Bibliographie lorraine...

T. V, 1er fasc. : Grégoire (Pierre) - Gyp

par Jean-Marie Diligent
Metz : Académie nationale de Metz, 1978. - 76 p. ; 27 cm.

La bibliographie lorraine est une « entreprise monumentale » selon la formule de Jean Schneider, dans la préface au tome I paru en 1970. La bibliographie des articles contenus dans ce premier tome était à jour jusqu'en 1966. Entre la publication du tome IV, paru en 1975, et celle du premier fascicule du tome V, il s'est écoulé quatre années.

Sur le plan historique, ce fascicule est intéressant, car l'on y trouve les membres de la famille de Guise, branche cadette de la maison de Lorraine et Auguste Guerrier de Dumast (1796-1883), une personnalité de premier plan au niveau régional, écrivain fécond, intéressé par quantité de domaines - sa bibliographie comporte 189 références ; Nancy lui doit la création de son université et du Musée historique lorrain.

L'intérêt du fascicule est surtout littéraire avec Pierre Gringore (1470-1539) ou Gringoire, dont Victor Hugo a fait un des principaux personnages de Notre-Dame de Paris, Stanislas de Quaita (18611898), occultiste, camarade de lycée et ami de Maurice Barrès, Charles Guérin (1873-1907), poète lunévillois, René Charles, Guilbert de Pixerécourt (1773-1844), « père du mélodrame », Gyp (1850-1932), pseudonyme de la Comtesse de Martel de Janville, arrière-petite-fille de Mirabeau, auteur d'une centaine de romans frondeurs et réactionnaires ; les auteurs nous renvoient pour la bibliographie à Talvart et Place et autres grands outils. On ne peut que les en féliciter : pourquoi refaire ce que d'autres ont bien fait et dépenser inutilement de l'encre d'imprimerie et du papier ? Renvoyer le chercheur à d'autres ouvrages, c'est lui faire connaître ceux-ci et l'initier concrètement à la bibliographie.

Les dépouillements bibliographiques pour ce fascicule ont été menés jusqu'au 31 décembre 1974. Le travail est parfait mais le rythme de publication est trop lent. Les auteurs ont trop le souci de la perfection. Ils reprennent une à une les fiches faites par leurs prédécesseurs. Depuis le début de la publication de la Bibliographie lorraine, les normes officielles ont changé, les auteurs ont conservé les mêmes.

Si l'on était aux États-Unis, il y a toute chance que l'on aurait photocopié le Fichier lorrain tel qu'il était, que les fiches soient tapées à la machine ou manuscrites ; le résultat ne serait pas aussi fiable mais il aurait le mérite d'exister et de rendre des services. Cette bibliographie concerne les duchés de Lorraine et de Bar, les Trois-Évêchés... Ce n'est pas demain que paraîtra la bibliographie sur Toul ou Verdun ! Cette opinion n'engage que son auteur mais nul doute que ce dilemme eût passionné Mademoiselle L.N. Malclès et qu'elle en eut fait un sujet au concours de l'École nationale supérieure de bibliothécaires.