Chronique des bibliothèques

Bibliothèques interuniversitaires

Bibliothèque interuniversitaire de Grenoble. Section Droit-Lettres

Publication. - Le catalogue des périodiques 1981 de la section Droit et Lettres de la Bibliothèque interuniversitaire de Grenoble vient de paraître. Il est extrait et mis à jour à partir du Catalogue collectif des périodiques interrégional (CPI). Ce catalogue recense les publications en série de droit et de lettres reçues à la bibliothèque interuniversitaire. Les périodiques sont classés dans un même ordre alphabétique : titres et collectivités éditrices mêlés.

Bibliothèque interuniversitaire de Grenoble. Section Sciences

Publication. - La section Sciences de la Bibliothèque interuniversitaire de Grenoble vient de publier une nouvelle édition 1981 de son catalogue des périodiques extrait du Catalogue collectif des périodiques interrégional (CPI). Le catalogue recense les publications en série de sciences reçues à la Bibliothèque interuniversitaire de Grenoble ainsi que les périodiques du CADIST de physique. Les périodiques sont classés sous forme d'une liste de titres et de collectivités classés dans le même ordre alphabétique en tenant compte de tous les mots.

Bibliothèques municipales

Compiègne (Oise)

Exposition (22 mai-septembre 1981). - Les manuscrits de J.A.F. Léré, marchand de draps et adjoint au maire au début du XIXe siècle, conservés à la Bibliothèque municipale, sont une source inépuisable de documentation sur Compiègne et sa région. L'objet de l'exposition a été cette année, les anciens moulins d'après les notes et croquis aquarellés de Léré, réalisée à la Bibliothèque Saint-Corneille dans le cadre plus général des « Séries » de Compiègne.

Une quarantaine de photographies des dessins de Léré, enrichis de plusieurs plans, et d'autres documents appartenant à la bibliothèque ou obligeamment prêtées par des particuliers, évoquaient ces modestes et utiles édifices mûs par des énergies naturelles, air ou eau, qui parsemaient villes et campagnes et ponctuaient le paysage de leur silhouette familière, jusqu'à une date pas encore si éloignée.

« Itinéraire polonais ». - Le 9 octobre 1981, s'est tenue à la Bibliothèque J. Mourichon une soirée-débat consacrée à la Pologne aujourd'hui, où M. et Mme Laporte de retour d'un voyage approfondi dans ce pays ont pu faire part de leurs impressions encore toutes fraîches et témoigner de l'atmosphère actuelle qui y règne s'appuyant sur la projection de diapositives. Des agrandissements d'illustrations de livres pour enfants d'artistes polonais avaient été prêtés par l'Institut Polonais.

Ouverture d'une Discothèque. - Le 17 octobre 1981, était inaugurée la Discothèque de prêt de la Bibliothèque Jacques Mourichon, au centre commercial du Puy du Roy, achevant ainsi l'équipement de cette grande annexe de quartier ouverte en octobre 1979. Riche de 2 500 disques à l'ouverture, elle en aura 3 000 à terme, choisis et catalogués d'après les normes de la Discothèque de France, qui avait prêté une exposition « Jazz dans la ville ».

Création d'un fonds Martin - Bohuslav Martinů, compositeur tchèque renommé, avait des attaches par sa femme avec Vieux-Moulin, en forêt de Compiègne. Le P. Verbrugge, curé de Vieux-Moulin, vient de faire un don important de disques de ce compositeur, complété par quelques unités offertes par l'Ambassade de Tchécoslovaquie à Paris. A l'occasion de la remise officielle de cette collection, a eu lieu dans la salle d'animation un émouvant hommage à Martinů comportant l'audition d'un choix de ses œuvres commentée par le musicologue Pierre Vidal, la projection d'un film qu'il avait réalisé, enfin les témoignages directs apportés par l'abbé Kellerhall et le P. Verbrugge sur la personnalité du musicien. Des membres de la famille de Charlotte Martinů, présents, avaient prêtés quelques documents pour une petite exposition.

Grenoble (Isère)

Exposition : « Qu'est-ce que le livre ? » (janvier-mai 1982). - Cette exposition a lieu actuellement à la Bibliothèque municipale bd Lyautey à Grenoble. Nous avons demandé à Yvonne Johannot, responsable d'une des parties de cette exposition, et qui étudie depuis quelques années les thèmes concernant le symbolisme du livre, de développer ici quelques-unes des idées qu'elle y traite.

