Ce dictionnaire des artistes et ouvriers d'art de Bourgogne a une longue histoire.

Jacques Doucet, le grand couturier qui fonda la « Bibliothèque d'art et d'archéologie », avait entrepris la publication d'une collection qui s'intitulait « Publication pour faciliter les études d'art en France » dont faisaient partie Le Répertoire d'art et d'archéologie (depuis 1910), Index du Mercure de France, etc... Devait suivre un « Dictionnaire des artistes et ouvriers d'art de France », un volume par province. Cette série s'ouvrit en 1912 par le Dictionnaire des artistes et ouvriers d'art de la Franche-Comté, œuvre de l'abbé Brune ; dans la préface de ce premier volume, André Girodie présentait la liste d'une première série de dictionnaires dans l'ordre probable de leur parution avec le nom de l'auteur, seul vit le jour Le Lyonnais, prêt en 1914. « Lorsqu'il parut enfin en 1918 et 1919, la Bibliothèque d'art et d'archéologie relevait de l'Université de Paris, qui ne se soucia pas de poursuivre l'œuvre. » Des boîtes existent à la Bibliothèque d'archéologie et dans d'autres fonds d'archives, certaines dormentelles encore chez des particuliers ?

Dès 1912, était annoncée, par les soins de Paul Brune, déjà responsable du Dictionnaire de Franche-Comté, la publication de celui de Bourgogne. L'Abbé Brune disposait des notes de son compatriote Bernard Prost, Inspecteur général des bibliothèques, archives et musées archéologiques et scientifiques. A la mort de l'abbé Brune, la Bibliothèque municipale de Dijon acquit de ses héritiers l'ensemble de la documentation accumulée en vue de cet ouvrage, les sauvant peut-être de la destruction.

Sylvain Laveissière a repris entièrement le travail. Si l'abbé Brune avait amassé quantité d'informations en vue de son dictionnaire, il n'en était pas encore arrivé au stade de l'élaboration des notices. Il considérait peu avant sa mort que dix années lui étaient encore nécessaires pour mener à bien son dictionnaire, voici qui est fait sur l'initiative de la Société d'histoire de l'art français.

Pour les artistes de peu de renom, il a été donné toutes les informations connues avec les références aux archives ; pour les artistes célèbres comme Greuze, leur vie et leur carrière sont résumées en fonction des travaux les plus récents et sont suivies d'une bibliographie renvoyant aux principales sources et les complétant parfois.

Souhaitons la publication rapide du tome 2 et du supplément (déjà annoncé) et aussi que la Société de l'histoire de l'art français, renouant avec l'idée féconde de Jacques Doucet, encourage la publication d'autres volumes. Puisse-t-elle trouver d'autres Sylvain Laveissière pour mener la tâche à bien ; dans le champ de l'érudition, les travaux ne manquent pas.