Congrès de l'Association des bibliothécaires allemands

Ratisbonne, 9-13 juin 1981

Comme chaque année le congrès conjoint de l'Association des bibliothécaires allemands - Verein Deutscher Bibliothekare (VDB) - et de l'Association des sous-bibliothécaires - Verein der Diplombibliothekare (VdDB) - a réuni un grand nombre de participants. 1 400 congressistes, dont 90 étrangers, se sont retrouvés en juin dernier à Ratisbonne pour cette réunion de travail qui s'échelonne sur presque toute une semaine.

Le premier jour du congrès était réservé, comme de coutume, aux groupes de travail qui présentaient des rapports concernant leur activité. On est frappé par la densité des réunions : rien qu'en cette seule première journée, 26 groupes de travail ou commissions se sont réunis.

Trois grands thèmes occupaient la matinée de la deuxième journée. Le déroulement en parallèle obligeait les participants à un choix difficile, car les trois sujets présentaient chacun de l'intérêt.

- Le premier thème était consacré à la présentation des bibliothèques de Bavière.

L'exposé liminaire concernait les 5 nouvelles bibliothèques universitaires construites durant ces vingt dernières années : Ratisbonne, Augsbourg, Bayreuth, Bamberg et Passau. Elles constituent un système totalement intégré, comprenant à la fois la bibliothèque centrale, les bibliothèques d'instituts et de laboratoires. La première doit comporter au moins les 2/3 du fonds documentaire total de l'Université. Les 5 bibliothèques sont unies par des catalogues collectifs automatisés.

Le deuxième exposé donnait un panorama d'ensemble des bibliothèques de lecture publique et des nouvelles normes qui régissent la bibliothéconomie en Bavière. Celles-ci précisent les caractéristiques techniques, le nombre et la qualification du personnel, le volume des acquisitions. Elles concernent spécialement les bibliothèques implantées à la campagne. C'est ainsi qu'une commune de 3 000 habitants doit avoir une bibliothèque d'au moins 150 m2 et disposer dans un avenir relativement proche de 2 volumes par habitant. Pour 5 000 habitants, le service est géré par un professionnel. Par ailleurs, un effort accru porte sur les bibliothèques d'entreprises, scolaires et même privées.

Le troisième exposé présentait deux établissements importants de Ratisbonne : la Bibliothèque de lecture publique de cette ville avec son appréciable fonds régional et la Bibliothèque ducale de la Famille von Thurn et Taxis.

- Le deuxième thème proposait un ensemble d'exposés sur le catalogage matières, son utilisation par le public, et sa conception par le professionnel.

- Le troisième thème se rapportait à un sujet très souvent évoqué, mais dont l'évolution rapide nécessite chaque année une mise au point. Il s'agit des supports nouveaux et de l'informatique.

Les supports nouveaux ont complètement modifié les habitudes de travail des bibliothécaires pour l'acquisition, le catalogage et la conservation des documents. Leur incidence sur l'agencement des locaux est importante : cabines d'écoute, laboratoire de langues, appareillage d'enregistrement et de restitution, jusqu'à l'aménagement dans nos établissements de circulations réservées aux handicapés, grands utilisateurs de ces nouveaux média. La maintenance de tels produits, si différents, nécessitent des ateliers spécialisés et des techniciens qualifiés.

Le recours à l'automatisation a révolutionné nos habitudes de travail, que ce soit l'acquisition, la communication ou la localisation des documents. Un nouvel outil tend à se répandre dans les bibliothèques : c'est le micro-ordinateur, qui est appelé à compléter des installations plus complexes déjà en usage tels que les centres de calcul. Ces micro-ordinateurs peuvent remplir des services efficaces lors des opérations suivantes : saisie des données, gestion du prêt, gestion administrative, statistiques, transmission de données à un centre de calcul.

Au cours de l'après-midi de cette deuxième journée se tenait la séance solennelle du Congrès, avec un exposé fort apprécié du Président de l'Association de bibliothécaires, M. Hering, Directeur de la Bibliothèque universitaire de Stuttgart. Plusieurs personnalités prirent la parole, dont le Maire de Ratisbonne, le Président de l'Université, les Présidents du Deutscher Bibliotheksverband, de l'Association des documentalistes et le représentant du Président de l'IFLA.