« Qu'est-ce qu'un objet sacralisé ? c'est un objet qui, en plus de sa valeur d'usage, évoque des valeurs symboliques qui le relient à toute une culture. Par lui passe alors ce fil conducteur qui lie le passé, le présent et l'avenir, qui s'efforce de rendre cohérent le monde où nous sommes, et de donner sens à la vie.

Le livre, dans notre « culture livresque », a été particulièrement sacralisé et c'est sur ce phénomène que je tente de suggérer quelques réflexions.

D'où est née la forme du codex, le livre tel que nous le connaissons aujourd'hui ? Au début de l'ère chrétienne, Grecs, Latins et Juifs écrivaient sur des rouleaux. Mais les premiers Chrétiens utilisèrent de préférence (et pour des raisons inconnues) le codex comme support de leurs premiers écrits puis de leur Bible, dont la forme était celle des polyptyques ou des calepins de cuir utilisés à Rome pour des brouillons ou des comptes de marchands. Le codex, à son origine, puis pendant toute la période monastique du livre, sera donc le lieu de la Parole de Dieu ; le lieu du message de l'idéologie au pouvoir. On peut se demander si, à partir du XIIe siècle, puis surtout à partir de la Renaissance italienne, lorsque l'homme est venu s'exprimer dans le livre, il n'a pas usurpé ce caractère sacré de l'objet pour que cette sacralité pare son contenu - quel qu'il soit - du statut de la Vérité absolue, de la Cohérence absolue, du Savoir total qui était celui du message biblique.

L'écriture, c'est la matérialisation de la pensée. Ce n'est pas un acte culturel insignifiant que de la placer dans un livre. Celui-ci va devenir la demeure de la pensée : c'est là qu'elle habite, c'est là qu'elle subsiste. Le livre va lui imposer son ordre et en même temps cette pensée, inscrite entre des angles droits, dans cet espace rigoureux et rectangulaire, va se donner à voir comme une pensée de rectitude, une pensée juste et justifiée. L'ordre, c'est toujours la négation du chaos, de la folie, du délire. La répartition sur la double page des paquets imprimés et des marges, dans des proportions qui sont restées extraordinairement fidèles à elles-mêmes pendant vingt siècles, prouve bien qu'ici règnent l'ordre et le bon sens, dans un volume parallélipipédique et fini, dans ce livre qui était considéré, au moyen âge, comme le microcosme de l'ordre du monde. Il faut remarquer que l'axe de symétrie du livre est la pliure centrale de la double page ; elle est le lieu de la cohérence de l'objet ; or c'est sur cet axe que s'appuie le texte, à droite comme à gauche, ce que montrent les marges intérieures, plus étroites que les marges de gouttière ; cet axe est comme la colonne vertébrale du livre. Le texte sacré des Israélites (la Torah), écrit toujours sur rouleau, s'entoure autour de deux bâtons qui, en hébreu, s'appellent « l'Arbre de Vie » ; c'est peut-être ce même symbole, propre à toutes les mythologies, que l'on retrouve dans cet axe du livre et ce n'est que depuis un passé très récent et dans un nombre encore faible de cas que la proportion des marges a été inversée.

Dans l'imaginaire, cette demeure du livre est bien vécue comme une architecture. La colonne du texte, par exemple, sert de support à la pensée qu'elle dessine sur la page, comme la colonne architecturale soutient un édifice. La serrure qui fermait certains livres médiévaux, comme les gravures des seuils initiatiques des XVII-XVIIIe siècles sont bien comme des portes fermées qu'il faut franchir pour pénétrer à l'intérieur de ce monde fait de symboles qu'est le texte écrit.

Mettre sa pensée dans un livre, c'est toujours la traduire en mots écrits, c'est-à-dire lui faire subir une forme de rationalisation ; c'est aussi prouver, par la matérialité même de l'objet, qu'elle existe. Et la culture livresque en a trop facilement conclu que les cultures qui ne pouvaient pas ainsi montrer leurs pensées, montrer leur passé et leur histoire dans d'opulentes bibliothèques, n'avaient ni pensée ni histoire. Là est l'une des « justifications » que s'est données l'Europe dans les génocides culturels dont elle s'est rendue coupable.

Nous avons confié au livre la fonction de mémoire et, jusqu'à un passé très récent, il s'en est acquitté avec des capacités incomparables. Mais derrière le livre se dessine toujours l'institution scolaire où est transmis le Savoir ; l'histoire est devenue ce que le livre en disait et le texte pouvait être modifié et manipulé au gré des différentes éditions mais présenté toujours aux petits écoliers sous un même titre, avec son statut intangible de Vérité.

