La littérature fantastique

essai sur l'organisation surnaturelle

par France Mesmin

Jacques Finné

Bruxelles : Éd. de l'Université de Bruxelles, cop. 1980. - 216 p. ; 24 cm. Bibliogr. p. 205-216. - ISBN 2-8004-0727-1 : FB 500

Jacques Finné reprend dans cet ouvrage, en le résumant, le texte de sa thèse de doctorat qui elle-même formait, dit-il, une sorte d'adieu à sa jeunesse nourrie de littérature fantastique que l'âge adulte entreprend d'expliquer, c'est-à-dire d'organiser.

C'est donc une recherche aux sources subjectives, se poursuivant de façon empirique, allant du concret : le récit, à l'abstrait : la théorie. Celle-ci malheureusement n'entraîne pas la conviction.

Dans une première partie retraçant l'historique de la critique des œuvres fantastiques, l'auteur expose les études désormais classiques de Louis Vax et Roger Caillois, commente les travaux de Hubert Matthey composant les lois du genre fantastique qui doit unir le réalisme et le merveilleux et ceux de Peter Penzoldt dont l'approche se fait structurale. J. Finné enfin aborde Tzvetan Todorov et le structuralisme proprement dit qui le séduit et qu'il refuse en même temps.

De cette hésitation à choisir une démarche critique, dont on reconnaît parallèlement l'intérêt, provient sans doute la question, qui ne peut qu'être posée, de la valeur, autre que documentaire, des conclusions auxquelles aboutit l'ouvrage considéré.

Partant d'une définition du fantastique comme « récit où intervient... un thème fantastique » et ne faisant qu'esquisser cette thématique alors que ses implications symboliques et psychanalytiques sont très diversifiées, l'auteur décide de mettre plutôt en évidence l'organisation du récit et, tout en se défendant d'être structuraliste, construit un schéma du récit fantastique s'organisant autour de « l'explication du mystère » qui n'est autre, finalement, qu'une structure. Mais celle-ci ne s'appuyant pas sur une méthode éprouvée - ni Souriau n'est cité, et ses « Deux cent mille situations dramatiques », ni Greimas - n'emporte pas une adhésion sans réserve.

A moins bien sûr que le genre fantastique lui-même résiste à une investigation véritablement rigoureuse...

La bibliographie rassemblée, bien qu'on regrette l'absence de G. Durand, dont les Structures anthropologiques de l'imaginaire permettraient un élargissement de la recherche, ne peut que favoriser d'autres études sur ce thème.