The Sources of Western literacy
the Middle Eastern civilizations
Felix Reichmann
L'auteur, professeur à la Cornell University, est un spécialiste des littératures de l'Europe occidentale, dans l'antiquité et le Moyen âge. Il a entreoris d'explorer les sources orientales de la culture européenne, en se limitant pour l'antiquité à la Mésopotamie et à l'Égypte : curieusement, les sémites de l'ouest : Cananéens, Hébreux et Araméens semblent l'avoir intéressé à peine, l'invention de l'alphabet ayant droit à une brève mention.
La plus ancienne littérature est attribuée à bon droit aux Sumériens, mais on peut regretter que le premier corpus littéraire, découvert à Abu Salabikh et daté entre 2600 et 2500 avant J.-C., ne soit pas mentionné, pas plus que les premiers textes historiques des princes de Lagash, connus cependant depuis longtemps.
En revanche, Ur Nammu, fondateur de la IIIe dynastie d'Ur, est bien cité comme l'auteur du premier « code » de lois, 3 siècles avant Hammurabi de Babylone. Après un survol historique, l'auteur donne un aperçu des textes épiques du cycle de Gilgamesh et du Déluge, sans bien montrer qu'il y en a d'autres. Il signale l'importance de la musique, en ajoutant à tort qu'aucune notation n'en a été préservée. Une bibliographie abondante, essentiellement anglaise, est fâcheusement encombrée de titres périmés.
L'Egypte est étudiée de façon plus systématique, en commençant par son développement historique. Le système de l'écriture hiéroglyphique, puis le métier de scribe tel que le concevaient les Égyptiens, sont ensuite présentés : une longue citation d'exercices scolaires en donne une bonne idée, avant un aperçu des principales compositions littéraires, puis des institutions.
Le chapitre suivant est consacré à Byzance, « parfaite synthèse du classicisme gréco-romain, du christianisme et de la civilisation proche-orientale ». La riche culture de l'auteur lui permet de mieux dominer ce sujet, présenté de façon très alerte. Finalement, la civilisation arabe est exposée en tant qu'inspiratrice de celle de l'Europe, à laquelle elle a transmis l'œuvre scientifique et philosophique des Grecs par l'intermédiaire des traductions faites par les chrétiens Nestoriens et Jacobites. On trouve dans ce chapitre quantité d'informations intéressantes, présentées plus par allusions rapides que systématiquement. Car finalement, cet ouvrage apparaît surtout comme un survol agréable, mais assez superficiel, d'un domaine immense, qu'il n'est plus guère possible à un seul auteur de maîtriser vraiment.