L'effort d'écriture comme l'effort de lecture requiert une concentration de toute l'énergie de l'individu dans sa tête. Il a été vécu par de très nombreux hommes-auteurs comme la possibilité d' « accoucher », de défier la mort en mettant au monde un « enfant » immortel qui assurera la propagation des idées et leur pérénité. Le livre du moyen âge et de la Renaissance, écrit en quasi-totalité par des hommes, copié par des hommes dans des couvents d'hommes, puis imprimé dans des ateliers interdits aux femmes, semble bien avoir été la possibilité que se sont donnée les hommes de réaliser sur le plan culturel ce que la femme seule peut faire sur le plan naturel. Objet où l'homme se projette, miroir qui lui renvoie son Moi mis en ordre, à la limite en édition de luxe où il se voit (ou voit son rejeton) sous de plus beaux atours, de quel prestige est paré ce simple ensemble de feuillets, lieu d'un intense investissement !

Quels que soient les prodigieux développements que le livre, avec ses possibilités de repérage, de travail sur la pensée, a permis, il ne faut pas oublier comment il a été donné, socialement, comme le moyen de communication le plus valorisé, alors que seule une part très minime de la population peut s'y exprimer. Il a contribué à nier - et à détruire -les autres moyens de communication : des quantités de gestes, des coutumes respectées et transmises, tout ce par quoi s'exprime notre affectivité tissent entre nous-mêmes, notre prochain, les autres générations et notre environnement une chaîne de cohérence qui est aussi une expression culturelle pour laquelle nous revendiquons droit de cité !

Le livre est un volume qui est donné à la pensée, grâce auquel elle occupe l'espace : il y a un rapport entre le poids d'un livre et le poids de la pensée qu'il contient. Le gros in-folio religieux ou juridique, rare - à la limite unique - est l'image d'une pensée lourde de sens ; il est le lieu du Savoir. Le petit livre, lui, existant à des milliers d'exemplaires, est le lieu de la diffusion de ce Savoir. Ce fut ainsi dès les premières copies des ouvrages des Universités médiévales à l'usage des étudiants, que les historiens du livre appellent des « collections de poche ».

Et c'est avec le poche que nous terminerons ce bref aperçu des thèmes traités dans cette exposition, car on a dit de lui qu'il était « un livre désacralisé ». Il semble bien, en effet, qu'il soit vécu par les jeunes générations comme un objet ayant perdu une part de son poids symbolique ; comme un lieu d'information et non comme le lieu du Savoir. Encore fallait-il peut-être préciser comment il avait été sacralisé.

Il s'agit donc ici d'un questionnement en profondeur sur cet objet : le livre, qui nous paraît si familier et qui pourtant recèle des trésors de significations symboliques qui, pendant des siècles, ont permis à notre pensée de s'articuler autour d'un objet éminemment rassurant. Encore faut-il prendre conscience de la nature des limites que ses contraintes ont imposées à la pensée.

Car c'est toujours à travers la matière, appréhendable par nos sens, que nous cherchons à nous rassurer, à dominer notre angoisse du dérisoire et de l'éphémère de la vie. Le livre a été cette matière-objet. Peut-être est-ce là l'un des éléments importants de la crise culturelle que nous traversons : où sont les objets, les lieux « sacrés » qui pourraient symboliser pour nous sens, cohérence et négation de la mort ? »

L'exposition est ouverte tous les jours, sauf dimanche et lundi, de 10 h à 19 h (le jeudi de 14 à 19 h. - le samedi de 10 h à 17 h). Visites de groupe commentées à la demande. S'adresser à Mme Derrouch (tél. (76) 46.01.56). L'exposition pourra voyager dans d'autres localités, réaménagée - le cas échéant - avec le fonds local des bibliothèques.

Visite publique commentée tous les jeudis à 18 h.

Lyon (Rhône)

L'Affiche et l'Affichage électoral en 1978 et 1981 (17 juin-4 septembre 1981). - La saison d'été a vu se dérouler à la Bibliothèque municipale de La Part-Dieu une exposition sur l'affichage électoral au cours des dernières élections.

Réalisée par quatre étudiants de l'Institut des sciences sociales appliquées, elle se propose d'en faire une analyse sociologique, par partis politiques, à l'aide de photos, d'affiches et graffitis électoraux accompagnés de commentaires et analyses.

