Chronique des bibliothèques
Bibliothèque Nationale
« Bernard Villemot, peintre-affichiste » (15 janvier-15 février 1981). - Cette exposition a eu pour origine un don important fait par l'artiste au département des Estampes et de la Photographie. Elle présente une sélection des affiches réalisées dans les 35 dernières années. Le visiteur a retrouvé avec plaisir « les images familières qui ont permis de lancer un produit ou d'affermir le succès d'une marque et découvre, en examinant les études préparatoires, tout le travail de recherche accompli par l'artiste. A une époque où la décoration de la rue utilise des procédés souvent discutables, cette exposition démontre que la publicité et l'art ne sont nullement incompatibles ».
Cette exposition a eu pour cadre la salle Montreuil et le jardin Vivienne où les affiches éclairées ont été replacées dans le contexte de la rue.
Bibliothèques interuniversitaire et d'université
Bibliothèque interuniversitaire de Lyon
Exposition « Voyages d'exploration scientifique ». - Cette exposition présentait un ensemble d'environ 200 livres publiés aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles à la suite de grandes expéditions de découverte organisées par des institutions savantes ou des gouvernements.
Le thème était limité aux voyages entrepris par des savants français ou francophones, ce qui représentait déjà un bel ensemble. De plus, dans le cadre de l'année du patrimoine, il avait semblé intéressant de souligner la part de la science française dans la découverte du monde.
Enfin seuls avaient été retenus les volumes présentant des résultats scientifiques : botanique, astronomie, zoologie, océanographie... excluant par exemple les découvertes archéologiques.
Tous les ouvrages présentés appartenaient à la bibliothèque universitaire. La plupart étaient illustrés de planches.
Quelques objets rapportés par des explorateurs avaient été prêtés par le Muséum d'histoire naturelle de Lyon : coquillages, papillons, animaux empaillés... Ils complétaient heureusement cette exposition.
Au XVIIe siècle et au « Siècle des lumières » on partait faire des mesures astronomiques, observer les éclipses, le passage des comètes. Les voyageurs revenaient chargés de caisses de plantes, de graines, d'animaux, de dessins. Leurs récits témoignaient du regard curieux qu'ils portaient sur le monde : sur les éléments, sur la faune et la flore, sur les habitants. Au retour ils présentaient des communications à l'Académie des sciences et publiaient des descriptions « Nouvelles pour la science ».
A l'époque romantique ont eu lieu les grands voyages maritimes de circum-navigation : Bougainville, La Pérouse, Dumont d'Urville... Plus tard ce sont des explorations détaillées des continents auxquelles participèrent les plus grands savants et qui aboutirent à des publications considérables : l'Algérie, le Mexique, Madagascar, l'Amérique du Sud, éditions de qualité sur très beau papier avec des illustrations en couleur par les plus grands artistes.
Tous ces voyages n'étaient pas sans danger : tempêtes, maladies, rivalités avec d'autres nations. Les aventures étaient nombreuses et beaucoup y ont laissé leur vie, le plus connu et le dernier en date étant bien sûr Charcot, disparu en 1936.
Cette exposition a eu beaucoup de succès bien qu'il soit difficile d'attirer des visiteurs sur le campus universitaire trop éloigné du centre de la ville.
Mais le thème des voyages intéresse vivement le public et depuis deux ans, plusieurs éditeurs rééditent des récits anciens.
Pour la bibliothèque, il avait l'avantage d'attirer l'attention sur quelques-uns de ses plus beaux livres. Enfin, ce qui ne gâte rien, cette exposition a été passionnante à préparer.
Un catalogue d'une trentaine de pages a été édité et est encore disponible à la bibliothèque.
Bibliothèque de l'université du Maine
Don de la bibliothèque de la MGEN. - Au cours d'une longue carrière d'enseignant, Joseph Degaugue (1892-1977), professeur à l'École normale du Mans, a réuni une importante bibliothèque qui révèle la curiosité encyclopédique de son possesseur. Elle compte quatre à cinq mille volumes couvrant de nombreux domaines et est particulièrement riche en ouvrages de sciences naturelles. Elle contient, entre autres, 39 des 44 volumes de l'Histoire naturelle de Buffon publiée de 1749 à 1804, l'Institutiones Rei Herbariae de Tournefort (1719), 307 planches de l'Herbier de France de Bulliard, la première édition française du Système sexuel des végétaux de Linné (1798) et un ensemble de plusieurs centaines d'ouvrages et de revues mycologiques.
