Cataloging and classification quarterly

par Suzanne Jouguelet
Vol. 1, n° 1 (1980) - . - New York, NY : Haworth press, 1981 - . - 106 p. ; 26 cm. ISSN 0163-9374. Trimest

Cataloging and classification quarterly est une nouvelle publication nord-américaine, trimestrielle, dans le domaine bibliothéconomique. Les rubriques proposées montrent bien ses grands axes :

Recherche dans le domaine de la classification ; les catalogues ; la planification des catalogues ; AACR2.

La revue se termine par des analyses d'ouvrages, une bibliographie et des nouvelles récentes, toujours dans le domaine du catalogage et de la classification.

Le premier article, celui de Nancy J. Williamson : « An Experiment in classification : based on William Goffman's indirect method of information retrieval », relate une expérience faite sur les groupes de synonymes (la notion de « clumps » définie par Sparck-Jones) au moyen de la méthode indirecte de recherche de Goffman. On a choisi un échantillon de 101 entrées bibliographiques dans la section Indexation-matières des LISA (Library and information science abstracts.)

Les documents répondant à la question Indexation-matières sont regroupés en classes par la méthode indirecte : c'est-à-dire qu'on établit une chaîne de communication entre ces documents par la présence d'un ou de plusieurs descripteurs communs.

Dans un deuxième temps, les classes de documents sont utilisées pour générer des classes de termes, et on examine les classes de termes obtenues par rapport à la disposition des termes dans une classification.

Le deuxième article, de Marilyn Nasatir, s'attache aux problèmes de catalogage des fichiers de données lisibles par ordinateur : « The Cataloging and classification of machine-readable data files. »

Il peut s'agir aussi bien de bases de données bibliographiques que de statistiques, de fichiers de programmes, etc. Ces fichiers, selon l'auteur de l'article, sont sous-utilisés à cause d'un manque d'information. La documentation sur les fichiers, ainsi que leur contrôle bibliographique permettraient de les identifier et d'informer l'utilisateur. En 1970, l'ALA (American library association) a créé un sous-comité de catalogage des MRDF (Machine readable data files) chargé d'étudier ce catalogage en rapport avec celui d'autres media. Ce groupe a édicté un certain nombre de règles, reprises pour l'essentiel dans le chapitre 9 des Anglo-American cataloging rules 2 (AACR2). L'article rapporte les recommandations les plus importantes du sous-comité, dans un but de normalisation et de contrôle bibliographique. Le Gouvernement Fédéral (surtout le « Bureau of the Census » à Washington) est le plus gros producteur de ce type de fichiers, mais il existe aussi de nombreux producteurs privés. Les bibliothèques doivent jouer leur rôle d'information bibliographique sur les différents media en incorporant le catalogage des MRDF à leur catalogue général.

Le troisième article, collectif, s'intitule : « Future catalogs and bibliographic links at Stanford University libraries. »

L'adoption des nouvelles règles de catalogage anglo-américaines AACR2 bloque les catalogues et oblige, si on veut en ouvrir de nouveaux, à se poser la question des liens bibliographiques avec les anciens. C'est l'opportunité de ces liens et leur nature (pour les noms propres, les vedettes-matières et les titres), qu'étudie dans le détail cet article, en prenant comme champ d'application les catalogues des bibliothèques de l'Université de Stanford. Il montre également les conséquences sur les coûts et les tâches du personnel.

L'article suivant, de Barrie A.F. Burns, concerne aussi les catalogues : « Alternatives for library catalogues : tool for catalogue planning. » Il comprend deux parties :
- une liste de contrôle pour la planification et le développement des catalogues : elle reprend un par un tous les éléments dont il faut tenir compte : par exemple les aspects qualitatifs et quantitatifs du catalogue existant, les ressources disponibles en personnel et en fonds, les possibilités d'un catalogue automatisé, etc.
- une table des options possibles consécutives à l'adoption des nouvelles règles AACR2. Cinq options sont présentées pour garder le catalogage existant ouvert tout en adoptant AACR2, quatre pour ouvrir un nouveau catalogue et on examine à chaque fois les conséquences pour les fichiers, le travail du personnel, les services aux usagers, etc.
- Les deux derniers articles concernent des points précis des nouvelles règles AACR2. Hans H. Wellisch : « The Case of the missing subtitle » s'étonne, non sans humour, de la disparition, dans ces règles, de l'expression « sous-titre ». Il demande qu'on réintroduise ce terme comme l'une des formes possibles dans la rubrique : autres informations-titres, et qu'on définisse de façon opérationnelle le titre propre et le sous-titre. John K. Duke : « Authors and names : multiple pseudonyms in AACR2 », critique le changement apporté par AACR2 à un code de catalogage vieux d'une centaine d'années qui favorisait une seule entrée principale pour les auteurs à pseudonymes. Les AACR2 vont disperser les œuvres d'un même auteur selon le nom le plus souvent utilisé dans les éditions d'une œuvre. Les inconvénients de cette règle dépassent ses avantages et elle devrait être changée.

On peut se rendre compte que les articles, unifiés par leur domaine d'application : classification et catalogage, sont variés quant à leur contenu : certains abordent des points de recherche assez complexes (le premier par exemple), d'autres des règles de catalogage très précises. Le contexte, en tout cas, est très nettement nord-américain et les AACR2 omniprésentes.