Elle s'organisait autour de deux axes : l'affiche électorale en elle-même : sa conception, le rapport texte-image et l'évolution possible des thèmes et mots-clés de chaque parti depuis 1978 ; les supports et tactiques d'affichage, variant selon les partis : campagnes nationales du RPR ou au contraire, affichage personnalisé selon les quartiers (tactique du Parti Communiste), panneaux commerciaux et affiches géantes ou affichettes au ton plus intimiste. Les supports peuvent varier du parcmètre au double panneau publicitaire, du support payant au « support sauvage ». Les partis vont jusqu'à se déclarer des guerres d'affichage avec détournement du slogan de l'adversaire ou recouvrement total de ses affiches.

Enfin, partie la plus humoristique de cette exposition, avec le graffiti et l'utilisation pirate des affiches publicitaires, on sort du domaine de l'affichage support d'expression des partis pour entrer dans celui du dialogue symbolique entre électeurs et partis : le graffiti répond au message de l'affiche. Le collage d'affiches électorales en surimpression sur des affiches publicitaires donne des résultats parfois cocasses et souvent surréalistes.

Exposition « Imprimeurs et Écrivains lyonnais au XVIe siècle » (23 septembre-31 octobre 1981). -Profitant de la tenue à Lyon du congrès international au Pen-Club à Lyon, le Musée de l'Imprimerie a exposé quelques ouvrages parmi les plus représentatifs du « Siècle d'or » lyonnais, à son apogée entre 1499 et 1559.

Le choix des ouvrages s'est porté sur des écrivains hôtes de Lyon tels : Rabelais, Marguerite d'Angoulême, Clément Marot, mais aussi des poètes lyonnais comme Pernette du Guillet, Louise Labé, Maurice Scève.

Parmi les 420 ateliers de typographie qu'on a pu dénombrer pendant cette période, on a retenu pour cette exposition les impressions de Jean de Tournes, Guillaume Rouville, Sébastien Gryphe, illustrées par des graveurs de renom : Bernard Salomon ou L. Danet.

Massy-Palaiseau (Essonne)

Inauguration de l'agrandissement de la Bibliothèque municipale Hélène-Oudoux à Massy-Villaine. - Le 16 septembre 1981, a été inauguré, en présence de M. Bleton, inspecteur général des bibliothèques, de membres de la municipalité de Massy dont M. Burel, maire-adjoint chargé des affaires culturelles représentant M. Germon, député maire, et de Mme Rottembourg, directrice de la bibliothèque, le second étage de la Bibliothèque Hélène-Oudoux. Cette bibliothèque, inaugurée en 1978, dessert le quartier d'une ville qui compte 42 000 habitants ; elle bénéficie des services de la bibliothèque d'application de Massy. Dans ce quartier de 10 000 habitants, 3 750 étaient inscrits à cette nouvelle bibliothèque qui, avec un fonds de 25 000 livres, a effectué 60 000 prêts en 1980 (33 % de la population et six prêts par habitant), chiffres assez exceptionnels pour être soulignés.

Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire)

Aménagement de la bibliothèque. - La Bibliothèque municipale vient d'emménager dans ses nouveaux locaux - jusqu'alors, elle occupait deux pièces de 48 m2 au rez-de-chaussée d'un immeuble situé près du centre ville, rue Jules-Guesde. Elle se réinstalle aujourd'hui à la même adresse, mais elle offre désormais au public une salle de lecture de 320 m2, qui vient de recevoir quelque 400 mètres de rayonnages, sur lesquels ont pris place les 8 000 volumes constituant le fonds de livres en accès libre de la bibliothèque. Le système de prêt retenu est le système Newark le mieux adapté, semble-t-il, à la taille de la bibliothèque.

Un effort particulier a été fait dans la conception et l'aménagement au niveau de la section « jeunes », celle-ci occupe environ 120 m2, sur 2 niveaux et compte 2 500 volumes.

Les nouveaux locaux sont ouverts au public depuis le 12 octobre. Le 16 octobre, M. le Maire de Montceau-les-Mines les a présentés aux responsables des associations culturelles de la ville, aux chefs d'établissements d'enseignement et à la presse, attirant tout spécialement leur attention sur l'étroite collaboration que la bibliothèque était maintenant à même d'établir avec eux.

Montpellier (Hérault)

Exposition « Reliures ». - Durant tout le mois d'avril 1981, la Bibliothèque municipale a proposé aux Montpelliérains une exposition consacrée à la reliure du XVIe siècle à nos jours. Dans les salles d'exposition du Musée Fabre étaient présentées quelque 140 reliures, parmi les plus belles de la bibliothèque.

