Annuaire-guide pratique du documentaliste et du bibliothécaire

par Jacques Keriguy
1re éd. - CEDOC, 1979-1980. - 2 vol., 189 + 127 - 95 p. : ill. ; 28 cm. ISBN 2-903081-01-8.

L'idée est séduisante : apporter à qui prend la responsabilité d'un centre de documentation sans avoir reçu une formation convenable, non pas une théorie abstraite, mais des renseignements immédiatement utilisables, issus d'une pratique quotidienne.

Pour réussir, cependant, l'entreprise doit dépasser l'anecdote et offrir une gamme de réponses réfléchies et non pas empiriques. Qu'en est-il dans cet ouvrage ? Passons rapidement sur la forme : des caricatures illustrent chaque paragraphe ; elles me paraissent vulgaires et laides. Affaire de goût ? Peut-être. Le style se veut enjoué pour traduire un nombre excessif d'anecdotes prétendument comiques ; il me semble plat et triste. Appréciation subjective? Soit. Arrêtons-nous donc plus longuement sur le fond. Une remarque liminaire : vouloir apporter aux autres une formation suppose que l'on connaisse, que l'on domine son sujet soit que l'on ait préalablement reçu cette formation, soit plus difficilement, qu'on l'ait élaborée grâce à une réflexion personnelle. Rien de tel ici. Un plan informe, des mots employés sans référence à l'usage qui, quoi qu'on pense, tend heureusement à se fixer, et des erreurs grossières, voilà ce qui frappe le lecteur dès les premières pages. Des exemples ? Guides bibliographiques conseillés (p. 15) : deux, Ulrich et IPPEC (encore ce sigle est-il mal développé), non décrits. N'est-ce pas court? Sans être fanatique des fiches et de la normalisation, comment admettre ce système « personnel » (par bonheur !) qui conduit à rédiger les fiches, y compris la fiche matière, avant la réception de l'ouvrage, au moment de la commande (p. 32) ? La description des classifications (p. 69) montre une ignorance totale des procédés utilisés par Dewey et les auteurs de la CDU. Ce n'est pas parce que Dewey avait dix doigts (sic) que sa classification se compose de dix classes mais simplement parce que la notation est numérique et la division décimale. Un indice est donné en exemple. Il ne correspond à rien (moulin à poivre rangé en génie militaire). L'auteur n'a sans doute jamais consulté une table CDU. Quant au thesaurus, qui compose plus de la moitié du second volume, comment pourrait-on l'utiliser, quand il mélange toutes les disciplines et ne fait apparaître ni les relations qui unissent les mots clés ni leur situation hiérarchique ? Pour terminer, un mot de l'annuaire, qui ressemble comme un frère aux autres agenda accessibles dans le commerce, mais moins onéreux, ceux-là. La liste d'adresses, pourtant, est utile (p. 126-169).

Souhaitons, pour terminer, qu'une deuxième édition, conçue suivant des principes différents, améliore un travail dont on ne peut contester l'utilité.