L'imagerie populaire d'Alsace peinte à la main

par Gérard Littler

François Lotz

Robert Weyl

Freddy Raphaël

Strasbourg : Dernières nouvelles d'Alsace : Istra, 1979. - 229 p. -12 f. de pl. : ill. en noir et en coul. ; 25 X 22 cm. - (Coll. des arts et traditions populaires d'Alsace, ISSN 0184900X ; 5.) ISBN 2-7165-0038-X

Strasbourg : Dernières nouvelles d'Alsace : Istra, 1979. - 82 p. : ill. en noir et en coul. ; 25 X 22 cm. - (Coll. des arts et traditions populaires d'Alsace, ISSN 0184900X ; 4.) ISBN 2-7165-0034-7

La « Collection des arts et traditions populaires d'Alsace » s'est enrichie de deux nouveaux volumes consacrés à l'imagerie populaire.

François Lotz, qui a créé à Pfaffenhoffen (Bas-Rhin) un remarquable musée de l'imagerie populaire, passe en revue tous les genres d'images peintes à la main que l'on rencontre en Alsace : la peinture sous verre et les églomisés, les souhaits de baptême, les souvenirs de confirmation, de communion, de mariage, les souvenirs mortuaires, les souvenirs de conscription et de régiments, les images d'amour et d'amitié, les petits soldats de Strasbourg, les marques de propriété (sacs de dot et ex-libris populaires), les images de dévotion, etc. C'est l'inventaire exhaustif d'un collectionneur averti et passionné. Une illustration de qualité complète les descriptions que donne l'auteur.

Robert Weyl et Freddy Raphaël, spécialistes incontestés du judaïsme alsacien, étudient l'imagerie populaire produite par les Juifs d'Alsace, ne retenant évidemment que les formes d'art en rapport avec la vie religieuse : les « Mizra'h », tableaux dessinés que l'on apposait sur le mur oriental de chaque foyer pour indiquer la direction de Jérusalem ; les « mappot », bandes de toile brodées ou peintes que chaque garçon apportait à la Synagogue vers l'âge de 3 ans et qui étaient confectionnés avec le lange qui avait servi lors de sa circoncision ; les « Sederzwëhl », tentures brodées qui recouvraient les serviettes servant aux ablutions rituelles ; les manuscrits religieux enluminés, en particulier les « Hagadot de Pesah » qui présentent le cérémonial de la soirée pascale et les « Megilot » qui sont les rouleaux d'Esther. Parmi les manuscrits décrits figurent le ms hébreu 1333 de la Bibliothèque nationale et les ms 4053 et 3928 de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg. Cet inventaire de l'imagerie juive et des pièces les plus remarquables qui subsistent se termine par un important chapitre qui analyse, à travers la permanence des symboles, la rencontre d'une tradition millénaire et d'un art local.

Au-delà du public régional, les deux ouvrages s'adressent à tous les amateurs d'art populaire. Ils leur apportent une ouverture sur des formes d'imagerie populaire qui appartiennent à l'aire culturelle germanique et, qu'en dehors de l'Alsace, on ne trouve nulle part ailleurs en France.