Pour les XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles avaient été réunies des reliures caractéristiques d'un style ou d'un genre (reliures « à la fanfare », « à la Du Seuil », « à la dentelle »...) ou remarquables par leur provenance (Jean Grolier, François Ier, le Grand Dauphin, le chancelier Séguier, Louvois, le roi Charles II Stuart, le Régent, Madame Victoire...). Le XIX" siècle était représenté par des reliures de Bozérian (dont une, aux tranches peintes, qui eut beaucoup de succès auprès des visiteurs), Chambolle-Duru, Hardy, Trautz-Bauzonnet, Capé, Lortic, Petit. Pour le XXe siècle, une soixantaine de reliures provenant de la donation Sabatier d'Espeyran, signées Marius-Michel, Noulhac, Georges Canape, René Kieffer, Pierre Legrain, Gruel, Maylander, Paul Bonet, Georges Cretté, Henri Creuzevault, Semet et Plumelle, Pierre-Lucien Martin, Germaine de Coster et Hélène Dumas... constituaient un ensemble prestigieux.

Une place avait été réservée à la technique de la reliure : les visiteurs pouvaient, en effet, voir le matériel utilisé par les relieurs (cousoir, peaux, fers, feuilles d'or...) mais aussi une série de photographies représentant les diverses opérations nécessaires à la confection d'une reliure, depuis le débrochage jusqu'à la dorure du titre.

Mulhouse (Haut-Rhin)

L'extension de la Bibliothèque municipale. -Mulhouse, déjà dotée d'un réseau de lecture publique bien implanté dans les quartiers (6 bibliothèques annexes et 1 bibliobus) dont la structure lui permet de remplir son rôle de promotion du livre en s'adressant à la population mulhousienne mais aussi à l'ensemble des habitants de l'agglomération (30 % des utilisateurs en proviennent), vient d'agrandir sa bibliothèque centrale et d'ouvrir au public en septembre de nouveaux services.

Cette extension était une nécessité depuis quelques années avec la multiplication des équipements de quartier, l'automatisation du catalogage, l'informatisation progressive du prêt dans plusieurs services.

Cette opération, qui a débuté en février 1979 avec la pose de la première pierre par M. Groshens, comporte deux tranches de travaux, l'extension proprement dite avec un bâtiment neuf, conçu en U autour d'un jardin et le réaménagement de l'ancien bâtiment. Le nouveau bâtiment vient d'être ouvert, le 9 septembre dernier. L'ensemble de la bibliothèque ne sera prêt qu'au printemps 1982.

Cette construction est une importante réalisation d'un coût estimatif de 12 800 000 F (avec une participation de l'État de 4 800 000 F et du département et de la région pour 275 000 F chacun).

Le projet d'ensemble comprend 5 930 m2 de surface utile dont 4 850 aménagés dans ce nouveau bâtiment, ce qui multiplie par 5 les possibilités de la bibliothèque.

L'extension de la bibliothèque, à côté d'un bâtiment datant du début du siècle et à proximité d'une chapelle classée monument historique, a entraîné des contraintes architecturales (intégration d'un bâtiment moderne dans l'environnement) avec étages et effet de toiture par inclinaison des murs, l'ancien bâtiment étant à deux niveaux et donné naissance à des services publics étagés sur trois niveaux conçus rigoureusement, s'interpénétrant grâce à des escaliers très décoratifs, le tout dans une ambiance agréable, chaude et luxueuse.

On y compte entre autres :
- une bibliothèque de jeunes, située sur deux niveaux avec salle de prêt + discothèque (écoute sur place et prêt), salle de documentation pour l'accueil des classes (livres exclus du prêt) avec possibilité de projections, salle pour l'heure du conte, et salle d'activités manuelles (avec un atelier d'imprimerie) = 450 m2 environ ;
- une bibliothèque adultes sur deux niveaux également, avec un service de prêt offrant 800 m2 en accès direct, une possibilité de 60 000 ouvrages (30 000 actuellement) et permettant la consultation de quelque 200 périodiques généraux d'information, le prêt et la consultation sur place de diapositives et au-dessus une salle de documentation plus spécialisée (800 m2 et 120 places assises) offrant 200 périodiques, plus de 6 000 usuels, la documentation régionale, la bibliothèque musicale, originalité de Mulhouse avec ses 13 000 partitions musicales, le secteur audio-visuel en cours de constitution avec les vidéo-cassettes à visionner sur place et la discothèque (450 m2) riche de 8 000 disques, 1 000 cassettes et permettant l'écoute sur place individuelle (10 fauteuils d'écoute) et une petite salle collective d'écoute pour 20 personnes.

