Dictionnaire des pseudonymes de la littérature occitane
François Pic
Le « Centre international de documentation occitane » de Béziers qui nous a donné plusieurs ouvrages bibliographiques, nous adresse un Dictionnaire des pseaadonymes de la littérature occitane dont il est à peine besoin de souligner l'intérêt pour les catalogueurs touiours à la recherche d'identifications certaines. C'est un instrument de travail modèle qui comporte deux listes alphabétiques, l'une à partir du nom vrai donnant les pseudonymes et l'autre identifiant les pseudonymes. Ce terme est compris dans un sens très large : pour certaines femmes mariées on donne pour tel le nom de jeune fille et pour certains religieux le nom de religion : ce ne sont pas des pseudonymes, qu'importe, c'est bien utile. Il y a ainsi 300 à 350 identifications. Certes, c'est moins que « Barbier », mais la littérature occitane moderne n'est pas très étendue.
On ne peut vérifier la fiabilité de l'ouvrage que par des sondages et par des comparaisons avec le très savant Catalogue général des livres imprimés de la Bibliothèque nationale. Eh bien, nous sommes obligés de constater que Monsieur Pic a identifié un nombre assez considérable de pseudonymes que le CGI n'a pas décelés ! Il ne faut d'ailleurs pas toujours lui en tenir rigueur : certains pseudonymes n'ont été utilisés que pour des articles dans d'infimes revues et le même auteur utilisait parfois des sobriquets différents selon les revues... Frédéric Mistral a ainsi utilisé quatre pseudonymes non indiqués par le CGI et Roumanille trois. Beaucoup d'autres ont été ignorés par nos collègues, Monsieur Pic n'en a que plus de mérite de les avoir trouvés. Quelquefois c'est l'inverse, Dom Xavier de Fourvières, prémontré, était dans la vie civile Albert-Xavier Roux, le CGI donne un pseudonyme ignoré de M. Pic : « Lo Felibre de Baudo ».
Le répertoire indique des écrivains provençaux, toulousains, languedociens, ariégeois. Pour ces derniers, il y a quelques grosses lacunes et plusieurs oetites : les Ariégeois ne pardonneront pas l'oubli de leur grande romancière Isabelle Sandy, pseud. d'Isabelle Fourcade, Mme Pierre Xardel, qui a écrit en dialecte ariégeois des articles et préfaces. On a également oublié le savant éditeur des Registres de Benoit XII, Mgr Jean-Marie Vidal qui a écrit des contes ariégeois sous le pseud. de K. Skado. Dans d'autres parties de l'Occitanie on signalera certainement d'autres oublis. Nous ne faisons aucun reproche, l'Occitanie est une notion si disparate qu'il faut de multiples spécialistes. Monsieur Picka fait un énorme travail qui lui vaudra la reconnaissance de beaucoup de bibliothécaires, car même si pour des raisons d'opportunité on ne doit pas toujours dévoiler les pseudonymes sans l'autorisation de l'auteur, on doit les connaître et les noter pour l'histoire littéraire. L'ouvrage de M. Pic fera faire un grand pas en avant à notre connaissance de la littérature d'oc.