The Arts of the book in Central Asia

14th-16th centuries

par Francis Richard
ed. Basil Gray. - Paris : Unesco ; London : Serindia, 1979. - XIV-314 p. : ill. ; 32 cm. Bibliogr. p. 301-307. Index p. 308-314. - ISBN 0-906026-02-4 (Serindia). ISBN 92-3-101666-6 (Unesco).

Publié sous les auspices de l'Unesco, ce volume, superbement illustré de 78 planches en couleurs et 171 en noir, se propose de donner une vue d'ensemble de l'art du livre dans l'Iran et la Transoxiane des environs de 1370 à ceux de 1506 (-1550), s'arrêtant à l'aube de la période safavide. Il couvre une époque très brillante qui a laissé de nombreux chefs-d'œuvre dans les domaines de la calligraphie, de la reliure, de l'enluminure et de la peinture. Le premier chapitre consacré par P. Soucek à l'art calligraphique, peut-être un peu succinct, n'examine que l'évolution importante des styles durant cette période. Dans le second, MM. Akimushkin et Ivanov traitent de l'enluminure non figurative dans les manuscrits et jettent de fort précieux jalons pour l'étude d'un sujet encore trop peu exploré. On notera l'exceptionnel intérêt des reliures des collections d'Istambul que O. Aslanapa présente au 3e chapitre et leur infinie variété.

Le chapitre suivant est consacré à la peinture et se subdivise en 6 parties : dans l'une, B. Gray rappelle l'histoire de la peinture persane du XIVe s., période de formation du style « classique », et, dans la suivante, il traite de l'école de Shirâz entre 1392 et 1453, la ville étant un centre important de fabrication de manuscrits ornés, sous un actif mécénat ; puis E. Grube et E. Sims décrivent l'activité de l'école de Hérat de 1400 à 1450, après l'installation du successeur de Tamerlan, Shâh Rokh, dans cette ville et les différentes influences s'y faisant jour ; M. Lukens-Swietochowski traite de la même école de 1450 à 1506 (mort du Sultan Hoseyn Bayqârâ) ; B. Robinson aborde ensuite l'étude de l' « école turkmène », voulant désigner ainsi les livres produits sous le mécénat des Aq-Qoyunlu et des Qara-Qoyunlu, jusqu'en 1503 ; enfin M. Ashrafi-Aïni traite de l'école de Boukhara, qui, jusque vers 1550, a repris certains caractères de celle de Hérat, y ajoutant des éléments nouveaux originaux. Un appendice, dû à A. Habibi, donne une liste des sources bibliographiques concernant l'histoire du livre des XIV-XVIe s. ; dans un second, E. Esin décrit l'art du livre des turcs bouddhistes d'Asie Centrale et leur apport très original durant deux siècles.

Quelques index, une carte, une bibliographie et le tableau généalogique des Timourides, terminent ce recueil à la fois très utile pour les spécialistes et accessible à un très vaste public. Il permet de se faire une idée assez juste d'une période où l'art du livre a été cultivé avec passion par nombre d'artistes exceptionnels, sous le mécénat de dynasties de princes eux-mêmes fort éclairés en la matière.