L'ancienne distinction entre bibliothèque d'étude et de lecture publique devrait ainsi disparaître, ne laissant plus la place qu'à une bibliothèque largement ouverte sur tous les supports actuels.

L'accès à la bibliothèque est de plain-pied pour les enfants et passe par un escalier en inox pour les adultes, un ascenseur étant à la disposition des personnes âgées, accompagnées de poussettes ou handicapées. L'aménagement intérieur et la décoration ont été étudiés en liaison avec le service d'architecture de la Ville, maître d'œuvre de cette réalisation, les fournisseurs de mobilier et les responsables de la bibliothèque, chaque salle a été ainsi personnalisée, le mobilier choisi avec soin pour sa fonctionnalité et son esthétique en ce qui concerne les rayonnages qui offrent une possibilité de signalisation très au point et permettent des utilisations multiples de tablettes (horizontales, à tirette, inclinées, lumineuses pour les diapos, ec.), pour son confort, la richesse de ses coloris en ce qui concerne les sièges, chaises, fauteuils, chauffeuses et les tables. Il s'agit d'un mobilier allemand Schulz et Froscher commercialisé en France par la Société Dubich de Mulhouse.

La bibliothèque devant être un lieu de rencontres et pas seulement un lieu de passages, tous les halls d'accueil et surfaces de repos ont été particulièrement soignés.

Une galerie d'exposition qui servira de liaison entre l'ancien et le nouveau bâtiment existe déjà. Elle sera prolongée par deux salles d'exposition (200 m2 environ) et un cabinet des estampes ouvert au public.

Outre les services publics, le nouveau bâtiment comprend des magasins en sous-sol sur deux niveaux (500 et 450 m2), l'un aménagé de rayonnages compacts roulants permettant une capacité de 4 000 m de rayonnages et l'autre de 2 000 m (mobilier Strafor).

La bibliothèque qui a automatisé le catalogage en télématique directe avec le service informatique de la mairie et qui a retenu pour le prêt le système ALS 6, apparaît dans un cadre entièrement rénové, luxueuse et agréable, prête à retenir les lecteurs et curieux qui y circulent depuis l'ouverture.

Un quart des inscriptions enregistrées jusqu'à présent concerne de nouveaux lecteurs, ce qui est encourageant.

Nîmes (Gard)

Exposition Guillaume Apollinaire (juillet-septembre 1981). - Dans le cadre des manifestations organisées par la ville de Nîmes pour commémorer le centième anniversaire de la naissance de Guillaume Apollinaire, la bibliothèque municipale a participé à l'exposition, présentée au Musée des Beaux-arts sous le titre « Hommage à Guillaume Apollinaire » : « Apollinaire journaliste », exposition itinérante du Centre Georges Pompidou (BPI) et « Apollinaire et les peintres », documentation du Musée national d'art moderne, complétée par des documents, ouvrages et manuscrits réunis par les services culturels de la ville et destinés à évoquer le séjour du poète à Nîmes en 1914-1915.

Les documents et ouvrages réunis par la bibliothèque ont ensuite été présentés, jusqu'à la fin du mois de septembre, dans le hall de la bibliothèque Séguier.

Exposition Henri Bosco (8-23 octobre 1981). -L'exposition « Henri Bosco de Provence et du monde », réalisée par la Bibliothèque de l'Université de Nice et l'Amitié Henri Bosco, a été proposée au public nîmois par la bibliothèque municipale, dans la Galerie Jules Salles voisine de la Bibliothèque Séguier. Cette exposition a reçu plus de 1 700 visiteurs. Son inauguration a été complétée, le 8 octobre 1981, par une conférence de M. Benoît Neiss, professeur à l'Université de Strasbourg ; « Un univers magique, Henri Bosco », et par la projection de diapositives illustrant des textes de Henri Bosco « Henri Bosco ou la Provence intérieure », réalisée par M. Neiss et Mlle Monique Baréa, conservateur de la section lettres de la Bibliothèque de l'Université de Nice.