Joseph Degaugue a fait de la Mutuelle générale de l'éducation nationale son légataire universel. Le conseil d'administration de celle-ci a décidé de faire don de la bibliothèque à l'Université du Maine. Le 2 décembre 1980, le président départemental de la MGEN a solennellement remis la bibliothèque Degaugue au Président de l'Université dans les locaux de la bibliothèque universitaire centrale, qui avait organisé une présentation des pièces les plus intéressantes de la collection. Celle-ci sera répartie entre les deux sections de la bibliothèque, et la MGEN a accepté que les ouvrages qui n'auraient pas d'utilisation sur le campus fussent donnés à des organismes publics de documentation. Au cours de la même cérémonie, le directeur de la Bibliothèque de l'Université a donc remis 400 ouvrages de médecine au représentant du service de documentation de l'Hôpital civil du Mans, les livres concernant la lecture et son apprentissage à la directrice de la Bibliothèque centrale de prêt de la Sarthe, et plusieurs centaines de manuels scolaires au Musée du Centre départemental de documentation pédagogique.
Bibliothèques municipales
Bordeaux (Gironde)
Les Essais de Montaigne. Exposition du IVe centenaire. - Cette manifestation, consacrée à l'œuvre principale d'un écrivain qui fut aussi conseiller au Parlement de Bordeaux, et maire de cette ville (1581-1585), a été organisée, dans le cadre de l'année du patrimoine, à l'occasion du 400e anniversaire de la première édition, imprimée et publiée à Bordeaux, ainsi que la seconde (1582), par Simon Millanges.
Elle comprenait tout d'abord une exposition en cinq parties : la période de rédaction des Essais (1572-1592), où il était surtout question de la mairie de Montaigne et du grand voyage du philosophe en Allemagne et en Italie (juin 1580-novembre 1581) ; un panorama d'éditions et d'exemplaires des Essais des origines à nos jours ; un choix de traductions depuis la première (1590 ; en italien) jusqu'aux plus récentes, en russe ou en japonais ; les sources livresques des Essais ; l'accueil rencontré par l'œuvre auprès des grands écrivains de la postérité.
Les visiteurs ont pu ainsi voir ou revoir, outre les éditions les plus importantes, de nombreux exemplaires des Essais remarquables par leurs possesseurs qui ont été aussi fréquemment d'abondants et précieux annotateurs (Jamet le jeune, Amaury Duval, le Docteur Payen, Jean Racine, les Naigeon, François de Lamontaigne, Jules Delpit, Bordes de Fortage, François de Neufchâteau, les Didot...), ou par leurs reliures (dont l'une aux armes de J.A. de Thou et une autre au chiffre de Marie de Gournay, la « fille d'alliance » de Montaigne) et des éditions ou des traductions illustrées peu connues comme celles auxquelles travaillèrent Gustave Doré, Louis Jou ou Salvador et Gala Dali. Mais la pièce maîtresse de l'exposition était évidemment l'exemplaire de l'édition de 1588 que Montaigne a corrigé et complété de sa main jusqu'à sa mort et que l'on appelle communément l'Exemplaire ou le Manuscrit de Bordeaux.
Entre autres documents importants étaient exposés également, à côté d'archives datant de la mairie de l'auteur des Essais, le livre de raison de ce dernier et, parmi les sources livresques, un certain nombre d'ouvrages ayant appartenu à Montaigne et portant sa signature caractéristique ou son ex-libris.
L'exposition était complétée par un important secteur audiovisuel constitué en premier lieu par un montage de diapositives sonorisées : Les Essais, Histoire d'un livre 2, conçu comme une introduction audiovisuelle à l'exposition et réalisé par la Bibliothèque, la Société des amis de Montaigne, le Centre national de documentation pédagogique et le Centre régional de Bordeaux. En second lieu, par trois films dont la Bibliothèque a obtenu les droits de projection, et qui étaient diffusés par deux magnétoscopes équipés d'un système d'écoute individuelle après avoir été reportés sur vidéocassettes. 3
Enfin, la manifestation étant vouée à la célébration d'un texte, une petite bibliothèque, placée entre l'audiovisuel et l'exposition, a été mise à la disposition des visiteurs. On y trouvait des éditions et traductions courantes des Essais, des études sur l'œuvre, l'auteur et son temps, un double du fichier Montaigne de la Bibliothèque, auteurs et matières. Des sous-bibliothécaires s'y relayaient. Les visites commentées qui étaient proposées aux groupes ont eu beaucoup de succès (jusqu'à quatre par jour).
