Ligue des bibliothèques européennes de recherche (LIBER)

Réunion du groupe des cartothécaires, Paris, 20-22 octobre 1980

Après une première réunion qui avait eu lieu à Copenhague en 1978 et sur invitation du Président provisoire Ib Ronne Kejlbo (Bibliothèque royale, Copenhague) vingt cartothécaires ont accepté de faire partie d'un groupe de travail patronné par LIBER qui se réunirait régulièrement. C'est dans cet esprit que le Département des Cartes et Plans de la Bibliothèque Nationale a organisé trois journées à Paris, du 20 au 22 octobre 1980, à l'occasion de l'exposition Cartes et figures de la Terre (Centre Georges Pompidou, mai-novembre 1980). Treize représentants de bibliothèques membres de LIBER présents à Paris ont choisi pour deux ans un président, Donald Moore (the National Library of Wales, Aberystwyth) et un secrétaire, Monique Pelletier (Bibliothèque Nationale, Paris), et ont accepté le principe d'une réunion bisannuelle. Ce nouveau groupe est un groupe « ouvert , c'est-à-dire qu'il peut inviter à ses réunions des cartothécaires dont les institutions (bibliothèques, archives, producteurs de cartes) ne sont pas nécessairement membres de LIBER. A la réunion de Paris assistèrent trente-cinq personnes venues de treize pays : Allemagne (RFA), Autriche, Belgique, Canada (un observateur), Danemark, Espagne, Finlande, France, Islande, Grande-Bretagne, Pays-Bas, Suisse.

Pendant ces journées, les débats furent consacrés à deux thèmes : les acquisitions et les techniques reprographiques. Un questionnaire d'enquête sur les instruments bibliographiques utilisés pour les acquisitions de cartes modernes et anciennes avait été envoyé avant la réunion ; il a suscité plus de vingt réponses d'intérêt inégal. Il était en effet difficile d'effectuer un choix parmi les nombreux instruments dont se sert le cartothécaire avec plus ou moins de régularité. Lucie Lagarde (Bibliothèque Nationale, Paris) présenta les résultats de l'enquête et souligna la faiblesse des moyens des cartothèques, qu'il s'agisse du personnel chargé des acquisitions ou des véritables bibliographies. A cette occasion fut évoqué le sort malheureux de la Bibliographie cartographique internationale. Anne-Marie Briend (CNRS, Laboratoire Intergéo) expliqua ensuite quelles mesures transitoires avait adoptées le Laboratoire Intergéo responsable de cette bibliographie arrêtée en 1979 (année 1975) : publication de bibliographies partielles dans Intergéo-bulletin, recensement d'atlas et de cartes thématiques depuis 1979 dans la Bibliographie géographique internationale.

La journée du 21 eut pour cadre l'Institut géographique national. On put y entendre des communications sur les techniques reprographiques et voir sur écran des agrandissements de microfiches ou de cartes à fenêtre. Des institutions telles que la British Library (Sarah Tyacke), la Bibliothèque Nationale de Paris (Noël Tanazacq et Michel Melot), l'Institut géographique national (Marc Duranthon) exposèrent leur politique en matière de reprographie de documents et montrèrent comment elles répondaient aux demandes de leurs utilisateurs tout en préparant une reproduction systématique des fonds pour les soustraire à de trop fréquentes manipulations. L'ingénieur des études et techniques d'armement Goffinet expliqua comment le Service hydrographique et océanographique de la Marine avait étudié les différentes techniques de reproduction et s'était décidé en faveur du format A 6 (125 X 148 mm) pour son programme de microfiche de sécurité. G. Goulard (Service de reprographie, Centre de documentation, CNRS) compléta cet exposé en traitant des problèmes posés par la micrographie en couleurs. Les participants purent voir les essais très satisfaisants faits par le CNRS pour la Bibliothèque Nationale. Enfin, un collègue de Vienne, le Dr Wawrick présenta les deux méthodes utilisées en Autriche pour la photographie des globes anciens en vue de la reconstitution de fuseaux : une méthode manuelle, longue et délicate, et une méthode automatisée, plus satisfaisante, mais très coûteuse. Au cours de cette journée, les participants purent visiter la cartothèque et la photothèque de l'IGN.

La dernière matinée fut occupée par plusieurs exposés sur les activités du Département des Cartes et Plans de la Bibliothèque Nationale et par une visite de la salle de travail, des magasins et de l'atelier de restauration.

Cette première réunion du Groupe de travail de LIBER s'est déroulée dans une atmosphère très cordiale. Les communications et les interventions furent faites en anglais et en français ; deux interprètes très efficaces, Else Delaunay et Mireille Pastoureau (Bibliothèque Nationale), aidèrent les participants qui avaient quelques problèmes de langue. C'est probablement pour faciliter les relations à l'intérieur du groupe que le choix des membres de LIBER s'est porté sur un président gallois qui s'exprime avec beaucoup de facilité en français.