Chronique des bibliothèques

Bibliothèques interuniversitaire et d'université

Bibliothèque interuniversitaire de Grenoble

Publication. - La Bibliothèque interuniversitaire de Grenoble, section droit-lettres, vient de publier le Catalogue des périodiques 1981. Ce catalogue est extrait et mis à jour à partir du Catalogue collectif de périodiques interrégional (CPI). Il contient dans l'ordre alphabétique les titres de périodiques (vivants et morts, français et étrangers) et les collectivités éditrices.

Bibliothèque de l'Université de Rouen

Le nouveau bâtiment de la section médecine-pharmacie. - Créée au XVIIIe siècle par Claude-Nicolas Le Cat, chirurgien de l'Hôtel-Dieu, l'École de médecine de Rouen a été transformée en Faculté en 1966. A cette date, la bibliothèque de l'École nationale est devenue la section médecine-pharmacie de la Bibliothèque universitaire et l'on a commencé à envisager son installation dans un bâtiment adapté à sa fonction.

Divers projets ont été élaborés, puis abandonnés les uns après les autres : aménagement à l'intérieur même de l'Hôtel-Dieu où elle disposait d'une salle de lecture et d'un grenier à usage de magasin, construction à proximité de l'un des hôpitaux de la ville..., le projet le plus ambitieux étant la creation d'un ensemble comprenant un hôpital, des locaux d'enseignement (car la Faculté n'avait pas non plus d'installation normale), d'une bibliothèque et d'une cité universitaire, le tout situé au sud de Rouen, sur la rive gauche de la Seine, tout à fait à l'opposé de Mont-Saint-Aignan où se trouvent les autres bâtiments de l'Université et de la Bibliothèque.

Finalement, après des années de discussions, c'est cette dernière solution qui a été adoptée, mais sans hôpital et sans résidence universitaire. L'ensemble qui vient d'être achevé à Saint-Étienne-du-Rouvray comporte donc les locaux de l'UER médecine-pharmacie, enseignement, recherche et administration, un restaurant et la section médecine-pharmacie de la Bibliothèque : trois parties distinctes reliées entre elles par une rue intérieure.

En 1976, le programme de construction de la Bibliothèque était approuvé. Elle était conçue pour accueillir les étudiants de médecine à partir du PCEM 2 (ceux de première année doivent rester rattachés à l'UER de sciences), et ceux de pharmacie, soit un total évalué à 1 927. Le programme prévoyait :
1 salle de lecture : 500 m2
1 salle de lecture : 230 m2
1 salle catalogues et accueil : 120 m2
1 salle de documentation générale : 70 m2
secteur audio-visuel : 85 m2
salles T.P. : 90 m2
salle professeurs 30 m2
magasins 500 m2

soit, avec les bureaux et les services annexes, une superficie de 2 600 m2.

La même année était autorisé le lancement du concours pour le choix de l'architecte appelé à construire l'ensemble.

La construction commencée en janvier 1979 a été achevée en septembre 1980 et la Bibliothèque a pu ouvrir en janvier 1981.

Le coût de sa construction a été de 7 990 869 F. Le crédit de premier équipement de 910 000 F (350 F/m2).

En bordure de la forêt du Rouvray, la Bibliothèque se trouve dans un site agréable. On peut y accéder soit par l'entrée principale, venant de l'extérieur, soit par la rue intérieure, l'escalier de cette seconde entrée étant doublé d'une rampe d'accès pour handicapés.

Quel que soit le chemin emprunté, les lecteurs se retrouvent à l'entrée unique qui mène au hall dans lequel ont été disposés les fichiers et sut lequel s'ouvrent les salles de lecture.

La plus grande de celles-ci, qui se trouve à droite, est réservée aux ouvrages, l'autre, sur la gauche, aux périodiques et aux bibliographies. La salle de documentation générale, elle, est destinée à la détente.

Un patio central donne une bonne clarté au hall et à une partie de la grande salle.