La plupart des documents exposés provenaient des collections de la Bibliothèque mais nombreux aussi étaient ceux qui avaient été empruntés : aux Archives municipales et au Musée des Arts décoratifs, de Bordeaux, au Musée d'Aquitaine, au Musée du Petit-Palais, à la Bibliothèque municipale de Libourne et surtout à la Bibliothèque Nationale, ainsi qu'à des personnes privées.
Cette manifestation, financée par la Ville, la Région et le Ministère de la culture et de la communication, a été inaugurée le 24 octobre 1980 par M. Chaban-Delmas, maire de Bordeaux, président de l'Assemblée nationale, en présence de M. Vandevoorde, directeur du livre, M. Desgraves, inspecteur général des bibliothèques, M. Treuillé, conseiller général de la Gironde, M. de Feytaud, président régional de la Société des amis de Montaigne.
Deux publications étaient proposées aux visiteurs : d'une part un cahier de 8 pages, remis gratuitement, qui contient des informations sur Montaigne, sur les éditions des Essais, si nombreuses et diverses, et sur l'exposition, d'autre part un catalogue 4 vendu 30 F. Deux affiches ont également été réalisées (respectivement par Paul Leuquet et Alain Ponthieu).
Bourges (Cher)
Acquisitions remarquables 1974-1980. - Pendant les mois de janvier et février 1981, la Bibliothèque présente un choix des acquisitions les plus remarquables effectuées pendant les années 1974 à 1980, par achat, don ou échange. Les sources les plus importantes étant les donations Henri Gillet et Jules Bertaut.
Manuscrits anciens : Fragments d'un registre de comptes de Jeanne de France, duchesse de Berry, 1499-1500. Comptes de la ville de Bourges, 1493-1494.
Manuscrits littéraires : du poète romantique Émile Deschamps (poème, lettre à Dumas) ; de l'historien Jules Bertaut ; d'Henri Gillet, professeur à Bourges, biographe d'Alain-Fournier et poète ; une lettre de Giraudoux à Gillet, une lettre (vers 1857) de Mme de Solms, née Bonaparte-Wyse ; une caricature d'Henri Laudier, maire de Bourges, par « Regor » (Roger Rabot).
Dessins, estanipes, cartes, affiches : Dessins de Vauzelle (début XIXe), gravures de Desbois, sur Bourges ; pointe sèche de Jacquemin, gravures de Pressmane, H. Malvaux, J. Chièze ; « description de la ville métropolitaine et université de Bourges, capitale du Berri », burin du XVIIe siècle ; carte du gouvernement de Berri, Orléanois, Touraine et Nivernois, par Bonne (vers 1770) ; affiche de 1792 sur la confiscation de biens d'émigrés (district de Vierzon) ; grande complainte sur la « mort mystérieuse du petit Menaldo » (affiche illustrée de 1895 : affaire criminelle du Marquis de Nayves).
Éditions des XVIe-XVIIIe siècles : Un traité des moratoires par Antoine Le Conte, Bourges, M. Levez pour G. Lauverjat, 1587 (portrait) ; le tome 4 des Œuvres de Molière (Paris, Barbin, 1682). Des livres du XVIIIe illustrés par Gravelot (contes moraux, 1765 et Bélisaire, 1767, (éd. originale) de Marmontel, par Eisen (Quinte-Curce, Paris, Barbou, 1757), par Fessard d'après Boucher (Molière, 1753), ajoutons-y un calendrier de la Cour pour 1828, imprimé pour la famille royale, chagrin rouge aux armes du Dauphin.
Éditions illustrées du XIXe siècle : L'épopée napoléonienne avec les gravures sur acier d'après Raffet pour l'histoire de Napoléon de Norvins (20e éd.), la satire des mœurs : lithos de Daumier pour les Cent un Robert Macaire ; bois de Bertall pour les « Petites misères de la vie conjugale » de Balzac (éd. originale, 1845) ; « un autre monde », illustré par Grandville (1844) ; un Keepsake très « troubadour » (album de Mlle Puget, 1842, ill. de Célestin Nanteuil et autres) ; Topffer, ancêtre de la bande dessinée, avec son « Mr Jabot » (éd. de 1860).
