A Biographical dictionary of the British colonial governors
Vol. 1 : Africa
Anthony H.M. Kirk-Greene
Ce répertoire biographique d'environ 200 gouverneurs britanniques en Afrique (suivant un ordre alphabétique), fournit sur chacun d'eux des renseignements classés en des rubriques immuables : l'état-civil, l'éducation reçue, la carrière, les honneurs (décorations, élévation - très rare - à la pairie, etc.), les clubs auxquels ils appartiennent, les distractions favorites, l'activité à la retraite, les publications, souvent nombreuses (seulement les livres, bien qu'ils aient aussi publié des articles de revues), enfin, quand c'est possible, des indications sur les sources autres que celles citées dans l'introduction.
Celle-ci, très copieuse (58 pages) et enrichissante, donne comme sources essentielles : la Colonial official list publiée annuellement de 1862 à 1966, le Who's who et le Dictionary of national biography où les gouverneurs figurent assez rarement. Une étude détaillée du milieu d'origine (généralement les classes moyennes), des années de formation (public schools, puis universités ou écoles militaires, rien de comparable à l'École coloniale), du déroulement de la carrière, de cadet à district officer ou commissioner et resident ou provincial commissioner, avec une certaine mobilité d'Afrique dans les autres colonies et vice-versa (l'Inde étant tout à fait à part), et surtout à l'intérieur même de l'Afrique, permet à A. Kirk-Greene d'établir un portrait robot du gouverneur, de 1920 aux indépendances, le profil devant être nuancé pour la période des débuts.
Issu d'une famille de la classe moyenne active, généralement pas de la gentry terrienne, le futur gouverneur fait ses études dans une public school (le plus souvent Cheltenham) et les continue à Oxford ou Cambridge à moins qu'il n'entre au Royal military College de Sandhurst ou à la Royal military Academy de Woolwich. Il gravit ensuite pendant quinze à vingt ans les différents degrés de la hiérarchie, pour devenir gouverneur d'un petit territoire, ou chief secretary d'un grand, et à 50 ans gouverneur d'un grand territoire, ce schéma simplificateur ne s'appliquant exactement à aucune carrière précise.
Cette synthèse brillante repose sur des données très difficiles et très longues à rassembler, et on ne saurait trop savoir gré à l'auteur d'avoir entrepris ce travail considérable et de l'avoir mené à bien. Avec la publication du deuxième volume consacré aux gouverneurs des autres colonies, étant donné par ailleurs les données très substantielles que l'on possède sur l'Inde, le Canada, etc., il sera possible de dresser un tableau d'ensemble des administrateurs de l'Empire britannique. La France, malgré le travail de pionnier de W.B. Cohen, Empereurs sans sceptre, Paris, 1973, est loin d'en posséder l'équivalent.