Le magasin, situé derrière les salles de lecture, a été prévu pour contenir 83 000 volumes, avec possibilité d'extension par surélévation sur deux niveaux, de manière à porter sa capacité à 169 000 volumes. Cette surélévation ne sera réalisable que dans une partie du magasin où la hauteur sous plafond est suffisante.

Les bureaux se trouvent regroupés, séparés des services publics par le magasin. Le garage, une salle de manutention, la salle du personnel et l'appartement du gardien sont situés à l'arrière du bâtiment, séparés également des services publics et des bureaux, par le magasin.

Quant au secteur audio-visuel il n'est pas aménagé actuellement et les salles destinées aux travaux de groupes ne sont pas encore utilisées.

Telle qu'elle se présente aux visiteurs, cette bibliothèque est assez séduisante : la grande salle de lecture a vue sur la forêt, les peintures sont gaies, les teintes très vives et variées, le mobilier lui-même alliant le blanc au jaune et à l'orange accentue cette tendance. Elle est spacieuse et un grand calme y règne du fait de son éloignement de toute voie de circulation.

Cependant, le personnel qui y travaille rencontre bien des difficultés. Qu'il s'agisse d'aller chercher des livres en magasin ou de se rendre de l'un des bureaux des futurs conservateurs et sous-blibliothécaires, actuellement inoccupés, les distances à parcourir sont beaucoup trop longues : il a du reste été nécessaire de faire aménager un bureau, non prévu sur le plan initial, à proximité du hall d'entrée et des salles de lecture, pour que les deux sous-bibliothécaires soient plus près des lecteurs.

Deux banques de prêt ont dû être installées, dont l'une, dans la grande salle, adossée au patio, si elle est très bien éclairée, devrait pour une bonne surveillance être tenue en permanence par trois personnes.

L'éloignement de Rouen et des hôpitaux, l'absence de résidence universitaire faisaient craindre une baisse de la fréquentation de cette section. Celle-ci n'a pas été trop sensible, le nombre d'entrées et de prêts est presque le même que celui des années précédentes, quoique, faute de personnel, la Bibliothèque ne soit ouverte que l'après-midi. Il reste à espérer que la récente installation d'un terminal amènera également enseignants et chercheurs.

Bibliothèques municipales

Évreux (Eure)

« L'Animal dans l'art médiéval » (8 septembre-3 octobre 1981). - L'animal a une place de choix dans les œuvres peintes ou sculptées du Moyen âge et par-delà, sans doute, dans l'imaginaire de ce temps.

L'Antiquité possédait ses animaux symboliques ou mythiques, ses monstres souvent à la frontière de l'humain et de la bête dont certains, comme le phénix, le sphynx ou la sirène, ont engendré des mythes perpétués dans toutes les civilisations occidentales.

Grecs et Romains ont aussi recueilli et propagé des traditions plus ou moins légendaires, établies peu à peu en faits d'histoire naturelle et passées également dans l'héritage médiéval. Cet apport s'enrichit encore au Moyen âge de la tradition symbolique issue de la Bible : les animaux réels ou fantastiques, les monstres, sont nombreux dans l'Ancien Testament, et la symbolique chrétienne a souvent identifié les grandes figures de la religion, le Christ surtout et le démon, à certains animaux.

Cette convergence vers le Moyen âge de traditions animalières explique sans doute l'abondance et la variété des animaux représentés dans les œuvres à thème religieux souvent, mais plus généralement dans toute l'imagerie médiévale ; plus qu'à tout autre époque, l'animal prend possession en maître de l'iconographie, depuis les premiers chapiteaux romans où s'affrontent lions naïfs et schématiques et dragons cracheurs de feu - contemporains des monstres dévoreurs dans les grandes lettres ornées des manuscrits normands des XIe et XIIe siècles -jusqu'aux animaux réalistes ou stylisés qui ornent les bordures des manuscrits enluminés plus tardifs, eux-mêmes contemporains des tapisseries mille-fleurs.