Enfin un joli ensemble de cartonnages romantiques sur papier glacé avec thèmes de paysages et de fleurs.
Éditions illustrées du XXe siècle : Les métamorphoses d'Ovide, éd. en fac-similé d'après l'édition de 1931, suite des reproductions des eaux-fortes de Picasso ; Lettres portugaises (1947), avec notes de Claude Aveline et bois de Le Campion ; « Lettre à une voyageuse » de Roger Secrétain, burins originaux de J.P. Blanchet.
Dans le genre surréaliste ou abstrait, dessins de Man Ray pour les « Mains libres » de Paul Eluard ; reproductions de collages de Max Bucaille pour les « Cris de la fée » ; « Les Malheurs des immortels révélés par Paul Eluard et Max Ernst » (réédition) ; « Le Siège de l'air », poèmes de Jean Arp avec dessins de Arp et Taeuber-Arp (1946) ; dessins de Matisse pour des poèmes de Tzara ; « Suite », court poème de Luc Bérimont illustré, et imprimé par Marcel Boin à Bourges (1950) à 20 exemplaires seulement.
Exposition « Jane Austen » (fin octobre-fin novembre). - Le Centre départemental de documentation pédagogique, avec l'aide du British Council et du critique anglais Mrs. Valerie Grosvenor Myer, venue faire une conférence sur Jane Austen, romancière anglaise du début du XIXe siècle (+ 1817), peu connue en France a présenté, le 29 octobre 1980, à la Bibliothèque des livres et des documents photographiques sur Jane Austen : l'écrivain et sa famille, son cadre de vie, l'existence mondaine de cette époque, les paysages où se situent ses romans, quelques belles éditions illustrées de ces derniers, des éditions plus populaires et plus récentes (y compris les traductions françaises, des critiques, des reproductions, des manuscrits).
Quinzaine de la littérature de jeunesse : Pierre Seghers (18 novembre-3 décembre 1980). - La Bibliothèque municipale de Bourges, la Bibliothèque centrale de prêt du Cher et la Fédération des œuvres laïques du Cher ont organisé une quinzaine du livre pour la jeunesse : expositions de beaux livres pour enfants, veillées sur la poésie, débat sur la littérature enfantine, sur la poésie à l'école... Les points forts de cette quinzaine ont été les rencontres du poète Pierre Seghers avec des élèves du CES de Château-meillant, du Lycée Alain Fournier et du CES Jules Verne de Bourges ainsi qu'avec un public adulte (trop restreint) les 25 et 27 novembre. Pierre Seghers s'est prêté avec gentillesse, simplicité et conviction aux interrogations vivement intéressées de son auditoire et a témoigné de son expérience poétique, notamment pendant la Résistance. Il y eu des séances de signatures de livres.
Douai (Nord)
Activités. - Du 2 au 13 décembre 1980, s'est déroulée à la Bibliothèque municipale de Douai une quinzaine du livre pour enfants, centrée autour de trois manifestations qui avaient pour objectif commun de mieux faire connaître le livre d'enfants contemporain auprès du public, parents, éducateurs et enfants.
Une exposition, montée à partir des fonds anciens ou très récents de la bibliothèque, retraçait l'histoire du livre et du périodique pour enfants du XIX" siècle à nos jours. Un accent particulier était mis sur l'illustration. Cette exposition a été inaugurée par M. Charles Fenain, maire de Douai.
Une affiche réalisée à cette occasion par l'école des beaux-arts, tirée en sérigraphie, annonçait cette manifestation.
Les libraires de la ville ont accepté de s'associer à l'action de la bibliothèque en faveur du livre de qualité. Ils ont ainsi ouvert, dans le hall du rez-de-chaussée de la bibliothèque, un stand exposition-vente de quelque 300 titres choisis conjointement par eux-mêmes et le personnel de la bibliothèque.
Enfin la bibliothèque a permis à de jeunes lecteurs de rencontrer un auteur. C'est ainsi que 75 enfants de 3 classes de CM2 ont pu s'entretenir avec Paul Fournel de la condition de l'écrivain, de la fabrication du livre et bien évidemment des caractères des personnages Des Aventures très douces de Timothée le rêveur.