Particulièrement attendue était la conférence du Premier Ministre de Bavière, M. Franz Josef Strauss, qui s'engagea à ce que tout soit mis en œuvre pour que le niveau des bibliothèques soit maintenu malgré les problèmes de la conjoncture actuelle. Il en veut pour preuve l'effort qu'a fait récemment l'État de Bavière pour acquérir la prestigieuse bibliothèque privée des princes d'Oettingen, dont l'achat a coûté 40 millions de DM.

Le troisième jour du congrès comportait, le matin, les assemblées générales des deux associations qui siégeaient séparément. Quant aux non-membres, ils étaient invités à une visite de la vieille ville et de ses principaux monuments.

L'après-midi était réservée aux groupes de travail qui n'avaient pas siégé le premier jour. Citons à titre d'exemple, et pris au hasard, ceux des catalogues collectifs, de l'automatisation, des bibliothèques administratives, du catalogage, des tarifs publics, etc.

Lors du dernier jour du congrès, se déroulaient, le matin, deux séances parallèles traitant, l'une des nouvelles normes de catalogage auteurs, et l'autre du livre ancien.

En ce qui concerne le premier de ces thèmes, nous apprenons que les nouvelles normes, bien que très répandues, ne sont pas encore appliquées dans toutes les bibliothèques. Il s'agit de difficultés liées à l'intercalation des nouvelles fiches dans les catalogues existants. Cependant, ces normes font l'objet de l'enseignement officiel du catalogage, et sont utilisées par toutes les bibliothèques de création récente. D'autres établissements sont passés aux nouvelles normes, tout en essayant de reconvertir la tranche ancienne des catalogues. Des discussions ont porté sur les modifications à apporter à certains articles de ces normes, afin qu'elles répondent mieux aux exigences du catalogage dans les bibliothèques d'étude.

Un autre exposé a fait le point sur le catalogue collectif des monographies en cours de réalisation et dont l'intérêt, en ce qui concerne le prêt entre bibliothèques, n'est plus à démontrer. Les difficultés pour concevoir ce catalogue étaient nombreuses car les données provenaient de beaucoup d'établissements et manquaient donc d'homogénéité. Cependant, ce catalogue comportera fin 1981. environ 3,5 millions de titres et l'accroissement semestriel est estimé à 240 000 titres. On prévoit, par ailleurs, des sorties semestrielles et annuelles sur microfiches et bandes magnétiques.

Le deuxième thème concernait le livre ancien. L'intérêt de celui-ci ne réside pas seulement dans la documentation qu'il nous apporte, mais aussi dans le fait qu'il est lui-même un objet précieux. Pour cette raison, il ne doit en aucun cas entrer dans le réseau de prêt entre bibliothèques, et le lecteur doit venir à lui et non l'inverse. Cependant, grâce aux techniques modernes de la reprographie, les informations qu'il apporte, peuvent largement circuler.

La restauration du livre ancien pose de nombreux problèmes. Deux attitudes contradictoires sont à éviter. La première consiste en une restauration abusive, ne respectant pas la personnalité de l'ouvrage. La deuxième est de ne pas restaurer un ouvrage sous prétexte de garder une présentation, dont l'intérêt n'est peut-être pas évident. Chaque restauration est un cas particulier qui mérite une étude sérieuse.

Enfin, on ne pouvait évoquer en Bavière le livre ancien sans présenter la Bibliothèque des Princes d'Oettingen, dont il est question ci-dessus. Cette importante bibliothèque, acquise par l'État de Bavière compte 140 000 volumes dont 1 500 manuscrits, 1 000 incunables et 2 500 partitions.

L'après-midi de ce même jour était réservée aux relations internationales. M. Geh donna un aperçu des activités de l'IFLA, tandis que MM. Maier et Stankiewicz présentaient respectivement les systèmes bibliothéconomiques de leur pays, la Suisse et la Pologne.

Comme de coutume, la clôture du congrès fut prononcée par la Présidente de l'Association des sous-bibliothécaires, Mme Sobottke, qui invita les congressistes à se retrouver en 1982 à Darmstadt.