Les œuvres exposées par la Bibliothèque municipale d'Évreux et d'autres institutions représentaient un échantillon réduit mais cependant significatif, de l'art animalier normand au Moyen âge. L'exposition fut centrée sur les thèmes suivants : bestiaire, animaux fantastiques, anthropomorphisme animal, l'animal dans l'art religieux, l'animal utilisé comme élément décoratif.

Cette exposition a été réalisée à l'occasion du quatrième colloque international «Épopée animale, fable et fabliau » sous le double patronage de la Faculté des lettres et sciences humaines et du Centre d'études médiévales de l'Université de Haute-Norrnandie.

Lyon (Rhône)

Gravures italiennes XVIe-XVIIe-XVIIIe siècles : les collections de la ville de Lyon (juillet-septembre 1981). - La Bibliothèque municipale de Lyon possède une importante collection d'estampes -quelque vingt mille pièces - provenant pour la plupart du Palais des Arts, créé par le maire Prunelle en 1831 et dissous en 1912. C'est de ce fonds que fut tirée la sélection de gravures italiennes des XVIo-XVIIIe siècles exposée au Musée de l'Imprimerie et de la Banque avec l'aide du Consulat général d'Italie qui finança l'affiche.

Ont été éliminées tout d'abord les planches conservées en recueil et extraites des boîtes celles qui étaient en meilleur état et susceptibles de plaire à un large public. Le tri, et la publication d'une liste des pièces exposées, a été facilité, pour les XVIe et XVIIe par le travail préliminaire de M. Louis Dunand, qui avait classé et identifié les gravures du XVIIe italien et publié le Catalogue des estampes du XVIe siècle, Lyon, BM, 1969.

Le seizième siècle était représenté tout d'abord par des camaïeux par exemple d'Andrea Andreani, les 9 planches des Triomphes de Jules César d'après Mantegna sur le dessin de B. Malpizzi (cf. Karpinski, Italian chiaroscuro woodcuts, 101.11) et l'Enlèvement d'une Sabine d'après Jean de Bologne (cf. Karpinski, 93), d'Ugo da Carpi Diogène d'après le Parmesan (Karpinski, 100.10), une Sibylle d'après Raphaël avec 2 copies inversées, permettant de se rendre compte du travail du graveur (K. 89), Raphaël et sa maîtresse, d'après Raphaël (cf. K. 140.2).

Parmi les plus belles pièces gravées sur cuivre, il faut citer la Carcasse par Agostino (dei Musi), Veneziano d'après Raphaël (cf. Expo B.N. Les plus belles gravures du monde occidental, n° 60 et pl. p. 61), l'Anonyme Mort surprenant une femme nue, d'après Michel-Ange (Bartsch XV, p. 541), le seul portrait exposé, celui de Cosme de Médicis par Niccolo della Casa d'après B. Bandinelli (Bartsch XV, p. 279), la Vierge à mi-corps et l'Enfant Jésus, 3e état, de Benedetto Montagna (B. XIII, p. 733, n° 7).

Pour le XVIIe étaient présentées les planches gravées par Benedetto Castiglione : Petites têtes d'hommes coiffées à l'orientale, Tobie faisant ensevelir les morts, l'Invention des corps de saint Pierre et saint Paul, etc. (Bartsch XXI, p. 10 sqq.).

Du XVIIIe quatre artistes avaient été choisis : une dizaine de vues de Venise gravées par Canaletto de 1740 à 1743 (cf. Ruth Bromberg, Canaletto's etchings), cinq estampes de Piranèse : Veduta degli Avanzi del foro di Nerva (Hind, Piranesi, p. XXV), dell' Anfiteatro Flavio (Hind pl. XXXII), dei Pantheon (Hind, pl. XXXIV), del Tempio detto della Tosse (Hind pl. XXXIX), del Castello dell'Acqua Felice (Hind pl. XIII), plusieurs scènes du Nouveau Testament par Tiepolo et des brebis, bergers et bergères de Fr. Londonio.

  1. (retour)↑  Les informations figurant dans la partie « Chronique » ont été établies sur la base de renseignements ou de documents, transmis à la Rédaction du Bulletin des bibliothèques de France par les responsables des différents établissements.
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