Le Mans (Sarthe)
Cinquième sélection annuelle de livres pour les jeunes (22 novembre-7 décembre 1980). - Présentée sous forme d'exposition, cette sélection de livres pour les jeunes portait sur la production éditoriale automne 1979-automne 1980. Environ 600 livres ont été ainsi offerts à la curiosité du public dans les locaux de l'ancienne collégiale restaurée de Saint-Pierre-La-Cour.
Outre les livres pour enfants, sous leur forme traditionnelle, on n'avait pas oublié les nouveautés au format de poche, des disques et albums-disques, ainsi que les ouvrages destinés aux éducateurs.
Chaque livre était, dans la mesure du possible, accompagné des critiques dont il avait pu faire l'objet dans les périodiques suivants : une Année de lecture, les Livres, Livres-service jeunesse, Nous voulons lire, La Revue des livres pour enfants et Trousselivres. Un certain nombre d'éditeurs ont bien voulu faciliter la réalisation de l'exposition par l'envoi gracieux de nouveautés ou de matériel publicitaire. La sélection de livres a donné lieu à l'édition d'un catalogue thématique.
A côté de la sélection, une exposition sur l'histoire de l'illustration du livre pour enfants depuis ses origines lointaines (gravures sur bois) jusqu'aux années 1930, avec Babar.
Dans le cadre de l'exposition ont eu lieu des débats sur des thèmes aussi différents que : « Existe-t-il une littérature pour adolescents ? (O. Limousin, M.H. About, B. Epin, J. Cassabois), « L'Enfant et la poésie » (G. Jean, C. Poslaniec, J. Sadeler), « Vulgarisation et livres documentaires pour les jeunes » (R. Rener, L. Mathieu, C. Poslaniec, A. Glatigny), ainsi que des animations autour des livres de Ph. Neveu (La Petite fille soulevant un coin du ciel) et de N. Garrel (Au pays du grand condor), sans oublier des visites de classes.
Marseille (Bouches-du-Rhône)
Accroissement du fonds. - Deux nouveaux fonds, éventuellement accessibles par la voie du prêt interbibliothèques, sont venus enrichir les collections de la Bibliothèque municipale.
Il s'agit d'une part d'une importante série d'ouvrages en espagnol et en portugais (Legs André Joucla-Ruau) et, d'autre part, l'ensemble des Laffitte-reprints (Don de Mme Jeanne Laffitte).
Metz (Moselle)
Écrire en Lorraine (novembre 1980). - Lors de la quinzaine culturelle de Metz, la Bibliothèque médiathèque a proposé une animation sur le thème de l'écriture en Lorraine. Il s'agissait d'évoquer ou de réunir des écrivains lorrains d'origine ou d'adoption. Le public a pu rencontrer des gens de théâtre, des chanteurs, des écrivains, des poètes, des conteurs, des cinéastes et des photographes. Chacun a témoigné de sa venue à l'écriture et à la création, des problèmes de production et de diffusion des œuvres. Cette manifestation avait été précédée par une exposition de documents en hommage à Joseph Cressot, auteur du Pain au lièvre.
Orléans (Loiret)
Exposition « Les Manuscrits de Fleury » (juin-juillet 1980). - La Bibliothèque municipale d'Orléans conserve 240 des 390 manuscrits encore existants que possédait l'abbaye de Fleury à Saint-Benoît-sur-Loire.
Réalisée avec la collaboration de dom Anselme Davril, à l'occasion de l'année du patrimoine et de la célébration du XV" centenaire de la naissance de saint Benoît, l'exposition de ces manuscrits s'est déroulée en deux temps : à Orléans, en juin, dans le cadre de la collégiale Saint-Pierre-le-Puellier et à l'abbaye de Fleury, en juillet ; le jour culminant fut le 13 juillet, qui vit le rassemblement à Saint-Benoît des supérieurs et supérieures de toutes les abbayes bénédictines de France et quelques-uns de l'étranger.
