Schatzkammer der Buchkunst, Pflegestätte der Wissenschaft

die Handschriften- und Inkunabelsammlung der Österreichischen Nationalbibliothek

par Albert Labarre

Otto Mazal

Graz : Akademische Druck- und Verlagsanstalt, 1980. - 60 p. - 64 p. de pl. ; 18 X 19 cm. Bibliogr. p. 51-57. - ISBN 3-201-01121-5.

Le département des manuscrits et des incunables de la Bibliothèque nationale de Vienne place celle-ci parmi les plus riches du monde. Pour présenter ce département, son directeur, O. Mazal, en détaille d'abord la structure. Riche d'environ 35 000 unités, le fonds des manuscrits est diversifié ; si les manuscrits latins sont nombreux, les autres langues européennes sont substantiellement représentées, et des collections particulières regroupent 1 000 manuscrits grecs et byzantins, 200 manuscrits cyrilliques et glagolitiques, 3 000 manuscrits arabes, des manuscrits du Moyen et de l'Extrême Orient, et même 130 recueils manuscrits uniquement illustrés. Le département conserve en outre une collection de 200 000 autographes et plusieurs « Nachlässe », ensemble des papiers d'érudits ou d'écrivains dont les plus connus sont Heimito von Doderer et Robert Musil, enfin une collection de fragments, généralement retrouvés dans des reliures anciennes. Les incunables, au nombre de 7 884 exemplaires, font de la collection de Vienne la quatrième du monde (et non pas la troisième comme l'écrit l'auteur) après celles de Munich, de Londres et de Paris. Enfin, 486 reliures ont été mises à part pour permettre de suivre l'évolution de cet art. L'exploitation de ces richesses est facilitée aux chercheurs par une bibliothèque de 27 000 usuels.

L'histoire de ces fonds n'est pas sans analogie avec celle de notre propre Bibliothèque nationale. Issue des collections particulières des Habsbourg au XIVe et au XVe siècle, la Bibliothèque impériale (Hofbibliothek) prend forme au XVIe siècle, et le premier bibliothécaire en titre, Hugo Blotius, exerce de 1575 à 1608. C'est en 1726-1730 qu'est construit le somptueux bâtiment que l'on peut encore admirer aujourd'hui. Les XVIIe et XVIIIe siècles voient la Bibliothèque impériale s'enrichir par l'acquisition de diverses bibliothèques particulières et par la sécularisation des maisons religieuses au temps de Joseph II. Le passage de Napoléon n'est qu'un intermède ; les 571 manuscrits et les 225 incunables qu'il prélève en 1809 sont restitués en 1815. Les XIX° et XXe siècles sont à la fois une période d'enrichissement et de catalogage. Rappelons qu'après la chute des Habsbourg, en 1918, la Bibliothèque impériale de Vienne est devenue nationale.

Les deux derniers chapitres montrent l'importance que constitue cet ensemble, tant pour l'histoire de l'art du livre (écriture, enluminure, typographie et illustration anciennes, reliure) que pour la recherche scientifique dans les différents domaines de la connaissance. Cette intéressante présentation est complétée par une bibliographie des publications sur le sujet (catalogues de fonds et d'expositions, fac-similés) et par 64 reproductions : 46 pour les manuscrits (celles-ci en couleurs), 2 de reliures, 8 pour les incunables et 8 pour les autographes.