Poitiers (Vienne)

Création d'un second bibliobus urbain. - La Ville de Poitiers s'est dotée en 1967 d'un bibliobus urbain, premier maillon de la lecture publique, et de l'organisation du libre accès à Poitiers. Depuis, plusieurs annexes ont été ouvertes, mais elles ne couvrent pas tout le territoire de la commune.

L'acquisition d'un second bibliobus fut envisagée, il y a plus de quatre ans ; un rapport du conservateur de l'époque, M. P. Botineau, en exposait les raisons, et indiquait les caractéristiques essentielles du second véhicule pour assurer une bonne desserte des quartiers périphériques.

Le conseil municipal, en mai 1980, décida l'acquisition en 1981 d'un bibliobus de grande taille suivant ainsi les propositions de M. Botineau.

C'est ce second bibliobus qui a été inauguré le jeudi 22 octobre 1981, par M. le Maire de Poitiers, en présence du conseil municipal.

Une opération « portes ouvertes », devant l'hôtel de ville, eut lieu le même après-midi et permit aux passants de voir le nouveau véhicule, de prendre connaissance des ouvrages proposés, de connaître les points et heures de stationnement.

Ce bibliobus de marque Sovam a 9,60 m de long. Ses 75 mètres linéaires peuvent recevoir à l'intérieur environ 3 000 ouvrages destinés soit aux adultes, soit aux enfants. Il est équipé d'un appareil à enregistrer les prêts, Système C, relié à des batteries supplémentaires. Cet appareil d'origine américaine demande des modifications avant d'être branché sur l'appareillage électrique habituellement utilisé en France.

Depuis le 27 octobre 1981, il dessert 13 points différents et nouveaux par semaine, et assure plus de 25 heures de stationnement, ce qui nécessite, étant donné la distance entre certains quartiers, 32 heures de sortie environ.

Nous avons essayé de répondre aux besoins des diverses couches de la population : quartiers périphériques où les habitants rentrent tard de leur travail, résidences de personnes âgées, centre commercial, quartiers à établissements scolaires, etc.

Après 3 semaines de tournées, l'accueil des lecteurs est très encourageant et leur fidélité à revenir chaque semaine pour utiliser ce nouveau service est également constatée.

Une ludothèque municipale à Poitiers. - La Ville de Poitiers vient de prendre à sa charge le fonctionnement de la ludothèque qui existait depuis cinq ans sous le nom de Ludothèque poitevine.

Ce service est placé sous la responsabilité du conservateur de la bibliothèque municipale, mais les budgets ludothèque et bibliothèque sont séparés ; le personnel réemployé par la municipalité comprend un poste à temps plein, et un poste à mi-temps. Des vacations sont demandées pour que les deux locaux de la ludothèque puissent continuer de fonctionner comme par le passé, et répondent aux besoins toujours plus importants des utilisateurs. Trois mille adhérents inscrits et un gros travail auprès des collectivités (Maison de l'Enfance, Patronage de l'école laïque, hôpitaux, centres d'handicapés...) requièrent toute l'énergie et le dynamisme des « ludothécaires ».

Nous considérons le jeu comme un moyen privilégié dans le développement de l'enfant sous tous ses aspects, et souhaitons que l'action entreprise par la Ville de Poitiers puisse se diversifier, en collaboration avec les orientations de la bibliothèque.

Des travaux avec l'Université « Paris Nord » sont en cours, car le Centre de recherche sur le jeu de cette université suit avec beaucoup d'attention les expériences de la ludothèque de Poitiers.

Troyes (Aube)

Microfilmage des manuscrits médiévaux. - Le 22 octobre 1981, une conférence de presse a fait connaître aux journalistes locaux le travail en cours réalisé par l'Institut de recherche et d'histoire des textes à la Bibliothèque municipale de Troyes. Comme il l'a déjà été fait en Bourgogne et Franche-Comté, un microfilmage complet des manuscrits médiévaux de la bibliothèque sera réalisé. Ce micro-filmage qui est amorcé est dû aux soins de M. Etcheverry, il durera près de deux ans et demi et s'appliquera à 1 600 manuscrits.

L'abbé Garnier qui était présent a parlé de la photographie des enluminures de ces manuscrits (aux environs de 4 000). Ces enluminures seront tirées en épreuves noir et blanc et en diapositives. L'abbé Garnier a été chargé par l'Institut des textes de mettre au point le lexique permettant une exploitation informatique de toute la masse documentaire qui résultera de ces opérations sur le plan national.

