The Right-wing press in France

1792-1800

par Jean Watelet

Jeremy D. Popkin

Chapel Hill, NC : The University of North Carolina press, 1980. - XIX-234 p. ; 24 cm. Bibliogr. p. 211-228. Index p. 229-234. - ISBN 0-8078-1393-1 : $22.

Les bibliothèques américaines sont probablement les plus riches, après les bibliothèques françaises, en collections de périodiques publiés pendant la Révolution, qu'elles conservent soit sous forme d'originaux, soit sous forme de reprints ou de microfilms. Il arrive même que certains textes, surtout ceux publiés à Londres par les émigrés, ne puissent être consultés qu'aux États-Unis. D'où l'intérêt porté par plusieurs chercheurs américains à cette presse, étonnamment variée, étonnamment dispersée.

C'est à la presse de droite que s'est intéressé Jeremy Popkin, qui a travaillé à la fois en France et aux États-Unis, et a identifié plus de cent directeurs, rédacteurs ou collaborateurs de journaux publiés entre 1792 et 1800. Il recense leur formation, leur âge, leur place dans la société ; il recherche leurs lecteurs, il tente enfin de déterminer leur tirage, chose particulièrement difficile. Il a toutefois pu établir que L'Accusateur public - un journal qui en dépit de son titre, ne devait rien à Fouquier-Tinville - tirait jusqu'à 10 000/15 000 exemplaires, chiffre considérable pour la presse de l'époque, alors que le Phénix ne dépassait guère les 100 exemplaires et était en quelque sorte une publication confidentielle.

Tous les rédacteurs semblent avoir proposé un régime constitutionnel modéré, mais ils ne sont pas d'accord sur ses modalités. Tous ont subi l'influence du mouvement des « Lumières ».

Certains d'entre eux, victimes de la politique ondoyante du Directoire, seront déportés en Guyane, notamment Ange Pitou, journaliste et chansonnier.

Ils se méfient de Bonaparte, dont le Messager du soir dénonce les ambitions. Toutefois le Publiciste se rallie dès le 18 brumaire au nouveau régime. Réduits au conformisme sous l'Empire - mais certains d'entre eux, Fièvée entre autres, accepteront de censurer leurs confrères et d'autres, tel Fontanes, accepteront de hautes fonctions - tous deviendront, en 1814 les champions de la liberté de la presse à l'exception de Michaud qui fera de La Quotidienne le grand organe des « ultras ».

C'est dire l'intérêt que présente ce travail, indispensable à l'étude de l'opinion pendant la Révolution.