Traumbuch Artemidori
zur Tradition der ersten Übersetzung ins Deutsche durch W.H. Ryff
Ludger Grenzmann
On doit au philosophe grec Artemidore d'Éphèse, qui a vécu au IIe siècle après Jésus-Christ, une œuvre devenue célèbre sur l'interprétation des rêves. L'ouvrage a connu une large diffusion tout au long des siècles et à travers des traductions diverses et successives.
La première en langue allemande est due à Walther Hermann Ryff, qui l'a publiée vers 1540 chez Balthasar Becke à Strasbourg. C'est à partir de cette traduction que Ludger Grenzmann s'est employé à déterminer la part de tradition qu'elle a pu engendrer. Il a pu mener à bonne fin cet important travail grâce au fonds ancien de la « Niedersächsische Staats- und Universitätsbibliothek » à Göttingen. L'abondance de la documentation ainsi découverte et les problèmes qui l'intéressaient, l'ont incité à se limiter au livre sur l'interprétation des rêves traduit par Ryff avec ses éditions postérieures, faites d'emprunts de paragraphes ou de chapitres et même de tout l'ouvrage repris par d'autres auteurs, formant ainsi la trame d'une histoire des livres sur l'interprétation des songes en langue allemande.
Au même titre que d'autres publications sur l'art du pronostic, comme des livres de prières et de chants ou des livres populaires sur la santé ou sur les herbes bienfaitrices, celles appelées à interpréter les rêves ont une fonction essentiellement pratique, celle d'aider à la maîtrise de soi pour la conduite de la vie. Tous ces livres prodiguent des conseils, apportent du réconfort, atténuent la crainte devant l'inconnu de l'avenir ; ils se trouvent en rapport direct avec les besoins nés de la vie. Leur utilisation va sensiblement plus loin que la simple action moralisante, car leur lecture apporte un véritable art de vivre, si important aux XVIe et XVIIe siècles. Mais les progrès des sciences naturelles et de la médecine n'ont laissé aucune chance aux livres de santé, qui, pour avoir porté la marque de leur temps, se voient remplacés par des publications ouvertes à d'autres disciplines.
Ainsi Ludger Grenzmann fait une analyse détaillée de l'édition de 1540 de ce livre sur l'interprétation des rêves, étudie les éditions successives chez les héritiers de Becke et Samuel Emmel, fait état des éditions dues à Theodosius Rihel, de celles non datées du Livre d'Artémidore et des impressions qui ne sont pas sorties des presses de Rihel. Puis l'auteur pousse ses recherches en étudiant l'influence de cet ouvrage sur d'autres livres relatifs à l'interprétation des songes du point de vue de la traduction, par rapport aux imitations et même face aux plagiats. Il fait également un rapprochement avec le livre des songes de Daniel, connu pour ses visions prophétiques.
Un certain nombre d'annexes sous la forme de liste chronologique de ces éditions, de tableau synoptique, de bibliographie et d'index des personnes, des matières et des auteurs scientifiques viennent parfaire cet ouvrage, qui s'enrichit de quelques fac-similés, dont on trouve également 'la liste. Enfin cet ouvrage forme le volume n° 2 de « Saecu'la spiritalia ».