Ainsi, l'un des plus beaux fonds de manuscrits médiévaux de province, qui comprend entre autres le prestigieux fonds de l'abbaye de Clairvaux, par l'intermédiaire des microfilms et des diapositives sera à la disposition des chercheurs : l'IRHT installé à Orléans pourra fournir tous les diplicata à la demande.

Exposition sur « La Chine d'aujourd'hui » (9-31 octobre 1981). - Réalisée avec le concours de la Bibliothèque centrale de prêt de l'Aube et le Cercle Unesco de Troyes, cette exposition offrait dans la grande salle un choix de plus de 400 volumes sur le sujet. Certains volumes « intouchables » étaient mis sous vitrine, mais la plupart étaient compulsables librement : du livre d'art aux éditions chinoises de Tintin. Des photographies en couleur, grand format, prêtées par l'Unesco, du matériel de calligraphie, de la vaisselle, des costumes de théâtre, permettaient au public d'appréhender plus concrètement la vie chinoise.

Une conférence sur le même thème avec projection de diapositives par Mme Tourneux a eu lieu le 20 octobre.

Une bibliographie La Chine en 625 volumes, de plus de 100 pages a été distribuée gratuitement au public montrant la diversité et la richesse des collections de la Bibliothèque municipale de Troyes et de la BCP de l'Aube.

Bibliothèque centrale de prêt

Dordogne

Journée de formation des dépositaires du Sud du département. Sarlat (21 octobre 1981). - C'est avec la région du Sarladais que la Bibliothèque centrale de prêt a continué son programme de formation décentralisée des dépositaires du bibliobus. Le plan de travail de la journée était le même qu'à Hautefort quelques mois auparavant :
- le matin : la réunion de travail rassemblant les dépositaires et les responsables de bibliothèques de la région de Sarlat a traité de la lecture en milieu rural ;
- l'après-midi était consacré à l'information sur un thème : l'histoire, les lecteurs de la Bibliothèque de Sarlat étant invités à y participer.

La journée avait lieu à la Bibliothèque municipale de Sarlat, entièrement rénovée et qui est passée de 76 m2 à 200 m2. Une vaste salle de lecture conservée avec son aménagement d'origine accueillait la réunion, les dépositaires et les responsables de bibliothèques pouvaient faire ainsi la connaissance d'une réalisation remarquable.

Sarlat, ensemble architectural unique de constructions allant du Moyen âge au XVIIIe siècle semblait tout indiqué pour parler d'histoire.

Le regain d'intérêt des Français pour les ouvrages à caractère historique est bien connu, c'est une approche multiple de ce phénomène qui était tentée ici ; l'histoire événementielle, l'histoire au quotidien, l'histoire vulgarisation, le roman historique, etc.

Une exposition de livres préparée par la BCP présentait ces différentes approches de l'histoire avec des affiches, des images d'Épinal, etc. L'exposition a été prêtée ensuite à la Bibliothèque municipale de Sarlat. Michel Peyramaure le romancier bien connu et Mme Cocula-Vallières, auteur de l'ouvrage : Un fleuve et des hommes, la Dordogne au XVIIIIe siècle apportaient au débat leurs conceptions respectives de l'histoire.

L'ensemble des participants intéressés aussi bien par les livres de l'exposition qui ont été feuilletés, consultés, notés pour des demandes ultérieures ou des achats que par les contributions des deux auteurs, ont regretté que l'après-midi soit aussi court.

La journée s'est terminée par l'inauguration des nouveaux locaux de la Bibliothèque municipale à laquelle assistaient de nombreux lecteurs et amis de la bibliothèque.

Bibliothèque publique d'information. Paris

Exposition « Images 1900 » (9 septembre-19 octobre 1981). - Cette exposition, réalisée avec le concours de la maison Hachette, fut présentée à la salle d'actualité de la Bibliothèque publique d'information au Centre Georges Pompidou.

Deux cents pièces originales, parmi les plus significatives de la période 1870-1910, avaient été choisies dans le fonds iconographique constitué depuis sa fondation par la maison d'édition.

Ces quarante années avaient été sélectionnées pour leur cohérence dans le goût graphique, leur cohérence politique aussi : à cette époque, les monarchies couvraient le monde entier et ne savaient pas encore qu'elles étaient mortelles. Ce fut également la période la plus créative de Bida, de Gustave Doré, des Nadar.

  1. (retour)↑  Les informations figurant dans la partie « Chronique » ont été établies sur la base de renseignements ou de documents, transmis à la Rédaction du Bulletin des bibliothèques de France par les responsables des différents établissements.
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