La Bibliothèque de Fleury s'est constituée depuis le VIIe siècle à partir d'apports extérieurs et avec les productions du scriptorium de l'abbaye dont la période de plus grande activité s'étend du VIIIe au XIe siècles. Il faut donc souligner l'ancienneté de ces manuscrits : la moitié des documents exposés étaient antérieurs au XIe siècle, la période carolingienne étant particulièrement bien représentée. Un palimpseste permettait même de remonter au Ve siècle avec un fragment de Salluste.
L'exposition ne comprenait que 36 manuscrits, mais choisis de façon à représenter la diversité des disciplines qui composaient l'ancienne bibliothèque médiévale. Si en effet les manuscrits religieux l'emportaient largement, toutes les branches du savoir y figuraient. Ainsi apparaissait concrètement le rôle tenu par les monastères dans la transmission de la culture.
Certains de ces manuscrits méritent une mention particulière : la vie et les miracles de saint Benoît, prêt des Archives du Loiret (XIe s.) ; les homélies de saint Grégoire (Xe s.), avec un très beau dessin en pleine page représentant le Christ en majesté, entouré de saint Benoît et saint Grégoire ; les livres des prophètes (IXe s.) ornés de grandes initiales à rinceaux et animaux ; l'Éloge de la Croix de Raban Maure (XIe s.), dont une des pages représentant l'empereur Louis le Pieux a servi pour l'affiche et le catalogue de l'exposition ; le Sacramentaire de Wynchcombe (XIe s.) écrit en Angleterre en très belle caroline et amené à Fleury par l'abbé Abbon.
L'exposition a été complétée par quelques incunables ayant appartenu à l'abbaye de Fleury et par un montage de 80 diapositives permettant aux visiteurs de se faire une idée de l'iconographie des principaux manuscrits. Un catalogue a été publié, qui comprend les notices des manuscrits exposés et 15 reproductions. La réalisation de l'ensemble a été possible grâce aux subventions du Ministère de la culture et de la communication, Direction du livre et des collectivités locales d'Orléans et du Loiret.
Poitiers (Vienne)
Donation Jean-Richard Bloch. - Le 30 avril 1980, une manifestation à la Bibliothèque municipale de Poitiers avait marqué l'entrée à la bibliothèque de tous les livres de Jean-Richard Bloch. Le 12 novembre 1980, un hommage a été rendu à cet écrivain et une exposition présentait quelques-uns des 15 000 volumes qui composaient sa bibliothèque. Il s'agit d'un ensemble très important pour l'histoire littéraire de l'entre-deux guerres. On y trouve presque toutes les publications, dédicacées des écrivains français de gauche de cette époque ; ainsi que des collections de périodiques importants et très rares.
Reims (Marne)
« La Vie monastique selon la règle de saint Benoît ». - Cette exposition, présentée par la bibliothèque dans le cadre de l'année Saint Benoît, était réalisée avec la collaboration de M. Patrick Demouy, agrégé de l'Université, et du Père Chevallier, ancien maître de chapelle de Citeaux. Elle rassemblait des manuscrits provenant des quatre abbayes bénédictines de Reims : Saint-Remi, Saint-Nicaise, Saint-Thierry et Saint-Pierre-les-Dames.
Les livres se groupaient selon les thèmes suivants : la prière des moines, le chant, la lecture, la méditation, l'étude et le travail manuel. Pour faciliter au grand public l'approche d'un mode de vie si particulier, on avait disposé dans chaque vitrine des extraits de la règle de saint Benoît, propres à faire comprendre la raison d'être d'obligations aussi strictes. Au milieu de l'exposition se dressait une grande reproduction photographique d'une planche du Monasticon Gallicanum qui montre les divers bâtiments de l'abbaye Saint-Remi tels qu'ils étaient avant l'incendie de 1764. Ainsi le visiteur pouvait-il suivre comme pas à pas les moines dans leur vie quotidienne.
Les travaux de copie exécutés dans le scriptorium étaient évoqués par l'Épistolier d'Airard (Ms 250), ce premier abbé venant après la réforme imposée en 972 par l'archevêque Adalbéron. Ce petit manuscrit orné dans le goût irlandais est certainement l'une des premières productions du scriptorium ; il marque bien l'importance accordée par cette réforme au livre liturgique. L'étude et le commentaire de textes étaient représentés par les annotations autographes inscrites par Guillaume de Saint-Thierry dans les marges d'un livre d'évangiles (Ms 8).
