Éducation en Afrique
alternatives, projets éducatifs et nouveaux modes de développement
Ce livre reproduit treize communications sur les problèmes de l'éducation et du développement, présentées à un colloque réunissant 70 participants, tenu à Marly-le-Roi en 1978, sous l'égide de l'INEP et de l'IEDES.
L'INEP (Institut national d'éducation populaire) est un établissement d'éducation permanente dans le domaine du développement socio-culturel et des loisirs éducatifs, relevant du ministère de la Jeunesse, des sports et des loisirs. Il reçoit des stagiaires et publie les Cahiers de l'animation et Les Documents de l'INEP (cf. p. 168-173). L'IEDES (Institut d'étude du développement économique et social), créé en 1957 fonctionne actuellement en UER (Unité d'enseignement et de recherches) à dérogation de l'Université de Paris I. Une liste de 41 thèses de 3e cycle qui y ont été soutenues de 1963 à 1978 est donnée p. 166-167.
Les auteurs des communications sont des professeurs et des chercheurs, des experts de l'UNESCO et des hauts fonctionnaires des États africains. Partant du constat général de faillite de trop nombreuses opérations de développement lancées de manière technocratique et centralisées par des agences gouvernementales ou internationales, les organisateurs insistent sur le rôle premier que doit jouer la communauté de base dans la définition et la satisfaction de ses besoins. Les communications ont été réparties sous deux rubriques. La première, intitulée « Communautés de base et modes alternatifs de développement, une réflexion nécessaire » est plus théorique et critique. Sous des titres qui indiquent la direction de leur recherche, J. Ki-Zerbo : « Jeunesse africaine », Y. Person : « Langue et pouvoir », Arlindo Stefani : « L'ambiance orale dans l'éducation » appellent à un nécessaire retour aux sources. Les communications suivantes tiennent davantage en compte une irréversible urbanisation des jeunes : M.-F. Desbruyères : « L'insertion économique des jeunes ruraux », Loïc Barbedette : « Abraham ou la jeunesse et ses avenirs » (titre emprunté à un film réalisé en super-8 par un jeune Camerounais autodidacte), I. Deblé : « Rapports entre formation extra-scolaire et scolaire ».
La 2e partie : « Inventons l'avenir. Nouveaux projets et réseaux éducatifs » présente des expériences en cours ou en projet, en insistant sur la nécessité de faire l'inventaire des situations existantes. A. Sall expose « La problématique de la participation des jeunes à l'aménagement du Sahel ». G. Belloncle rapporte avec enthousiasme « Une expérience de formation de jeunes ruraux maliens en langue bambara » et énonce sept principes de base pour servir de guide en matière de formation de jeunes ruraux. L'intérêt se porte aussi sur les femmes, pour lesquelles la Côte d'Ivoire a créé un ministère de la Condition féminine (cf. Y. Mignot-Lefebvre : « Promotion féminine en milieu rural africain, de nouvelles orientations de recherche et d'action »). B.L. Ouédraogo décrit une méthode de travail coopératif qui s'expérimente actuellement en Haute-Volta : « Associations coopératives traditionnelles et développement moderne ». Du côté des institutions, H. Haddad présente « L'Office national de promotion rurale en Côte d'Ivoire » créé à Abidjan en 1973, et H. Desroche « Un projet d'Université coopérative internationale ».
Enfin, il faut signaler une bibliographie de 176 titres de travaux récents, en français (à une exception près), où I. Illich et les publications de l'UNESCO sont en bonne place.