants (faculté, lycée, collège et enseignement privé). L'éditeur est le Syndicat d'initiative local ; les Ariégeois ont souscrit nombreux. Pamiers avait été le sujet de monographies au XIXe siècle, mais la meilleure, les Annales de Pamiers de Jules de Lahondes datait de 1882, et si l'Histoire des évêques de Pamiers de Mgr Jean-Marie Vidal, éditeur du « Registre » de Benoît XII, était plus récente, 1926-1940, son objectif était limité.

Le plan est chronologique, présentation géographique puis par époque : Préhistoire et Antiquité, Moyen âge, Renaissance, etc. Les pespectives d'avenir terminent le déroulement des siècles, suivies d'un dernier chapitre sur la sigillographie et l'héraldique de la ville.

Il faudra surtout signaler à nos lecteurs que chaque chapitre est suivi d'une bonne bibliographie et qu'on trouve dans l'ouvrage un « petit lexique » occitan-français du parler de Pamiers, une liste des maires, une des sous-préfets et une des évêques dont l'un d'eux devint le pape Benoît XII (1334-1342). L'index de près de 5 000 entrées est remarquablement bien fait : il pourrait être le noyau d'un « thésaurus ariégeois ». C'est donc un très bon instrument de travail élaboré avec compétence et érudition, illustré de nombreuses reproductions de documents et très bien présenté. Il rendra service à tous les historiens, intéressera les lecteurs méridionaux, et aura sa place dans de nombreuses bibliothèques pour son intérêt propre, mais aussi comme exemple de ce qui pourrait être réalisé sur le plan local par de nombreuses cités.