L'apport des bénédictins à l'histoire de Reims était illustré par l'œuvre de Dom Guillaume Marlot (1596-1667), grand prieur de Saint-Remi : son « Histoire de la ville, cité et université de Reims » se présentait sous les trois aspects qu'elle revêtit successivement : le manuscrit autographe écrit en français ; puis la transcription en latin qu'il dut en faire, tâche dont il s'acquitta non sans écourter sensiblement le texte original ; enfin l'édition imprimée française publiée de 1843 à 1846 par l'Académie nationale de Reims.
Outre les visites commentées faites à la demande de divers groupes, une visite détaillée avait été organisée pour la Société des amis de la bibliothèque, assortie de projections grâce auxquelles le Père Chevallier put expliquer aux participants les principes de la notation musicale neumatique et du chant grégorien.
Saint-Germain-en-Laye (Yvelines)
Exposition « Image et mémoire d'une ville » (7 mars-8 avril 1980). - Dans le cadre d'une exposition du pré-inventaire organisée par les services culturels de la ville, la Bibliothèque municipale a présenté : 10 documents manuscrits ou imprimés du XVIIe et du XVIIIe siècle, édits, lettres patentes ; 4 manuscrits sur parchemin, avec des miniatures du XIVe, XVe et XVIe siècles : statuts de l'Ordre de Saint-Michel, bréviaire, livre d'heures, ainsi qu'une cloche de 2,05 m de circonférence et 0,75 m de hauteur ayant appartenu aux bouchers de la ville, fondue en 1632 et offerte à Louis XIII.
Saint-Priest (Rhône)
Inauguration de la section « enfants ». - La Bibliothèque municipale vient de s'agrandir en inaugurant un nouveau local pour enfants, le 26 novembre 1980.
Lors de sa création, en automne 1979, la bibliothèque, d'une superficie de 90 m2, comptait environ 5 800 livres. Rapidement elle connut un grand succès : 4 500 lecteurs, 9 000 livres en rayons, en un an. Il fallut alors envisager son extension.
C'est maintenant chose faite, avec la mise en place de la section « enfants ». Située tout près de la bibliothèque « adultes », dans un local de 50 m2, elle est confiée aux soins de deux personnes. Elle compte environ 4 000 livres : albums, romans, bandes dessinées, documentaires ; 2 500 enfants y sont inscrits et la fréquentent régulièrement.
Ces aménagements récents permettent de souhaiter que la lecture publique à Saint-Priest connaisse un réel essor auprès de toute la population.
Bibliothèques centrales de prêt
Doubs
Animations. - La Bibliothèque centrale de prêt a poursuivi, au cours de l'année 1980, son action en milieu migrant dans le but de mettre en valeur auprès des enfants des différentes nationalités leur propre patrimoine.
Cette action a été conduite dans la région de Montbéliard où la forte industrialisation a amené dans les écoles une importante proportion d'enfants de différentes nationalités. Grâce à des aides diverses, un fonds de livres a été acquis, dans les langues d'origine et également en français, sur les différents pays. Des animations ont été organisées, en collaboration avec diverses associations, dans le but de permettre une meilleure compréhension entre les diverses ethnies, mais aussi pour permettre à ces enfants qui, pour beaucoup, sont nés en France, de ne pas perdre leurs attaches avec leur pays d'origine et de les sensibiliser à leur propre patrimoine : visites de conteurs du Maghreb, orchestres, expositions itinérantes de livres et d'objets, documents prêtés par les parents, projections de films, présence dans les classes d'une documentaliste.
Loiret
« Lecture pour l'éducation ». - Une rencontre enseignants-bibliothécaires a été organisée le 21 octobre 1980 sur le thème « Pour une meilleure lecture des jeunes ». Ouverte par M. Hennion, inspecteur d'Académie et présidée par M. Joriot, conseiller général, cette journée à réuni 120 personnes. Celles-ci ont pu apprécier les communications de M. Leroi, inspecteur départemental, et de Mmes Geneviève Patte, directrice de « La Joie par les livres », Claude Bernard, conservateur à l'École nationale supérieure de bibliothécaires, Paulette Delfaud, responsable de la Ligue de l'enseignement et de l'éducation permanente, qui ont respectivement parlé des difficultés techniques de la lecture, des difficultés psychologiques, sociales, familiales de la lecture, de l'évolution de la littérature pour les petits et les adolescents.
