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Guide à l'intention des étudiants et des chercheurs

. Les ressources documentaires dont disposent les treize universités, créées en Ile-de-France en application de la loi d'orientation de l'enseignement supérieur du 12 novembre 1968, sont d'une exceptionnelle richesse. Elles n'ont jusqu'ici jamais été présentées dans leur ensemble ; il a paru intéressant d'essayer de le faire, à un moment où les universités ont retrouvé une certaine stabilité et où l'amenuisement des moyens qui leur sont consentis, notamment pour l'acquisition de la documentation primaire, invite à rechercher une utilisation optimale des ressources existantes.

Le titre général Les Bibliothèques des universités de Paris a été adopté pour couvrir l'ensemble des collections documentaires existant dans les universités, soit :

A) Les bibliothèques universitaires, terme que l'usage a consacré pour désigner les bibliothèques dont le statut a été défini en dernier lieu par le décret du 23 décembre 1970, et qui se divisent en deux catégories, les bibliothèques interuniversitaires et les bibliothèques d'université. Ces bibliothèques peuvent être encyclopédiques (cas unique à Paris de la Bibliothèque Sainte-Geneviève), elles peuvent couvrir un ensemble plus ou moins large de disciplines (Bibliothèque de la Sorbonne, bibliothèque d'université), ou être nettement spécialisées (Bibliothèque d'art et d'archéologie, par exemple).

Les règles d'établissement des statistiques dans les bibliothèques sont encore insuffisamment normalisées ; il semble toutefois que l'on puisse citer comme un ordre de grandeur le chiffre de douze millions de volumes pour l'ensemble des fonds des bibliothèques universitaires de Paris : 9 bibliothèques interuniversitaires, 12 bibliothèques d'université. Ces bibliothèques reçoivent régulièrement environ 35 000 périodiques.

Les bibliothèques universitaires disposent d'un personnel spécialement formé et reçoivent leurs moyens de fonctionnement (personnel et crédits) du Ministère de tutelle à travers les universités de rattachement.

B) Il existe à Paris, comme dans toutes les universités françaises, de nombreuses bibliothèques qui se sont développées au plus près des usagers, dans les unités d'enseignement et de recherche, dans les instituts, dans les laboratoires ou dans les innombrables centres de recherche. Elles sont presque toutes spécialisées, souvent dans un domaine fort étroit, ce qui les rend importantes pour la recherche, même si les collections de certaines d'entre elles sont quantitativement restreintes.

Les crédits de fonctionnement de ces bibliothèques sont prélevés sur les crédits de fonctionnement ou sur les crédits de recherche des universités ou des UER ; elles reçoivent souvent une aide du CNRS. Leur personnel, placé sous l'autorité directe du professeur en charge de l'organisme pédagogique, est d'une grande variété : quelques enseignants, qui assument cette tâche en sus de leurs activités d'enseignement, de rares bibliothécaires ou documentalistes confirmés, des ingénieurs ou des agents techniques du CNRS, des personnels administratifs, voire des moniteurs étudiants.

L'importance des bibliothèques de statuts divers dans les universités parisiennes doit être appréciée, non pas par rapport à l'ensemble des bibliothèques universitaires, la présence des grands établissements millionnaires en volumes et à vocation nationale plutôt que locale ou régionale faussant toute comparaison, mais par rapport aux seules bibliothèques d'université ; l'étendue des collections semble être à peu près égale au total dans les deux groupes ce qui souligne l'intérêt d'une meilleure connaissance et d'une meilleure utilisation de ressources aussi considérables.

Les deux grandes catégories de bibliothèques existant au sein des universités ont chacune leur raison d'être, leur vocation propre ; elles sont complémentaires et la nécessité d'une étroite coopération entre elles apparaît évidente. Il faut bien reconnaître que cette coopération n'a pas toujours été effective et que trop souvent encore, malgré des progrès certains, chacun travaille de son côté, ignorant le travail, l'existence même de l'autre. C'est une situation paradoxale, à laquelle contribueront sans doute à mettre fin les récentes modifications de structures des bibliothèques universitaires.

Chacune des universités parisiennes, à une exception près, dispose en effet maintenant d'une bibliothèque d'université, administrée par un conseil dans lequel se rencontrent professeurs et bibliothécaires ; les commissions scientifiques consultatives spécialisées, constituées de représentants des UER et de représentants de la bibliothèque et auxquelles peuvent participer les responsables des organismes divers concernés, fournissent le cadre institutionnel d'une concertation régulière dans le domaine essentiel des acquisitions, chacun conservant bien entendu sa liberté de décision, mais agissant alors en toute connaissance de cause.

Dans le domaine du personnel existe aussi une intéressante complémentarité ; les conservateurs des bibliothèques universitaires sont familiers des techniques de la bibliothéconomie et de la bibliographie, mais ne peuvent avoir une connaissance suffisante de toutes les disciplines que couvrent leurs collections ; beaucoup de responsables des bibliothèques d'UER, etc., sont des spécialistes d'un domaine particulier de la recherche, mais n'ont pas été formés aux techniques documentaires : de constants échanges d'informations et d'expériences amélioreraient certainement l'efficacité des uns et des autres, pour le plus grand profit de l'Université.

Il est de la vocation de la Réunion des bibliothèques universitaires de Paris de prendre ou de favoriser toute initiative pouvant conduire à une meilleure coopération entre les bibliothèques des universités parisiennes ; c'est une des finalités du Guide, qui donne les informations de base. D'autres étapes pourraient être la création de catalogues collectifs informatisés qui présenteraient, pour chaque discipline ou groupe de disciplines, l'ensemble des ressources documentaires des treize universités et pourraient être intégrés ultérieurement dans les catalogues collectifs nationaux ; cette entreprise devrait commencer par le travail le plus urgent et d'ailleurs le plus simple, le recensement des collections vivantes de périodiques.

L'évolution rapide des techniques documentaires que provoque le développement de l'informatique est en train de transformer de fond en comble les données des problèmes de la documentation secondaire ; elle aura sans doute dans l'immédiat moins d'influence sur la collecte de la documentation primaire, tâche essentielle des bibliothèques, sauf par l'apparition et la généralisation, à côté du livre et du périodique traditionnels, de multiples supports nouveaux ; elle donne également de grandes facilités pour l'échange des informations. La télématique permet maintenant la création et l'exploitation pratiquement sans délais de transmissions, de réseaux documentaires cohérents qui commencent à se mettre en place en France. Ces réseaux ne pourront travailler efficacement qu'avec l'aide de toutes les bibliothèques des universités, détentrices d'une part très importante du capital documentaire national.

A cette préface d'Henri-Frédéric Raux, conservateur en chef honoraire de la Réunion des bibliothèques universitaires de Paris, il convient d'ajouter qu'un mode d'emploi du guide et des bibliothèques est présenté à l'intention des lecteurs qui ont ainsi à leur disposition un instrument de qualité leur ouvrant de multiples possibilités de documentation dans les secteurs Lettres et arts, Droit et sciences économiques, Sciences de l'homme et de la société. Le second fascicule sera consacré aux domaines scientifique et médical.