The Library of Raphael de Marcatellis, abbot of St. Bavon's, Ghent

par Albert Labarre

Albert Derolez

Ghent : E. Story-Scientia, 1979. - XVIII-337 p. : ill. ; 29 cm. ISBN 90-6439-191-2 : 1 860 FB.

A l'occasion du départ en retraite du professeur Van Acker, directeur de la bibliothèque de l'Université de Gand, A. Derolez, conservateur des manuscrits et des imprimés anciens de cette bibliothèque, publie un beau volume sur les manuscrits de Raphael de Marcatellis.

Marcatellis, l'un des fils naturels de Philippe le Bon, né en 1437, mort en 1508, fut abbé de Saint-Bavon à Gand et évêque auxiliaire de Tournai. Il demeure surtout connu comme bibliophile et possédait une collection de beaux manuscrits, ayant comme Frédéric d'Urbino une insurmontable aversion pour les livres imprimés, rares dans sa collection. Cette bibliothèque est difficile à cerner ; les volumes en ont été dispersés au cours des temps, et il n'en existe pas de catalogue contemporain, mais seulement des catalogues postérieurs, peu fiables, parce qu'ils sont incomplets et mentionnent aussi d'autres livres. Sur les 57 manuscrits subsistants, 29 seulement demeurent près de leur lieu d'origine : Bibliothèque universitaire de Gand (17), Bibliothèque municipale de Haarlem (6), cathédrale de Gand (4), Archives diocésaines de Bruges (1), Bibliothèque royale de Bruxelles (1) ; 21 sont conservés en Angleterre ; 16 à Holckham Hall, bibliothèque du comte de Leicester, 3 à la British library, 1 dans la collection James A. de Rothschild à Waddeston Manor et 1 à Peterhouse college à Cambridge ; 6 autres se trouvent à Berlin, Gênes et Séville, et 1, vendu à Amsterdam en 1935, n'est plus localisé actuellement. Après avoir présenté la carrière et la bibliothèque de Marcatellis, l'introduction étudie les principales caractéristiques des manuscrits qu'il a fait exécuter : leur structure, leur écriture, la décoration et l'illustration, les reliures qui, à l'origine, étaient souvent recouvertes d'étoffe, les diverses façons dont se présente la provenance. La chronologie de cet ensemble de manuscrits peut se déduire des dates d'achèvement des uns, des mentions d'acquisition ou de l'évolution des armoiries du possesseur sur les autres et, dans certains cas, de la date des éditions imprimées sur lesquelles ils ont été copiés ; elle n'est pourtant pas simple et laisse la place à des approximations.

La part la plus importante de l'ouvrage est réservée au catalogue détaillé des 57 manuscrits exécutés par Marcatellis. Ceux-ci sont classés en trois groupes : les plus anciennes acquisitions de la bibliothèque (8 manuscrits), celles du milieu de la carrière de Marcatellis (21 manuscrits) et celles du temps de son épiscopat (1487-1508 : 28 manuscrits). Chaque notice est très développée ; elle décrit la structure du manuscrit (avec un croquis de sa mise en page), son écriture, sa reliure, la façon dont se présente la provenance, le détail de son contenu, et se termine par des références bibliographiques. En appendice, sont décrits plus sommairement quatre manuscrits des XIIIe ou XIVe siècle et un recueil imprimé, qui ont probablement appartenu à Marcatellis, mais qui n'ont évidemment pas été exécutés pour lui.

Dans ses conclusions, l'auteur recherche quels sont les ateliers qui ont travaillé pour Marcatellis, deux probablement, sans doute à Bruges et à Gand, puis il analyse le contenu de sa bibliothèque, qui révèle une nette influence de l'humanisme italien. Des notes, un tableau récapitulatif et des index, ainsi que de nombreuses reproductions en noir et en couleurs complètent cette importante contribution à l'histoire des idées, qui est aussi une remarquable étude codicologique.