Mlle Marie-Cécile Robin, conservateur de la Bibliothèque centrale de prêt des Deux-Sèvres, M. Delobel, maître d'application, ont ensuite présenté les revues concernant la littérature pour la jeunesse et en particulier « Janus Bifrons », nouvelle revue s'adressant aux adolescents.
M. Thill, conservateur chargé des bibliothèques centrales de prêt à la Direction du livre, a bien voulu tirer les conclusions de cette journée. Elles seront envoyées à tous les participants et dépositaires du bibliobus qui pourront aussi emprunter des enregistrements sur cassettes.
Comme l'a écrit le directeur du Centre régional de documentation pédagogique, « les interventions de très grande qualité et les rencontres suscitées par cette réunion inciteront à des collaborations très fécondes ».
Vosges
Publication. - La Bibliothèque centrale de prêt des Vosges a réalisé le Catalogue des ouvrages sur la musique et les musiciens. Ce catalogue recense près de 400 titres de livres sur la musique, mais également dans les domaines de la danse, de la musique à l'école, de la fabrication des instruments, de la chanson de variété... Les titres des ouvrages sont rangés dans l'ordre des indices de la Classification décimale Dewey. Un sommaire et un index alphabétique des noms d'auteurs facilitent la consultation.
Bibliothèque Forney
Exposition « Vannerie du monde » (23 octobre-1980-5 janvier 1981). - Cette exposition était organisée par la Fédération pour le développement de l'artisanat utilitaire (FEDEAU).
La vannerie est la parfaite illustration de la pluralité des techniques et des talents humains, adaptés à des matières et des conditions de vie elles-mêmes très différentes.
Regroupant des fabrications artisanales d'Asie, d'Afrique et d'Amérique du Sud, cette exposition avait pour but, grâce aux objets présentés, aux panneaux explicatifs et à un montage audiovisuel, d'expliquer les techniques de fabrication (vanneries spiralées, clayonnées) et la diversité des matériaux utilisés (bambou, raphia, paille).
Des tamis d'Amazonie aux nasses thaïlandaises, des papiers de sorcier du Vénézuéla aux paniers de mariage de Haute-Volta, l'objet allie la perfection esthétique à la perfection utilitaire, puisqu'il reste parfaitement adapté à sa fonction originelle.
Un catalogue bilingue (français-anglais) de 60 pages, très illustré, contenant deux textes de classification de la vannerie, dont l'un par fonctions, ainsi que des pages de présentation des trois continents évoqués et une bibliographie d'ouvrages écrits sur ce thème, consultables à la Bibliothèque Forney, a été réalisé.
Bibliothèque historique de la ville de Paris
Charles Marville, photographe de Paris de 1851 à 1879 (19 novembre 1980-31 janvier 1981). -Mal connu encore, Charles Marville, 1816-1879 (?) est l'un des premiers grands photographes français. On sait peu de chose de sa carrière, à peu près rien de sa vie, pas même la date de sa mort.
Graveur de formation, il vint à la photographie vers 1851 et travailla jusqu'en 1855 pour l'éditeur photographique lillois Blanquart-Evrard. Photographe du musée impérial du Louvres et de Victor-Emmanuel III, roi d'Italie, il reproduisit beaucoup d'œuvres d'art mais son plus beau titre de gloire reste aujourd'hui son œuvre parisienne.
Pour répondre à la demande de l'Administration municipale, Marville photographia systématiquement les plus vieilles rues de la capitale au moment même où Haussmann ordonnait leur démolition. Quartier par quartier il a fixé l'image de ces voies qui depuis deux siècles n'avaient guère changé : le détail de ses vues est une mine d'informations pour toutes les disciplines soucieuses du passé. Au fur et à mesure des transformations, Marville fixa aussi les chantiers immenses de démolitions, les travaux en cours, les grandes voies achevées, les jardins et les squares, le mobilier urbain.
Artiste de formation, il maîtrisait parfaitement la technique photographique de l'époque. Son œuvre possède une qualité plastique, pleinement reconnue déjà de son vivant et qui, aujourd'hui, avec le recul du temps, s'avère incomparable.
Cette exposition a présenté au public dans un cadre topographique environ 150 photographies originales et quelques tirages modernes d'après les négatifs originaux conservés à la bibliothèque.